Des dizaines de postes seront supprimés au District scolaire scolaire francophone Sud (DSFS), qui doit se plier aux exigences budgétaires du gouvernement Holt. Certains employés vont perdre leur emploi, d'autres pourront être réaffectés ailleurs dans le District.

Le mois dernier, le gouvernement a exigé que les sept districts de la province trouvent des économies de 43 millions de dollars. Le DSFS a dû trouver 7,1 millions de dollars dans son budget de fonctionnement.

Ce travail est terminé, selon la directrice générale du DSFS, Monique Boudreau. Elle dit que ce processus a été difficile.

On a des équipes qui ont travaillé très très fort, beaucoup de consultations de nos employés, employés qui allaient être affectés, les directions d’école aussi, pour s’assurer qu’on puisse quand même maintenir les services et le moins possible affecter les salles de classe, a-t-elle dit en entrevue avec Radio-Canada Acadie jeudi après-midi.

Monique Boudreau est la directrice générale du District scolaire francophone Sud.

Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue

Selon elle, 25 enseignants qui occupaient des fonctions d’appui seront réaffectés en salle de classe. Ces employés accompagnaient notamment des élèves avec des troubles de comportement.

Les personnes qui occupaient ces postes ne quitteront pas le système, selon Monique Boudreau.

On va être capables de placer ces personnes enseignantes là en salle de classe. Mais cet appui que l'on donne directement aux élèves et directement à notre personnel, il est nécessaire. Puis c'est là qu'on voit qu'il va y avoir un impact.

Elle croit que les conséquences des compressions ne se feront peut-être pas sentir dès la rentrée, en septembre, mais est convaincue qu’elles feront surface plus tôt que tard.

À long terme, sur l'engagement, la motivation des élèves, le mieux-être des élèves, mais le mieux-être aussi de nos employés, puis leur satisfaction au travail… on a des employés qui travaillent très très fort, puis là on leur demande de faire plus, mais avec moins.

Ce n’est pas tout : sept postes de leaders pédagogiques, occupés par des personnes qui appuyaient les nouveaux enseignants et les enseignants nouveaux arrivants, sont supprimés.

Des postes d'agents communautaires et des postes de préposées de bibliothèques sont aussi touchés.

La directrice générale du District scolaire francophone Sud estime que les suppressions de postes ne se feront pas sentir immédiatement, mais qu'il y aura un impact. (Photo d'archives)

Photo : Shutterstock / Tobias Arhelger

Monique Boudreau assure que des efforts ont aussi été faits pour trouver des économies dans les plus hautes sphères du DSFS.

Quatre postes administratifs au niveau du District seront éliminés, dont un poste de haute gestion.

On a coupé beaucoup aussi au niveau du budget de formation, du budget de déplacements. Les congrès, ça, c’est entièrement coupé.

Le gouvernement ne comprend pas la réalité du DSFS

Monique Boudreau ne cache pas qu’elle est frustrée par la situation parce que le district connaît une croissance fulgurante depuis plusieurs années. L’immigration et l’accueil des ayants droit, dont une bonne partie parlent peu ou pas le français, est un défi de taille.

C’est sans parler des écoles qui débordent. Les économies imposées par le gouvernement tombent donc bien mal. Monique Boudreau croit que le gouvernement Holt comprend mal la réalité du DSFS.

Les employés au ministère, ils comprennent notre réalité. Maintenant, le gouvernement, c'est là qu'on sent qu’ils ne comprennent pas notre réalité. Puis c'est difficile à comprendre lorsqu'on ne vit pas notre situation d’un district scolaire francophone en milieu minoritaire qui est en grande croissance, 30 % de croissance depuis les 10 dernières années.