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Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs
Le succès commercial du rosé ne date pas d’hier, mais les profils ont beaucoup évolué. On pense notamment au White Zinfandel de Sutter Home, créé en 1972 par Bob Trinchero, qui a connu une popularité fulgurante et incité de nombreuses maisons à élaborer des rosés sucrés, flamboyants et intensément fruités. Véritable phénomène dans les années 1980 et 1990, l’engouement pour ces vins a fini par s’essouffler, cédant la place à une nouvelle expression destinée à séduire des palais saturés : celle du rosé pâle, sec et délicat de Provence. Les tendances changent, mais la trame narrative demeure. Les effets de mode provoquent la standardisation.
Le rosé de Provence est passé de 10 % des volumes exportés en 2010 à 37 % en 2023, selon le Conseil interprofessionnel des vins de Provence. Son essor est tel que plusieurs régions et producteurs ont adopté les mêmes techniques de vinification pour calquer son style, dans l’espoir d’attirer les consommateurs. L’appellation de Bardolino en Italie en est un bon exemple. Son consorzio a recommandé aux vignerons de faire des rosés plus clairs et plus légers pour optimiser la commercialisation. Résultat ? Les ventes ont triplé depuis ce virage amorcé en 2014 ! Le même constat s’applique au pays d’Oc, qui fait aujourd’hui près de 50 % plus de rosé que la Provence, son volume étant passé de 1,1 à 1,7 million d’hectolitres au cours de la dernière décennie.
Le style provençal séduit un large public, mais comme le souligne l’anthropologue Richard C. Delerins, la couleur du rosé de Provence est aussi celle des millénariaux, symbole d’un mode de vie YOLO (You Only Live Once, en anglais, pour « On ne vit qu’une fois »). Selon lui, c’est l’une des raisons pour lesquelles cette génération est attirée par ces vins. On ajoute à ça un marketing bien ficelé axé sur l’art de vivre, des emballages épurés qui évoquent le rêve des vacances en Provence, un vin qui rend particulièrement bien sur Instagram, et l’on trouve tous les ingrédients réunis pour un succès assuré.
Le rosé pâle et léger plaît parce qu’il est accessible, facile à boire, tout en véhiculant une image de beauté et de qualité. Cependant, sa popularité fait ombrage à la diversité. C’est dans cet esprit que je vous propose un voyage gustatif aux nuances variées. Rendez-vous la semaine prochaine pour une sélection parfaite pour affronter les journées chaudes.
Mirabeau Classique 2024, Côtes de Provence, France
Mirabeau est en tête de liste cette année pour le rapport qualité-prix. Jeany et Stephen Cronk ont accompli un travail remarquable depuis leur arrivée au domaine en 2009 : en plus d’avoir reçu les certifications bio et B Corp, ils ont entrepris une démarche de viticulture régénérative, et la qualité est notable dans le verre. Cette cuvée, composée majoritairement de grenache, puis de cinsault, est complétée par la syrah, la rolle, l’ugni blanc et le cabernet sauvignon. Il en ressort un rosé harmonieux à l’acidité marquée, mais bien intégrée, qui propulse des notes éclatantes de pamplemousse, de rhubarbe et de fraises sauvages. Il présente également une belle mâche en milieu de bouche et une salinité persistante en finale. Un délice avec une salade de tomates et mozzarella ou un tartare de truite.
21,90 $ — Code SAQ 13206121
Miraval 2024, Côtes de Provence, France
Le Château Miraval est mythique. Non seulement il a servi de studio d’enregistrement à une partie de l’album The Wall, de Pink Floyd, il est aussi le lieu de mariage d’Angelina Jolie et Brad Pitt, ce dernier en étant le copropriétaire. Rassurez-vous, les vins ne sont pas qu’un écran de fumée alimenté par cette aura de prestige. La production a été confiée à la famille Perrin, et encore cette année, Miraval mérite d’être salué. Composé majoritairement de cinsault, accompagné de syrah, de grenache et de rolle, il se distingue par sa tonicité, sa structure compacte et son profil ciselé qui porte des arômes de pamplemousse blanc, de fraises sauvages et de griotte. La direction est précise et la salinité qui persiste en finale invite rapidement à une autre gorgée. Un vin sérieux et un excellent partenaire pour la table, particulièrement avec un sashimi de thon ou une pissaladière.
