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Des dizaines de personnes âgées vivent dans leur appartement sans électricité et sans eau courante dans la région de Fredericton, au Nouveau-Brunswick.
Vendredi dernier, Énergie NB a débranché l’alimentation de l’Airport Inn, à Lincoln, en périphérie de la capitale provinciale. L’eau a été coupée aussi.
Les résidents des 25 logements cuisinent avec des barbecues au propane et se déplacent lampe de poche à la main.
Des travaux qui n'ont pas été faits
Plus tôt ce mois-ci, une inspection faite par du personnel du ministère provincial de la Justice et de la Sécurité publique a noté des préoccupations importantes pour la sécurité à l’Airport Inn.
Selon le ministère, la propriétaire a reçu des avis qui lui ordonnaient de faire des travaux pour rendre le système électrique de l’édifice conforme. Puisque les mesures correctives nécessaires n'ont pas été prises avant la date limite indiquée, les services électriques de la propriété ont été débranchés, écrit la province.
Yingchun Su, propriétaire de l’Airport Inn depuis 22 ans, est furieuse contre l’inspecteur de la province. Je suis vraiment fâchée qu’il puisse faire ça, a-t-elle dit en entrevue. D’autre part, je suis vraiment triste pour mes locataires qui vivent cette situation.
Des loyers très bas
Les loyers à l’Airport Inn sont aussi bas que 530 $ par mois, une rareté au Nouveau-Brunswick, et on n’exige pas que les nouveaux locataires fassent un dépôt de sécurité.
Mae Wyile, qui habite à cet endroit depuis 17 ans, dit que les personnes âgées qui y vivent n’ont pas les moyens de partir.
On n’a pas cet argent. On est à notre pension, dit-elle.

Des résidents qui paient des loyers aussi bas que 530 $ par mois ne trouveront rien d'autre qu'ils peuvent se permettre, redoute Mae Wyile.
Photo : CBC / Allyson McCormack
Samedi dernier, la propriétaire Yingchun Su a remis à ses locataires des avis leur demandant de trouver un autre hébergement aussitôt que possible. Elle promet aussi de rembourser aux résidents les deux dernières semaines du loyer de juin.
Après presque une semaine dans le noir, les conditions de vie sont difficiles, soupire Mae Wyile.
Certains font du diabète, certains ont de la difficulté à marcher, certains souffrent de mauvaise circulation. Certains sont à l’hôpital en ce moment et ne savent pas encore ce qui s’est passé, affirme-t-elle.
En plus de devoir se débrouiller pour cuisiner et de ne pas pouvoir tirer la chasse d’eau des toilettes, les locataires font face à des situations potentiellement dangereuses, dit-elle. L’insuline, note-t-elle, doit être gardée à une certaine température, ce qui devient difficile à faire si les frigidaires ne fonctionnent pas.
La liste de travaux demandés par la province est longue, explique Yingchun Su. Elle examine les options qui s’offrent à elle. À son âge, mentionne la propriétaire, elle est réticente à se lancer dans cette aventure.
Elle pense à démolir l’édifice, ou à vendre la propriété dans l’état où elle se trouve. Le bâtiment a plus de 60 ans, dit Yingchun Su. Il n’y a pas besoin d’un microscope pour trouver quelque chose qui ne va pas.
Des locataires sous le choc
Lorna Veniot, qui habite à l’Airport Inn depuis 5 ans, est abasourdie par la mauvaise nouvelle, qu’elle compare à un coup de pied dans le ventre.
À part des lumières qui occasionnellement ne s’allumaient pas lorsqu’on actionnait l’interrupteur, elle affirme n’avoir jamais constaté de problèmes électriques dans son appartement.

Lorna Veniot
Photo : CBC / Allyson McCormack
Sa recherche d’un nouvel appartement est décourageante. La seule personne que j’ai pu rejoindre veut 1400 $ [de loyer] et un dépôt de 1400 $. C’est scandaleux, déplore-t-elle.
La femme âgée pense à prendre un colocataire.
Mon voisin et moi avons parlé de se trouver un appartement à deux chambres, qu’on pourrait partager. On pense à différentes options, mais aucune n’est fantastique, dit-elle. J’ai demandé aux autres [locataires] et personne n’a encore rien trouvé.
Paul Buchanan, qui réside au motel depuis 11 ans, dit qu’il se doutait de quelque chose. Elle fait en sorte de nous faire partir, éventuellement, rumine-t-il.

Paul Buchanan avait un mauvais pressentiment.
Photo : CBC / Allyson McCormack
Le locataire dit qu’il mettait de l’argent de côté, au cas où le motel fermerait, mais n’a pas encore trouvé de nouvel appartement.
Ça va être un peu plus sombre ici ce soir, a-t-il laissé tomber mercredi, hochant la tête en observant le camion d’Énergie NB qui s’éloignait après avoir débranché une lumière d’urgence — la seule qui leur restait.
Peu de solutions en cas d'urgence
Le bureau du député local, David Coon, s’affaire à aider les locataires de l’Airport Inn, mais il ne semble n’y avoir aucune bonne solution pour des cas comme ceux-ci.

Taeyon Kim, coordonnatrice du bureau de circonscription du député provincial David Coon, essaie tant bien que mal de venir en aide aux locataires de l'Airport Inn.
Photo : CBC / Allyson McCormack
Trouver un appartement aussi bon marché que ceux de l’Airport Inn est impossible dans la province, rappelle Taeyon Kim, la coordonnatrice au bureau de circonscription.
Le logement abordable est très difficile à trouver actuellement. La plupart des appartements sont maintenant au-dessus de 1000 $, et ils n’ont pas les moyens, dit-elle.
La liste d’attente pour du logement subventionné est longue, et même si ces locataires y sont admissibles, il n’y aura pas de place pour eux ce mois-ci.
Ils sont coincés. Ça met vraiment en lumière le fait que nous n’avons rien de prévu pour les urgences. Il n’y a aucun logement d’urgence disponible dans cette province, déclare Taeyon Kim.
D’après le reportage d’Allyson McCormack (CBC)