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Publié le 28 mai 2025 à 15:43. / Modifié le 28 mai 2025 à 16:07. 3 min. de lecture
Après avoir été écarté de la direction du Théâtre du Jura pour un baiser forcé sur une comédienne fraîchement diplômée, le metteur en scène Dorian Rossel plaidait en octobre dernier dans nos colonnes l’acte isolé: «L’audit (externe mandaté par sa compagnie Super Trop Top!, ndlr) conclut à un acte déplorable, mais isolé qu’il faut rapporter à vingt ans d’exemplarité dans la compagnie.»
Cette interview a pour le moins fait réagir. «Il se présente comme une victime, invoque l’incident isolé. Mais ce n’est pas vrai! Ces avances lourdes et ce harcèlement sur Facebook se sont produits avec d’autres femmes aussi. J’en suis la preuve.» Ces mots sont ceux de la comédienne Charlotte Monnier, qui reproche aux côtés de trois femmes – restées anonymes par crainte d’être évincées du milieu du théâtre – de baisers non consentis, de harcèlement et de comportement inapproprié de la part du metteur en scène. De nouveaux témoignages récoltés par Blick, et «corroborés par des dizaines de personnes», assure la journaliste dans une newsletter.
Baisers forcés
Ceux-ci ont d’abord essaimé en ligne, sur les réseaux sociaux, relayés sur Instagram par le collectif #MeTooThéâtre. La rédaction de Blick a publié l’histoire de quatre femmes. La première, Charlotte Monnier, aurait reçu des messages insistants après un rendez-vous avec Dorian Rossel dans des bains thermaux en Suisse romande – sur l’invitation du metteur en scène pour «décompresser» après le Festival d’Avignon 2019. C’est finalement en le menaçant de partager des éléments de la conversation à sa femme qu'il aurait cessé.
Une metteuse en scène ayant quitté le milieu théâtral romand rapporte de son côté une tentative de baiser «contre [sa] volonté un soir au restaurant», un acte qui lui semblait isolé jusqu’à sa découverte de l’affaire. C’est une histoire similaire que rapporte une autre personne, dénonçant un baiser «par surprise» en 2020, dans un train à Lausanne. Après son éviction du théâtre du Jura, Dorian Rossel lui aurait écrit «un long message dans lequel il s’inquiétait de savoir si telle ou telle femme n’allait pas sortir du bois pour dire qu’elle avait été embrassée alors qu’elle ne voulait pas».
Le dernier témoignage fait remonter le temps jusqu’en 1998. Selon Emilie (nom d’emprunt), Dorian Rossel est encadrant dans un camp de théâtre estival en Bourgogne. Il croise sa route, lui propose de le revoir après leur retour en Suisse, l’invite chez lui puis l’embrasse. Elle est âgée de 14 ans, lui de 23 ans. La vingtaine aujourd’hui, la jeune femme affirme qu’elle «n’avait pas les outils nécessaires pour comprendre ce qui venait de se passer».
Bloquage temporaire de la parution
Le média ne précise en revanche pas si les personnes ayant témoigné ont saisi la justice. La première femme ayant fait part d’accusation de harcèlement sexuel n’avait pas déposé plainte: «Je m’étais tant battue pour devenir comédienne que je n’allais pas me tirer une balle dans le pied en portant plainte avant même d’avoir commencé ma carrière», justifie-t-elle auprès du pure player.
Dans une newsetter, la journaliste du Blick précise que la mise en place de mesures superprovisionnelles sur demande de Dorian Rossel a bloqué temporairement la publication de l’article. Celles-ci peuvent être ordonnées par un juge – sans audition de la partie adverse – à l’encontre d’un média afin d’empêcher la survenance d’une atteinte ou d’un préjudice, conformément à l’article 226 du Code de procédure civile. Celui-ci prévoit leur recours sous trois conditions (non exclusives): «l’atteinte (contre le requérant des mesures) est en cours ou imminente et elle cause ou peut causer un préjudice grave; l’atteinte n’est manifestement pas justifiée; la mesure ne paraît pas disproportionnée.»
Finalement, l’article a bien été publié, six mois après la date initiale prévue. Le média précise par ailleurs que dans ce cadre judiciaire, «les déclarations concernées ne sont plus «anonymes» à l’égard de Dorian Rossel. (…) Les femmes concernées ont eu la force et le courage de s’exprimer face à lui».