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Jaap Arriens/NurPhoto
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Du fantasme judéo-maçonnique de Barruel à la réhabilitation feutrée de Xenia Fedorova sur CNews, le complotisme de droite n’est ni une lubie passagère ni une dérive marginale. Il s’est patiemment installé au cœur du récit politique contemporain, recyclant ses figures ennemies et s’adaptant aux nouveaux supports. Si naguère il ne s’exprimait qu’en petits cerclés marginalisés, il est désormais largement en vogue sur les réseaux sociaux et parfois même sur les plateaux…
En Roumanie, l’élection présidentielle de 2024 a viré à la fable noire : annulé par la Cour constitutionnelle pour ingérence russe massive, le premier tour avait vu émerger Călin Georgescu, héraut d’un souverainisme outrancier nourri par plus de 27 000 faux comptes TikTok et une rhétorique conspirationniste millimétrée. Loin de clore la polémique, cette invalidation a enflammé les sphères d’extrême droite européennes, galvanisées par le storytelling d’un vote confisqué par « l’oligarchie euro-atlantiste ».
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En France, Éric Zemmour, Le Raptor Dissident, Damien Rieu ou Papacito ont promptement relayé les accusations d’un Pavel Durov, fantasque patron de Telegram et placé sous contrôle judiciaire en 2024, contre la DGSE. Ce cas d’école illustre la plasticité du complotisme de droite : transnational, mimétique, émotionnel, il opère comme un réacteur narratif qui réenchante le réel à l’aune d’une dépossession supposée.