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Une étude de l'Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse, révèle que les idées suprémacistes renforcent le sexisme chez les élèves. Des enseignants rapportent des propos misogynes nuisant à l’ambiance en salle de classe et compromettant la sécurité en milieu scolaire.
Le professeur et codirecteur de recherche à l’Institut canadien d’études sur l’extrême droite, Luc Cousineau, a analysé plus de 2500 publications recueillies entre juin 2022 et février 2023 sur une communauté Reddit regroupant plus de 2 millions d’enseignants.
Des garçons dès l’âge de 11 ou 12 ans disent à leurs enseignantes qu’ils n’ont pas à les écouter ni à les respecter, et certains de leurs propos sont à la fois dérogatoires et parfois à connotation sexuelle.
Lorsque le créateur de contenu masculiniste, Andrew Tate, a gagné en notoriété en 2022, il est rapidement devenu une figure controversée sur les réseaux sociaux. Il a été vivement critiqué pour ses propos, jugés misogynes et porteurs d’une idéologie suprémaciste masculine.
Sa popularité, surtout auprès des jeunes hommes, a soulevé des inquiétudes quant à l’impact de son discours sur ses admirateurs et à la manière dont ces idées se traduisent dans leur comportement.
L’influence des réseaux sociaux sur les jeunes
Selon l’auteur principal de l’étude, Luc Cousineau, ce sont principalement en ligne que les jeunes s’exposent à des contenus suprémacistes et misogynes.
Je suis certainement préoccupé par la situation. Bien que la misogynie soit une idéologie ancienne qui n’a jamais disparu, le fait de la voir se répandre dans les médias et s’infiltrer jusque dans les salles de classe montre que ce sont surtout en ligne que les jeunes garçons l’absorbent , explique-t-il.

À ce jour, l’influenceur britannique Andrew Tate, critiqué pour ses idées jugées misogynes, est banni de YouTube, TikTok, Instagram et de Facebook. (Photo d'archives)
Photo : Reuters / INQUAM PHOTOS/Octav Ganea
Selon le chercheur, les parents devraient être grandement préoccupés par les contenus que leurs enfants consomment en ligne. Beaucoup ignorent encore l’ampleur et la nature des messages véhiculés sur ces plateformes.
Conçus pour capter rapidement l’attention, ces espaces numériques exposent les jeunes garçons à des discours misogynes et suprémacistes masculins, même s’ils ne les recherchent pas activement. Autrement dit, cette exposition est souvent involontaire, mais constante.
Or, le cadre législatif canadien demeure faible pour encadrer ce type de contenu, selon Luc Cousineau.
Luc Cousineau insiste sur la complexité du problème. Les stratégies efficaces dans une classe ne fonctionnent pas nécessairement dans une autre, dit-il. Certains enseignants parviennent à renforcer l’estime et la voix des filles, mais ce type d’approche ne suffit pas à enrayer la dynamique.
Il souligne l’importance de mettre en place des mesures structurantes dans les écoles pour garantir la sécurité et le respect de tous, tout en rappelant que les directions doivent activement soutenir leurs enseignants.
Selon l’expert en idéologies de l’extrême droite, ce phénomène ne peut être réduit à de simples comportements d’adolescents : il s’agit d’un enjeu sérieux.
Le regard des jeunes sur la masculinité toxique
Pour mieux comprendre la perspective des jeunes, Radio-Canada est allé à leur rencontre au parc de planche à roulettes des Commons d'Halifax. Certains jeunes hommes ont accepté de partager leur expérience personnelle face au masculinisme vécu en milieu scolaire.

Rhys Langdon, jeune diplômé du secondaire et amateur de skate.
Photo : Radio-Canada / Stephanie Blanchet
Quand j’étais au secondaire, c’était malheureusement assez courant. Certaines enseignantes étaient parfois traitées de manière injuste, affirme Rhys Langdon, un jeune adepte du skate.
Ça met les enseignantes dans un état d’esprit qui ne leur permet pas d’enseigner efficacement.
Pour Mahki Magloir, 20 ans, il est essentiel de ne pas laisser ce type d’influence en ligne façonner notre vision du monde. Le respect des femmes, dit-il, devrait aller de soi.

Mahki Magloir, un jeune homme de 20 ans résident d’Halifax, explique son expérience face aux commentaires masculinistes et sexistes entendus autour de lui.
Photo : Radio-Canada / Stephanie Blanchet
Je n’interagis pas avec ce type de contenu en ligne, car je pense que c’est en leur donnant de l’attention et des réactions qu’on alimente leur influence , dit le jeune homme.
Selon lui, la meilleure façon de lutter contre ce problème est de dénoncer les comportements sexistes dès qu’ils surviennent.
Quand ce genre de situation se produit, il faut savoir réagir et le dénoncer immédiatement. J’ai souvent l’impression que les gens préfèrent détourner le regard pour éviter la confrontation. Trop peu de personnes prennent la parole sur le moment pour dire clairement que ce comportement doit cesser, souligne-t-il.
Une figure masculiniste dans le viseur de la justice
Andrew Tate, influenceur britanno-américain connu pour ses prises de position masculinistes, ainsi que son frère Tristan, ont été inculpés en janvier 2024 au Royaume-Uni pour viol, traite de personnes et voies de fait.
Andrew Tate, âgé de 38 ans, fait face à dix chefs d’accusation, dont celui de proxénétisme, en lien avec trois victimes présumées. L'affaire est toujours devant les tribunaux : un procès civil débutera en juin 2026, a annoncé la justice britannique.