Raphaëlle rencontre Vincent à 22 ans, dans la bibliothèque dans laquelle elle travaille pour payer ses études. Paul Grelet

Assise en demi-tailleur sur son fauteuil de salon, le regard vers le sol et la main caressant mécaniquement son chat, ses ronronnements en fond sonore, Raphaëlle*, 42 ans, repense à celle qu’elle était 20 ans auparavant. Une jeune étudiante en photographie, veste en cuir usée, pantalons colorés et Stan Smith aux pieds. Elle vibre aux sons de la musique indépendante, anglaise et française, son quotidien est rythmé par la vie de son école, dont elle est une figure, gaie, entourée d’amis de tous horizons. Elle a l’envie de tout. C’est à cela que Raphaëlle ressemble quand elle rencontre Vincent, l’homme avec qui elle passera les 20 prochaines années de sa vie. «L’insecte qui m’a grignotée et détruit de l’intérieur sans que rien ne se voie à l’extérieur», lâche-t-elle aujourd’hui.

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La puissance des premiers jours

Son histoire est celle d’une emprise, insidieuse, qui ne dira son nom que bien plus tard. Une histoire qui démarre sous les meilleurs auspices, ceux de cet amour inédit, celui qu’on a l’impression de n’avoir jamais…