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Face à la crise de l'information locale qui secoue des communautés partout dans les Maritimes, des citoyens et des intervenants de l'industrie inquiets ont décidé de se rassembler samedi à Sackville afin de trouver des solutions.
En mars 2021, en pleine pandémie, le Sackville Tribune-Post fermait ses portes.
La députée vert de Tantramar, Megan Mitton, se souvient très bien des conséquences de la disparition du seul journal local de cette communauté qui tentait de composer avec la crise causée par la COVID-19.
Durant la pandémie, il y avait des manques de médias ici, notre journal a fermé. C’était un temps où c’était très important d’avoir l’information, se souvient-elle.

Megan Mitton, députée du Parti vert dans la circonscription de Tantramar, est d'avis que les médias et les journalistes sont nécessaires pour une démocratie en santé. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Frédéric Cammarano
Quatre ans plus tard, la disparition de ce journal fondé en 1902 se fait encore sentir, explique Mira Dietz Chiasson.
C'est plus difficile de trouver de l’information sur ce qui se passe à Sackville. Quand il y a des décisions qui sont prises, par exemple au niveau municipal, les résidents sont pris par surprise et ce qui arrive c’est que les gens réagissent dans une chaîne de courriel, au lieu de l’apprendre par le journal ou la radio, raconte la résidente de Sackville.
C’est le vide laissé par la fermeture de ce journal qui a incité la jeune femme de créer, avec Erica Butler, un symposium dont la mission est de réfléchir à l’avenir de l’information locale.
C’est ainsi qu’environ 70 participants, des citoyens inquiets, des journalistes professionnels ou d’autres artisans de l’information, sont réunis à Sackville à l’occasion du Local News Matters Symposium afin de réfléchir à l’impact qu’a la disparition de médias locaux et des ressources et des outils qui s’offrent aux communautés.
On s’est dit qu’il y avait probablement beaucoup d’autres gens qui voudraient ces informations et réfléchir à ce que l’on peut faire pour avoir des médias locaux qui servent bien nos communautés au Nouveau-Brunswick et ailleurs, dit Mme Dietz Chiasson.

Mira Dietz Chiasson, co-organisatrice Local News Matters Symposium à Sackville.
Photo : Radio-Canada / Éric Arsenault
Sackville n’est pas la seule communauté à ressentir les effets de la crise qui secoue les médias locaux.
D’après le Local News Research Project, un observatoire des médias chapeauté par plusieurs professeurs, 566 médias locaux dans 372 communautés canadiennes ont fermé leurs portes entre 2008 et 2025.
La disparition d’un journal n’est pas sans conséquence dans une communauté, dit Megan Mitton, qui ajoute que les médias, les journalistes, sont très importants pour notre démocratie et notre société.
Face à ce constat, Mme Mitton souhaitait assister aux discussions organisées dans le cadre du symposium afin d’en savoir davantage [et réfléchir à] comment on peut régler ça.
Jaya Condra, rédactrice en chef de The Argosy, un journal étudiant de l’Université Mount Allison, constate elle aussi que l’information régionale de qualité est de plus en plus menacée, notamment parce que les jeunes s’appuient trop souvent sur les médias sociaux lorsque vient le temps de s’informer. C’est l’une des raisons qui l’a incité à participer à l’organisation du symposium.
Ça me motive beaucoup parce que c’est le rôle des nouvelles, d’encourager la pensée critique et d’encourager les étudiants à penser pour eux et arriver à leurs propres conclusions avec les plus d’informations disponibles possible, dit-elle.
Les médias sociaux, un outil parmi d'autres
Selon le directeur adjoint de Radio Beauséjour, Marcel Parker-Gallant, les médias sociaux peuvent tout de même servir des médias sociaux et de nouvelles technologies comme un levier afin d’attirer un plus grand nombre de gens vers les nouvelles diffusées par des médias traditionnels comme la radio ou les journaux.

Marcel Parker-Gallant, directeur adjoint de Radio Beauséjour, estime que les médias sociaux peuvent être utilisés pour attirer un plus grand nombre de gens vers les médias traditionaux.
Photo : Radio-Canada / Éric Arsenault
Le plus important, dit-il, c’est toutefois de personnaliser l’information afin que les citoyens comprennent pourquoi les enjeux abordés devraient leur être cher. C’est, selon lui, ce qui explique le succès de certaines des émissions, notamment Parle-Parle Jase-Jase, une tribune téléphonique quotidienne, diffusées sur les ondes de CJSE.
Si on peut aborder un sujet pour montrer aux gens qu’ils sont impactés, même si ça se passe dans une autre communauté, personnaliser cette information va faire en sorte que ça va les intéresser. Ça vaut non seulement au niveau des communautés, mais aussi pour les générations, dit M. Parker-Gallant, qui a participé au symposium à titre de panéliste.
Bien qu’elle n’a pas de solution magique à proposer afin de sauver l'information locale, Megan Mitton est d’avis que les gouvernements fédéral et provincial pourraient avoir un rôle à jouer.
Je pense que l’une des solutions pourrait être de s’assurer qu'il y a des fonds de base et je sais que le gouvernement fédéral fait quelque chose comme ça, il y a des initiatives [...] Au niveau provincial, avec le curriculum dans les écoles, on pourrait s’assurer que les étudiants et étudiantes peuvent lire les médias, dit la députée verte.

Le Moniteur Acadien est distribué notamment à Dieppe, Memramcook, Moncton, Shediac et Cap Pelé.
Photo : Radio-Canada
Selon elle, pour avoir une démocratie en santé, il faudrait prendre des mesures afin de faire en sorte que les élèves soient par exemple capables de départager l’information de qualité de la désinformation et qu’il existe une diversité de médias dans la société.
De son côté, Mira Dietz Chiasson espère surtout que la journée de discussion permettra aux artisans de l’information locale de repartir avec de meilleurs outils pour mieux servir leur communauté.
Surtout, elle aimerait voir, des gens qui vont peut-être créer de nouvelles plateformes dans les communautés qui en auraient besoin.