« C’est là, dans le grenier, depuis même avant que je sois né. » Christophe* n’en revient pas : dans la maison dont il a hérité de son oncle Alain* à Flers (Orne), dormait des trésors. « C’est en y allant par hasard que l’on est tombé dessus », témoigne l’homme qui vit désormais sur place avec sa femme et sa fille.
En cette fin mai 2025, le couple a accepté de raconter leur incroyable découverte à L’Orne Combattante/actu.fr : « Tout a commencé par une petite boîte qui nous a intrigués ».

Des documents uniques découverts 80 ans plus tard

« Je savais que mon oncle gardait beaucoup de choses, mais à ce point », s’étonne Christophe aux côtés de son épouse. La petite boîte en bois a traversé le temps, avant de dévoiler son contenu 80 ans plus tard. « Ce sont pleins de documents qui datent de la Seconde guerre mondiale et de la Libération à Flers. »

« Mon oncle n’a pas été déporté mais réquisitionné pour rendre des services aux Allemands, avant de réussir à s’évader en se cachant dans les fermes du coin », raconte Christophe en faisant appel à ses souvenirs. « Mon oncle m’a beaucoup parlé de cette époque, comme tous, il en a été beaucoup marqué. »

Là, c’est son bulletin de salaire datant de 1943, ici, son ordre de réquisition pour surveiller la voie ferrée. Il y a même des bons de rationnements, cartes d’employeur…

Des documents historiques par dizaines, dans un état de conservation remarquable. « Mon oncle a été appelé pour rénover les bunkers de la guerre 14, et une fois la Seconde guerre terminée, il a aidé à reconstruire la ville, car il était maçon de métier. » Une profession attestée par de nombreux certificats rescapés des années 40.

Des objets et créations datés de la Seconde guerre

Aux documents professionnels se mêlent les souvenirs intimes d’Alain. « C’est vrai qu’il adorait le jardinage », sourit Christophe en feuilletant un petit carnet d’astuces écrites à la main : « comment détruire l’herbe », « conserver les fleurs coupées »…

De nature manuelle, l’oncle de Christophe se plaisait à réparer ou créer des objets. « Regardez cette montre d’époque qui est restée en bon état, et il avait aussi inventé un système de poste radio à galène pour capter Radio Londres. »

Là, c’est un carnet de chansons : il aimait beaucoup la musique. Et on a aussi retrouvé un livre de poèmes rédigés à l’attention de ma tante.

Autre preuve que le Flérien s’intéressait aux lettres : « C’est écrit que ce texte de mon oncle a été vu et corrigé par le maréchal Pétain ». Une preuve de responsabilité couronnée par la présence d’une haute distinction à l’intérieur du coffret en bois : la médaille d’honneur du travail, remise en 1972 par le Ministère des affaires sociales.

« On souhaite que cela traverse encore des générations »

« On dirait que cela sort tout droit d’un film », affirme la femme de Christophe. Pour le couple, les documents retrouvés sont un témoin précieux du passé. « Cela nous apprend plein de choses : par exemple, on comprend pourquoi il a gardé autant de magazines des années 39-40 : il faut se souvenir qu’à cette époque, il n’y avait pas la télévision. »

Désormais libérés du grenier, les objets d’autrefois sont admirés par toute la famille avec passion. « On souhaite que cela soit transmis, traverse encore des générations. » Clou de la découverte : des négatifs photo dont l’éclat n’attend qu’à être réveillé… « On va les emmener chez un photographe en espérant un nouveau tirage. Ce serait super d’y arriver. »

*prénoms d’emprunt

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