26,55 $ — Code SAQ 12296988
Domaine de la Tour du Bon 2024, Bandol, France
Réputée pour ses rouges mettant à l’honneur le mourvèdre, la région de Bandol produit, depuis 2020, essentiellement du rosé. Les vignes orientées sud alliées à l’air marin et au soleil abondant offrent une véritable oasis pour les cépages méditerranéens. Les vins qui en résultent sont complexes et les rosés se révèlent plus gourmands que ceux des appellations avoisinantes de Provence. Cette propriété est située à l’extrême nord-ouest du terroir de Bandol, au pied du village du Castellet, et bien que la maturité soit plus tardive dans cette zone, Agnès Henry-Hocquard nous propose un Bandol élégant, doté de beaucoup de tonicité. Composé de 40 % de mourvèdre, de 30 % de cinsault, de 20 % de grenache et de 10 % de clairette, il possède un caractère affirmé qui déploie des tonalités de thym, de zeste d’orange et de pamplemousse rose, entremêlées de notes iodées. Un rosé structuré avec une belle rondeur en milieu de bouche, parfait pour une salade niçoise ou un pavé de saumon grillé.
35,50 $ — Code SAQ 13736578
Château d’Aqueria 2024, Tavel, France
Contrairement aux rosés provençaux qui privilégient le pressurage direct pour obtenir des vins pâles et délicats, Tavel préconise les macérations, donnant des vins charnus à la couleur foncée, taillés pour le vieillissement. Avec quelques années en bouteille, les vins dévoilent des nuances d’amande et d’orange amère qui apportent de la complexité. Ce Tavel est dominé par le grenache qui est accompagné par la syrah, la clairette, le mourvèdre ainsi qu’une touche de cinsault et de bourboulenc. Bien sec, il propose une trame typique où les notes d’orange sanguine, de fraise sauvage et de thym séché sont soutenues par des tanins délicats, mais fermes. Sa densité en milieu de bouche équilibre parfaitement l’alcool (14 %), et les arômes persistent longuement en finale. Délicieux avec une salade de canard confit ou du maquereau grillé.
25,45 $ — Code SAQ 13964061
Christophe Pacalet Haru-Ichi 2024, Beaujolais-Villages, France
Le rosé se fait plus rare dans la région du Beaujolais, mais le résultat est toujours heureux lorsqu’il est vinifié par une main talentueuse comme celle de Christophe Pacalet. Discret et délicat, avec un alcool modeste de 12,6 % qui garde le vin léger et très digeste, ce gamay séduit par sa finesse et ses accents de fraise sauvage et de framboise qui se chevauchent sur une finale saline et légèrement noisettée. Parfait pour étancher la soif à l’apéro, il accompagne à merveille un gravlax de saumon.
27,85 $ — Code SAQ 15046095
Nathalie Bonhomme, La Bonhomme Jumilla, Espagne
Québécoise d’origine et souvent de passage à Montréal, Nathalie Bonhomme nous offre un vin sans tambour ni trompette, mais bien fait ; parfait pour ceux qui cherchent une bouteille désaltérante à prix modique. Cet assemblage, majoritairement composé de tempranillo et complété par de la syrah, offre un fruit exaltant soutenu par une belle fraîcheur. Les jolies notes de myrtille, de canneberges et d’agrumes exotiques sont rehaussées par une acidité vivifiante et arrondie par des nuances de pâte à pain. Idéal pour les pique-niques collectifs ou pour accompagner des sandwichs de légumes grillés et de fromage.
16,15 $ — Code SAQ 14035247
Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. Les journalistes de la rédaction du Devoir n’y ont pas pris part.