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Depuis la pandémie, un discours récurrent envahit l’espace public sur l’explosion des coûts. On évoque l’inflation, les pénuries ou la lenteur administrative comme explications faciles, mais ces analyses économiques superficielles négligent un facteur fondamental : l’effondrement des valeurs collectives au profit d’un individualisme exacerbé.
Derrière cette flambée des prix se cache un affaissement du sens du bien commun.
Cynisme généralisé. La confiance envers l’intérêt général s’est érodée. Beaucoup n’y croient plus et agissent en conséquence, convaincus que « tout le monde triche » ou profite du système. Ce pessimisme ambiant sert trop souvent de prétexte pour justifier ses propres abus.
Logique du « bleeding the beast » (saigner l’État). L’État, c’est-à-dire la collectivité, est perçu par certains comme une ressource à exploiter sans vergogne plutôt qu’un bien commun à préserver.
Recherche du profit à tout prix. La cupidité s’est normalisée. Maximiser le profit est devenu un objectif absolu, pour lequel tout le reste peut être sacrifié. Greed is good : ce slogan implicite transparaît dans bien des comportements actuels.
Hausses arbitraires des tarifs. Chaque maillon de la chaîne ajoute sa propre surenchère, souvent sans autre justification que « parce qu’il le peut ».
Renoncement à la responsabilité sociale. On assiste à un abandon du sens des responsabilités vis-à-vis de la société. L’idée selon laquelle une entreprise ou un individu doit quelque chose à la collectivité — pratiquer des prix justes, payer sa part d’impôts, traiter correctement ses employés — s’étiole.
La mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, révélait récemment qu’il en coûte désormais un million de dollars pour remplacer les feux de circulation d’une seule intersection. Oui, un million pour un simple feu de circulation ! Ce chiffre illustre parfaitement l’emballement des dépenses auquel nous faisons face.
Ce phénomène est si répandu qu’on lui a donné un nom dans le monde anglophone : greedflation, ou « inflation par cupidité ». La situation économique tendue sert de prétexte à accroître les marges bénéficiaires bien au-delà de la hausse réelle des coûts.
Il est temps de raviver nos valeurs collectives et de mettre un coup d’arrêt à ce cercle vicieux. Ne nous contentons plus d’analyser la surface des choses. Nous devons réhabiliter la notion de responsabilité sociale. Une entreprise, aussi innovante ou prospère soit-elle, n’a pas le droit de s’enrichir en parasitant la collectivité. Une société sans confiance ni solidarité, c’est un édifice qui se fissure de l’intérieur.
Au lieu de glorifier aveuglément l’esprit d’entreprise en fermant les yeux sur ses excès, glorifions de nouveau l’esprit civique, la transparence et la probité. Renouons avec l’idée selon laquelle la prospérité de quelques-uns ne vaut que si elle bénéficie aussi au plus grand nombre. Dans le cas contraire, elle n’est qu’un feu de paille qui laissera derrière lui des cendres — celles de la cohésion sociale et de la justice économique.
À l’ère du numérique, où chaque dépense publique devrait être traçable et justifiable, l’opacité n’est plus une fatalité. Exigeons des comptes.
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