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C’est sur sa plateforme Truth Social que Donald Trump a annoncé la conclusion d’un « deal » avec la Chine. L’ancien président affirme avoir obtenu des concessions majeures : Pékin s’engagerait à fournir en priorité les États-Unis en terres rares, incluant des aimants complets, essentiels à la transition énergétique et à l’industrie militaire. En échange, Washington offrirait un meilleur accès aux étudiants chinois dans les universités américaines — un volet que Trump qualifie lui-même de « toujours bon avec [lui] ».
Selon Politico, ce cadre d’accord fait suite à des discussions récentes entre des représentants américains et chinois à Londres, bien que l’entente reste « soumise à approbation finale » par les deux chefs d’État, Xi Jinping et Trump. Du côté économique, le rapport de force est évident : Trump affirme que les États-Unis imposeront un total cumulé de 55 % de tarifs douaniers sur les biens chinois, contre seulement 10 % pour la Chine.
La journaliste Jill Colvin de l’Associated Press précise que cette annonce a eu des effets immédiats sur les marchés : le Nasdaq et le S&P 500 ont brièvement gagné du terrain, signe que les investisseurs voient d’un bon œil une possible stabilisation des flux commerciaux en matière de métaux stratégiques. Toutefois, les analystes restent prudents : les détails concrets du deal, notamment la durée des autorisations d’exportation chinoises, n’ont pas été publiés.
Une dépendance stratégique
Comme nous l’avons documenté dans nos précédents dossiers, les terres rares sont au cœur d’un enjeu géopolitique majeur. Le Canada, tout comme les États-Unis, dépend massivement des exportations chinoises pour obtenir les 17 éléments regroupés sous ce terme — dont le néodyme et le praséodyme — utilisés dans les moteurs électriques, les turbines éoliennes, les dispositifs électroniques et les technologies militaires avancées.
L’annonce de Trump pourrait représenter un recul temporaire de la pression stratégique chinoise, mais elle souligne aussi à quel point l’Amérique du Nord est vulnérable sur ce front. Le Québec, la Colombie-Britannique et les Territoires du Nord-Ouest détiennent pourtant des gisements prometteurs, mais leur mise en production tarde. En mars dernier, Ottawa avait lancé un programme de financement pour soutenir le développement de chaînes d’approvisionnement locales, mais les obstacles réglementaires et environnementaux persistent.
Dans une note d’analyse, Barron’s observe que ce type d’accord, même à court terme, renforce l’asymétrie : Pékin conserve la main sur l’offre, tandis que Washington réagit en acheteur captif. Le secteur automobile, notamment les fabricants de batteries électriques comme Tesla, GM ou Ford, pourrait profiter d’un répit, mais reste exposé à toute rupture dans la chaîne d’approvisionnement.
Impacts pour le Canada
Pour le Canada, l’annonce de ce « deal » devrait sonner comme une alarme. Non seulement les États-Unis cherchent à sécuriser un accès direct aux ressources chinoises, mais ils le font sans passer par une coordination trilatérale avec Ottawa ou le Mexique. Si l’accord venait à être confirmé, il deviendrait impératif pour le Canada de réaffirmer son autonomie stratégique en matière de minerais critiques.
La fenêtre d’opportunité est étroite. En misant sur ses propres ressources — comme le projet de corridor de terres rares dans le Nord-du-Québec —, le Canada pourrait non seulement se libérer partiellement de l’influence chinoise, mais aussi se positionner comme partenaire prioritaire des États-Unis en cas de rupture d’approvisionnement. Encore faut-il que le cadre réglementaire, miné par des retards et des contraintes idéologiques, se modernise rapidement.
Un accord fragile, un levier durable
La « relation excellente » vantée par Trump ne doit pas masquer la réalité stratégique : la Chine contrôle environ 90 % de la production mondiale de terres rares raffinées. Le moindre durcissement des exportations, comme cela a déjà été le cas avec le gallium et le germanium en 2023, pourrait plonger les industries occidentales dans une crise technique.
En somme, ce deal temporaire, vanté par Donald Trump, ne règle rien sur le fond. Il repousse l’échéance, certes, mais confirme surtout une chose : dans l’économie de demain, les terres rares seront plus précieuses que le pétrole. Et ceux qui maîtrisent leur extraction et leur traitement auront un levier sur la scène mondiale que nul embargo pétrolier ne pourra égaler.
Sources citées :
- Barron’s, « Trade Talks Latest: Trump Says China Deal Done » (11 juin 2025)