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Les pêcheurs de gaspareaux croient que leur pêche est menacée en raison du nombre élevé de bars rayés présents dans la rivière Miramichi. Leur abondance rend leur pêche presque impraticable, selon eux.
C’est un problème. On peut quasiment marcher sur le poisson, explique Stéphane Jaillet, pêcheur de gaspareau, une pêche commerciale destinée majoritairement à l’appât.

Stéphane Jaillet explique qu'il retrouve plus de bars rayés que d'habitude dans ses filets cette année.
Photo : Radio-Canada / Rachel Gauvin
Il y a des jours où ses filets sont presque uniquement remplis de bars rayés. Avec son équipage, ils doivent les relancer à l’eau un à la fois. La tâche est tellement complexe que certains pêcheurs décident de défaire leur filet pour relâcher tous les poissons et de recommencer à nouveau la journée suivante.
Il n’y a rien que je peux faire avec, on laisse juste nos filets aller, se désole Yves Hébert, un autre pêcheur de gaspareau.

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Des pêcheurs de gaspareaux lundi 9 juin sur la rivière Miramichi au Nouveau-Brunswick
Photo : Radio-Canada / Rachel Gauvin
Dans les dernières semaines, les pêcheurs rapportent que la situation est pire que d'habitude. Selon l'Union des pêcheurs des Maritimes (UPM), qui représente ces pêcheurs, leurs membres rapportent que le nombre de bars rayés qui entrent dans leur filet est cinq fois plus élevé que l’an passé.
Nos membres pouvaient prendre 5000 bars dans leur filet l’an passé. Avec un énorme effort physique et du temps, ils arrivaient à faire le tri et à garder seulement le gaspareau. Cette année, c’est 25 000 bars qui peuvent se retrouver dans les filets. Il est devenu impossible pour eux de faire le tri, dit Martin Mallet, directeur général de l’UPM, dans un communiqué publié lundi soir.

Martin Mallet, directeur général de l'Union des pêcheurs des Maritimes.
Photo : Radio-Canada / Julien Lecacheur
Il souligne également que si les pêcheurs doivent remettre toutes leurs prises à l'eau, ils doivent malgré tout payer leurs dépenses. Il y a quelque chose d’illogique et de non-économiquement viable dans tout ceci, poursuit-il.
Certains pêcheurs ont peur de voir leur pêche disparaître.
On ne voit presque plus de saumons dans nos filets, on ne voit plus de truites. Il n’y a plus d’éperlans l’hiver, c’est pour ça que nous autres on a peur pour notre pêche au gaspareau, on ne veut pas que ça devienne pareil., explique Yves Hébert qui pêche le gaspareau depuis l’âge de 14 ans.
Certains pêcheurs et l'UPM jugent que le bar rayé est responsable de la diminution d'autres espèces.
Ouvrir la pêche aux pêcheurs non autochtones
L’UPM demande à Pêches et Océans d’agir en émettant un quota commercial pour les pêcheurs riverains et pêcheurs de homard et en leur permettant de conserver les bars rayés qui se trouvent dans leurs filets ou casiers pour s'en servir comme appât.
À l'heure actuelle, il y a qu'un seul quota de pêche commerciale au bar rayé au Nouveau-Brunswick. Il est réservé aux communautés autochtones.
Les autochtones ont eu 50 000 poissons, mais on ne pense que ce n’est pas assez. Il faut que la population soit contrôlée, on a présentement une bonne pêche, on aimerait la garder, on a peur. On a peur que ça fasse comme les autres pêches et que ça s’en va en déclinant., explique Yves Hébert.
D’après Chantal Roussel, conseillère en communications pour le MPO, aucune pêche commerciale supplémentaire de bar rayé n’est actuellement envisagée, car de nouveaux accès ont déjà été accordés en 2025 par le biais de la pêche récréative, de la pêche commerciale communautaire, ainsi que dans le cadre d'un projet pilote dans la pêche au homard. Par courriel, elle note également que la rivière Miramichi Nord-Ouest est le seul endroit connu où le frai de cette espèce se déroule avec succès au sud du golf du Saint-Laurent.
La population de bars rayés fragile, selon le MPO
Le ministère des Pêches et des Océans adopte la prudence dans la gestion du bar rayé et soutient que la population de bar rayé reste fragile même si elle se situe au-dessus de la limite où on juge que les stocks sont en danger.
En 2018, le ministère a délivré un permis commercial de 50 000 poissons à une communauté autochtone. Depuis 2024, l’ensemble des communautés autochtones de la région du Golfe ont un accès commercial communautaire jusqu’à 125 000 poissons.

En 2018, voyant l’augmentation du stock de bars rayés, Ottawa a décidé de mettre en place un projet pilote de pêche commerciale autochtone sur la rivière Miramichi, au Nouveau-Brunswick.
Photo : Radio-Canada
Les pêcheurs récréatifs avaient droit de prendre 3 bars rayés par jour. Depuis 2024, ils peuvent en pêcher 4 par jour.
Pour l’UPM, il est temps que le ministère révise ses méthodes pour calculer la population de bars rayés. On demande à Pêches et Océans de faire un certain contrôle sur ces populations-là, parce que c’est une population qui est hors de contrôle présentement, explique la conseillère aux pêches à l’UMP. Elle a envoyé une lettre au ministère à ce sujet et demande une rencontre avec la ministre.