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Dans les Vosges, une usine donne une deuxième vie aux briques alimentaires

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Dans les montagnes des Vosges, berceau de l'industrie du papier dans le nord-est de la France, une usine du groupe italien Lucart SAS met en avant sa production de papier toilette et d'essuie-tout, fabriqués grâce au recyclage de briques alimentaires. Une façon de redorer le blason d'une industrie connue pour son impact environnemental sur l'eau, l’air ou encore en termes d'émissions carbone. Reportage à Laval-sur-Vologne. 

À quelques pas de la rivière qui a donné son nom à cette vallée des Vosges où le premier moulin à papier remonte au XVIe siècle, de grandes balles de briques alimentaires comprimées, de plusieurs centaines de kilos chacune, s'alignent à l'extérieur de l'usine Lucart SAS.

Ce sont des briques de lait, de soupe ou de jus de fruit qui ont été consommées puis jetées par les Français dans le bac à tri, et qui servent de matière première à l'entreprise. Chaque année, l'usine de Laval-sur-Vologne en recycle « entre 35 000 et 40 000 tonnes », indique Pascal Jacquemin, responsable technique.

« Il y a trois matériaux dans la brique alimentaire, détaille Benoît Cottel, le directeur général de Lucart SAS. D'abord, on a de la fibre de cellulose, c'est-à-dire du papier aux alentours de 70%. Puis, on va trouver un film plastique – du polyéthylène –, et enfin, un film aluminium. Notre savoir-faire chez Lucart, c'est qu'on sait séparer ces couches. »

Comment se déroule cette séparation des différentes matières afin de procéder à leur recyclage ? Nous n'aurons pas beaucoup de détails, secret industriel oblige. « Ce qu'on peut dire, c'est qu'il y a des actions par l'eau, des actions mécaniques et des actions thermiques qui vont nous permettre de séparer la fibre de cellulose du polyéthylène et de l'aluminium qui vont rester ensemble », explique tout de même Benoît Cottel.

Les balles de briques alimentaires usagées, à l'extérieur de l'usine de Laval-sur-Vologne. Les balles de briques alimentaires usagées, à l'extérieur de l'usine de Laval-sur-Vologne. © Lucile Gimberg / RFI

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Une bobine de papier de presque 50 kilomètres

Nous entrons alors dans la partie de l'usine où la fibre de cellulose est transformée. L'atmosphère est humide et le bruit des machines assourdissant. « Ce qu'on entend, ce sont les moteurs, les roulements mécaniques, c'est la pâte qui tourne dans les pulpeurs et les convoyeurs qui acheminent la matière jusque dans les pulpeurs », décrit le directeur général.

Quand ces gros mixeurs ont fini de préparer la pâte à papier, celle-ci est chauffée pour être nettoyée. « Et la dernière étape, ce sont les deux machines à papier, indique Pascal Jacquemin, responsable de la fabrication. On égoutte la pâte à papier, ensuite on la presse, on l'essore, puis on la sèche. Ensuite, on va produire une feuille conforme aux caractéristiques demandées par le client, en épaisseur, en grammage. » Depuis la salle de contrôle vitrée, les opérateurs surveillent les paramètres des deux machines à papier 24 heures sur 24 et sept jours sur sept.

Enfin, en bout de chaîne dans un troisième bâtiment, des robots transforment cette énorme bobine de papier de presque 50 kilomètres et de plusieurs tonnes, en petits paquets d'essuie-mains. « On découpe la bobine, on la gaufre, c'est-à-dire qu'on crée un produit avec plusieurs plis et des motifs dessus, précise Lucie Fresse, cheffe de produit et marketing. Puis, la feuille est découpée au format souhaité par le client, emballée dans des petits paquets qui continuent d'avancer, là sur la ligne de production que vous voyez, et qui sont ensuite emballés dans des cartons qui atterrissent enfin sur les palettes. » Voilà pour le processus qui donne aux briques alimentaires une deuxième vie.

La bobine de papier recyclée qui s'apprête à être transformée en paquets d'essuie-mains. La bobine de papier recyclée qui s'apprête à être transformée en paquets d'essuie-mains. © Lucile Gimberg / RFI

Pour ce qui est des restes plastiques et aluminium issus des briques alimentaires usagées, ils sont envoyés chez des entreprises partenaires. Ces dernières ont deux options : soit elles brûlent ces restes pour produire de la chaleur dans des cimenteries, soit elles les retransforment en granulés plastiques afin de fabriquer des distributeurs de papier ou des meubles en plastique.

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Des vieux papiers de bureau aux briques alimentaires

Dans sa communication, l'entreprise Lucart SAS met en avant le recyclage des briques alimentaires. « Une façon de moderniser son image », concède Benoît Cottel. En réalité, le gros de l'activité de son usine de Laval-sur-Vologne reste le recyclage de vieux papiers de bureau. Mais les choses sont en train de changer, assure le directeur général : « Ce papier, on l'espère, va être amené à disparaître. Tout est en train de se digitaliser, on imprime de moins en moins, il y a de moins en moins de courrier. »

Le directeur général de Lucart SAS, Benoit Cottel, et la cheffe de produit et marketing, Lucie Fresse, devant le robot qui fabrique les paquets d'essuie-mains. Le directeur général de Lucart SAS, Benoit Cottel, et la cheffe de produit et marketing, Lucie Fresse, devant le robot qui fabrique les paquets d'essuie-mains. © Lucile Gimberg / RFI

Il y a moins de vieux papiers de bureau à recycler et à l'inverse, il existe un gros potentiel de développement du côté des briques alimentaire. Aujourd'hui, seules 57% d'entre elles sont triées et peuvent donc être recyclées, d'après des chiffres fournis par Citeo et datant de 2023.

« On se dit que demain, on va réussir à récupérer et à mieux trier de plus en plus de briques alimentaires, affirme Benoît Cottel. Et le fait que nous ayons les capacités pour les traiter et les transformer, fait que nous savons qu'à moyen terme, ce sera une source de matières premières disponibles. Sur les années qui viennent, c'est clairement la stratégie et c'est clairement ce qui se dessine industriellement. » 

Développer le recyclage des briques alimentaires va dans le bon sens. Cela peut permettre de réduire la quantité de déchets que nous incinérons ou enfouissons. Mais la véritable solution écologique, c'est de produire moins de déchets, en réduisant notre utilisation des emballages à usage unique comme les briques alimentaires. Et surtout, cela ne résout pas les impacts environnementaux de l'industrie du papier. L'usine de Laval-sur-Vologne, qui emploie 150 personnes et produit 60 000 tonnes de papier par an, est consciente qu'à l'avenir, elle devra par exemple réduire son usage de l'eau et des énergies fossiles.

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