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Un défenseur des victimes de prêtres agresseurs revient à la charge pour convaincre Tracadie d’effacer le nom des pères S.A. Dionne et Louis G. Daigle des lieux publics. Il est appuyé par des professeures de criminologie et par un avocat.
Lowell Mallais a été agressé sexuellement par le prêtre pédocriminel Lévi Noël à Tracadie quand il était mineur. Il se bat depuis longtemps pour défendre ceux qui ont vécu le même genre de sévices aux mains d’hommes d’Église.

Lowell Mallais se bat pour faire retirer le nom de deux prêtres de bâtiments publics de Tracadie.
Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue
Lui et une autre victime de Lévi Noël, Conrad Brideau, ont récemment écrit aux élus de Tracadie pour leur demander d’effacer du paysage le nom de Stanislas A. Dionne et Louis de Gonzague Daigle.
Ils allèguent que ces deux défunts prêtres ont agressé des mineurs alors qu’ils travaillaient dans la région, il y a des décennies. En entrevue, ils assurent avoir rencontré une victime de Louis G. Daigle et quatre victimes de S.A. Dionne.

L'aréna S.A. Dionne, à Tracadie.
Photo : Facebook - Aréna S.A Dionne
Ce qu’ils souhaitent concrètement, c’est que de nouveaux noms soient attribués à la rue Louis G. Daigle, à la rue S.A. Dionne et au Complexe S.A. Dionne, qui comprend une piscine publique et un aréna.
Je veux qu’ils ôtent les noms des prédateurs qui ont abusé des enfants. [...] Les victimes, c’est les abuser plus en n’ôtant pas les noms sur l’aréna, la piscine et les deux rues. Ça n’aide pas les victimes à guérir, pas du tout, explique Lowell Mallais en entrevue.
Ce n’est pas la première fois qu’il entreprend de telles démarches.
Il a déjà tenté de pousser les élus de Tracadie d’apporter ces changements il y a quelques années, sans succès. Il tente une fois de plus le coup parce qu’il reste convaincu que ces noms n’ont pas leur place.
Je ne crois pas qu’ils reconnaissent le danger qu’ils sont en train de faire, de louanger ces personnes-là. Ça ne peut pas se faire, tu sais…combien d’autres victimes ça prend?
Un avocat appuie leur démarche
Lowell Mallais et Conrad Brideau peuvent compter sur l’appui de René A. Leblanc, un avocat de Moncton qui représente les victimes de prêtres catholiques. Il a envoyé une lettre au maire et aux conseillers de Tracadie, le 7 avril.
Dans la missive, dont Radio-Canada Acadie a obtenu copie, il explique qu’il représente trois victimes du père Stanislas A. Dionne qui ont été indemnisées au cours des dernières années par le diocèse de Bathurst.

L'avocat de Moncton René A. LeBlanc. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Selon lui, l’existence de ces trois victimes est la preuve qu’il ne s’agit plus d’allégations isolées ou non corroborées et qu’il y a un schéma d’abus.
René A. LeBlanc ajoute que ses clients souhaitent rester anonymes, mais qu’elles lui ont tout de même fait part de leur profond désarroi face à l’inaction de la municipalité.
Maintenir le nom de leur agresseur sur des installations publiques, en dépit de ces faits, constitue pour elles un rappel douloureux et un obstacle à leur processus de guérison, dit-il dans sa lettre.
Il est temps de faire preuve de courage moral
Les professeures de criminologie Marie-Andrée Pelland et Madeline Lamboley, de l’Université de Moncton, ont elles aussi écrit au maire de Tracadie et aux autres membres du conseil municipal.
Elles leurs demandent de reconnaître ce qu’ont vécu les victimes et d'entamer les démarches pour renommer les lieux publics portant les noms de S.A. Dionne et de Louis G. Daigle.

Marie-Andrée Pelland, criminologue et professeure à l'Université de Moncton. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Maintenir de tels hommages revient à minimiser la gravité des actes commis et à invisibiliser les victimes. Un espace public ne devrait jamais honorer des individus ayant causé tant de torts. Il est temps de faire preuve de courage moral, de reconnaître les erreurs du passé et de faire place à des noms qui incarnent des valeurs de respect, de compassion et de justice, disent ces deux professeures dans leur lettre.

La criminologue Madeline Lamboley, de l'Université de Moncton, en entrevue le 28 avril 2024.
Photo : Radio-Canada
La Municipalité régionale de Tracadie a accusé réception de ces lettres et indiqué à leurs auteurs que leur demande sera présentée au conseil municipal à la réunion ordinaire du 9 juin 2025.
Nous avons tenté de confirmer que la demande va être présentée lors de cette réunion et d’obtenir une entrevue avec le maire de Tracadie, Denis Losier. Nos démarches auprès de la gestionnaire des communications de la Municipalité n’ont pas porté leurs fruits.