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FIGAROVOX/TRIBUNE - Une croix installée mi-juin sur une montagne en Haute-Savoie a été vandalisée après quelques jours. Le maire DVD de Saint-Jeoire (Haute-Savoie), Antoine Valentin, y voit un effacement des racines chrétiennes et un attentisme de l’État face à l’islamisme.
Antoine Valentin est maire DVD de Saint-Jeoire (Haute-Savoie) et fondateur du site Politicae.
Elle était neuve, dressée humblement au sommet d’une montagne, comme l’on le fait en Haute-Savoie depuis des siècles, en remplacement d’une précédente. Elle ne réclamait rien, elle ne revendiquait pas. Elle priait en silence, face à l’immensité des vallées, sur un terrain privé. Cinq jours plus tard, cette croix installée à la pointe de Sur Cou était vandalisée. Un tag rageur, invoquant la loi de 1905, l’accusait d’être «hors-la-loi». Voilà donc ce que certains croient devoir opposer à une tradition séculaire : le mépris et l’effacement. Ce n’est pas un incident isolé. C’est le dernier maillon d’une longue chaîne d’atteintes contre les symboles du christianisme, souvent dans une indifférence complice. En 2024, la France a connu près de 800 actes antichrétiens. Une église incendiée chaque semaine. Des statues brisées, des hosties profanées, des croix retournées. Et un silence public qui, peu à peu, devient un acquiescement coupable.
Il ne s’agit pas ici d’opposer une religion à une autre. La foi ne divise pas, ce sont les fanatismes qui le font. Ce n’est d’ailleurs pas pour désigner un bouc émissaire que j’écris, mais pour dire une chose simple : dans notre pays, le christianisme semble devenu la seule religion que l’on peut insulter sans craindre ni condamnation, ni scandale. Car lorsqu’il s’agit du catholicisme, la laïcité n’est plus un équilibre, elle devient prétexte à l’effacement. Le souvenir de l’affiche des JO en est d’ailleurs un autre symbole. À force de céder, à force de croire qu’être juste, c’est se détourner de ce qui fonde notre civilisation, la République en vient à abandonner une part d’elle-même.
On ne protégera pas la paix civile en renonçant à ce que nous sommes. On ne défendra pas la liberté religieuse en laissant les chrétiens devenir les oubliés de la République
Il faut dire les choses. Ce vandalisme-là n’est pas le fruit du hasard. Il porte la marque de cette extrême gauche militante qui, sous couvert de progressisme, travaille en réalité à déconstruire méthodiquement l’histoire, les repères, les racines. À chaque fois qu’une croix est abattue, c’est un peu du pays réel qui est nié. Celui des clochers, des processions, des villages, des morts qu’on honore, des naissances qu’on célèbre, des traditions qu’on aime sans les imposer. Et pendant qu’à l’extrême gauche on déboulonne les croix, pendant que l’on accuse la foi chrétienne d’être une rémanence intolérable, ces mêmes ayatollahs de la laïcité, semblent désarmés — ou complaisants — face aux progressions silencieuses d’un islamisme politique bien réel.
Le récent rapport commandé par le gouvernement sur l’implantation des Frères musulmans en France est sans appel : des centaines de structures communautaires, des écoles privées, des lieux de culte liés à cette mouvance, un maillage territorial inquiétant. Ce danger est nommé, chiffré, analysé. Mais qu’en fait-on ? Trop souvent, peu de choses. Car la crainte du procès en stigmatisation paralyse. Parce que dénoncer le communautarisme islamiste serait «faire le jeu de…» — alors que s’acharner contre une croix inoffensive dans une prairie ne soulève, lui, aucun état d’âme.
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Il faut sortir de cette hypocrisie. On ne protégera pas la paix civile en renonçant à ce que nous sommes. On ne défendra pas la liberté religieuse en laissant les chrétiens devenir les oubliés de la République. La laïcité n’est pas l’effacement. Elle est l’équilibre. Elle protège les cultes sans les nier. Elle reconnaît les héritages sans les sacraliser. Elle impose le respect de tous. À ceux qui croient encore que la croix est un symbole d’oppression, nous répondons qu’elle est, en France, un symbole d’espérance. Jamais on ne bâtira une République apaisée sur la haine de ce qu’elle a été. Respecter les croix, c’est respecter les hommes. C’est reconnaître que les peuples ont des mémoires, des attachements, des paysages spirituels. C’est dire que la France, fille aînée de l’Église, ne doit pas devenir la première à renier ce qui a forgé son âme.