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Des maires néo-brunswickois choisissent de faire des dons en leur nom personnel aux différents partis politiques, pour faire avancer les dossiers de leurs municipalités. Ils assistent ainsi à divers événements politiques pour faire du réseautage et influencer les ministres en poste, peu importe leur allégeance politique.
Le maire de Caraquet Bernard Thériault porte une allégeance bien libérale, mais il a versé un total de 1600 $ de sa poche aux conservateurs en 2022 et 2024.

Bernard Thériault est un rouge de cœur, mais il lui arrive de personnellement donner aux bleus.
Photo : Radio-Canada / René Landry
Une amitié de longue date avec l’ancien ministre Réjean Savoie est l’une des explications. L’autre raison : c’est pour participer à une soirée avec les membres du précédent gouvernement progressiste-conservateur de Blaine Higgs.
L’intérêt si je dépense 500 piastres pour aller à un souper du premier ministre c’est d’avoir 25 ministres et un premier ministre assis dans la même salle que moi, affirme sans détour Bernard Thériault, qui dit avoir la responsabilité de nouer des relations.
Je n’ai aucun regret parce que ça s’inscrit dans le système politique actuel.
L’accès aux ministres n’a pas été utilisé pour l’encourager à participer à l'événement, mais il apporte une nuance importante : il n'est pas nécessaire de le dire explicitement.
Je suis assez intelligent pour comprendre ça moi-même, ils n’ont pas besoin de me dire ça.

Bien que Jean-Pierre Ouellet soit un bleu, il lui est arrivé de donner aux rouges.
Photo : Radio-Canada / Mathilde Pineault
À l’autre bout de la province, son collègue de Haut-Madawaska, Jean-Pierre Ouellet est progressiste-conservateur de longue date et a donné personnellement 417 $ au Parti libéral en 2017.
Lui aussi voulait ainsi participer à un souper de financement et rencontrer des ministres.
Si tu avais fait un appel pour avoir un rendez-vous, et bien ton rendez-vous aurait pu être échelonné sur une période plus longue. Ça permet d’avoir un certain accès, mais ce n’est pas une garantie de succès, explique Jean-Pierre Ouellet.
Est-ce que cette méthode fonctionne pour avancer un dossier? Les résultats sont difficiles à mesurer, explique le maire du Nord-Ouest.
J’ai eu une oreille attentive, mais je ne peux pas dire que le fait que j’avais contribué était associé.

Il y a des soirées de réseautage qui ne sont pas organisées par des partis politiques, comme le discours annuel sur l'état de la province, un événement assez couru de la classe politique.
Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau
Les deux maires ajoutent que l’aspect financier de leur don en lui-même n’a pas de force de persuasion auprès d’un parti. L’influence provient plutôt par l’occasion de réseautage qui vient avec la contribution.
C’est de l’investissement, ajoute Bernard Thériault.
Je ne suis jamais sorti de ces soupers-là avec un chèque dans la poche qui dépasse celui que j’ai donné.
Questionnée, Élections NB répond que les attentes d'une personne qui achète un billet pour un souper-bénéfice ne sont pas abordées par la Loi sur le financement de l'activité politique. La démarche des élus et des partis politiques n'est donc pas illégale puisqu'il s'agit de réseautage.
Élections NB précise que nul ne peut demander ou accepter de l'argent, des services ou des biens en échange d'une contribution.

D'après Élections Nouveau-Brunswick, nul ne peut demander ou accepter de l'argent, des services ou des biens en échange d'une contribution.
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
Le bureau du commissaire à l’intégrité du Nouveau-Brunswick a renvoyé les questions sur le sujet à Élections NB puisqu’il s’agit de financement des partis politiques.
Jean-Pierre Ouellet signale que peu importe le réseautage, la décision politique finale d’un ministre, elle, reste régie par différentes règles d'éthique. Il y a de la transparence que tu dois respecter.
Une question de valeur
Deux autres maires sont d’une autre école et assurent que donner aux partis politiques ne donne aucun avantage dans la progression des dossiers.
Les contributions ne sont que pour appuyer un mouvement, selon Denis Landry des Hautes-Terres et Daniel Guitard de Belle-Baie, deux vétérans de la politique provinciale, qui préfèrent faire des dons seulement au Parti libéral.

Le maire de la municipalité des Hautes-Terres, Denis Landry.
Photo : Radio-Canada
Je n’ai jamais donné d’argent au Parti conservateur et je ne vais jamais en donner. Et je vais vous dire de quoi : j’ai quand même été bien servi par ces gens-là, assure Denis Landry.
Peut-être que c’est par les relations antérieures que j’ai eues avec eux autres, se demande-t-il. Je les traitais bien et c’était le retour de la pendule.

Daniel Guitard a lui aussi été député libéral.
Photo : Radio-Canada
Les deux élus jugent que leurs dons ne leur donnent aucun avantage maintenant que les libéraux sont au pouvoir.
Si je connais la plupart des ministres aujourd’hui c’est parce que je faisais partie de cette famille-là, assure Daniel Guitard. Ce n'est pas relié aux contributions politiques.
C’est un mythe de croire qu’une personne qui contribue a un meilleur accès au gouvernement.
Jean-Pierre Ouellet et Bernard Thériault ont également fait des dons à leur propre famille politique parce qu'ils appuient leurs valeurs.
Des dons répandus chez les élus municipaux
Radio-Canada a pu confirmer que huit maires du Nouveau-Brunswick ont versé des dons à des partis politiques en 2024. Toutefois, ce chiffre est certainement plus élevé.
Le prénom, le nom et la municipalité de chaque donateur de plus de 100 $ sont divulgués dans les rapports financiers des partis politiques.
Plusieurs correspondent à d’autres élus municipaux, mais ceux-ci n’ont pas confirmé qu’il s’agit bien d’eux ou d’un autre individu du même nom et de la même municipalité.
C'est le cas de Kassim Doumbia de Shippagan, Roger Caissie de Shediac, Normand Pelletier de Baie-des-Hérons (suspendu depuis mai, et candidat conservateur en 2024) ainsi que Serge Leger de Cap-Acadie, pour ne nommer que ceux du côté francophone.