À l’aube des vacances estivales, les touristes canadiens sont courtisés par les États de la Nouvelle-Angleterre qui ont observé une forte baisse des réservations. La première ministre du Nouveau-Brunswick encourage toutefois les gens à rester au pays tant que les tarifs douaniers demeurent en vigueur.

Les premiers ministres de l'Atlantique ont été invités à une rencontre, lundi à Boston, par la gouverneure du Massachusetts afin de renforcer les liens qui unissent les provinces et les États de l’est du continent.

Tous ont appelé à un retour à la normale. Du côté des gouverneures des États du nord-est, on souligne que la guerre tarifaire entre les deux pays et les menaces du président Trump d'annexer le Canada font mal à leur économie, notamment au secteur du tourisme.

Le nombre d'automobiles traversant la frontière du Nouveau-Brunswick vers le Maine était en baisse de 33 % en mai 2025, comparativement à mai 2024. (Photo d'archives)

Photo : Associated Press / Robert F. Bukaty

Selon la gouverneure du Massachusetts, Maura Healy, les États de l’Est connaissent une baisse du nombre de touristes de l'ordre de 20 à 60 %.

La première ministre du Nouveau-Brunswick, Susan Holt, sympathise avec les difficultés éprouvées par ses collègues, mais affirme qu’elle ne peut tout simplement pas faire la promotion du tourisme aux États-Unis auprès des Néo-Brunswickois pendant la guerre tarifaire.

On a dit clairement que non, que les Canadiens ne vont pas les visiter, même s’ils sont nos voisins, s'ils ne lèvent pas leurs voix et poussent leur président à changer sa politique de tarifs, parce que c'est une menace pour le Nouveau-Brunswick, a affirmé Susan Holt en mêlée de presse mardi à Miramichi.

La première ministre du Nouveau-Brunswick, Susan Holt. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Patrick Lacelle

Elle croit que ceux-ci doivent rester au pays et redécouvrir leur province ou les provinces voisines.

On continue notre relation, mais nous ne pouvons pas les aider avec leur tourisme sans un changement de politique de leur président.

À Boston, la première ministre s’est permis de lancer un message aux Américains, leur demandant de se faire entendre et d'exprimer leurs inquiétudes en marge de cette baisse importante du tourisme et des pertes d’emplois qu'elle entraînera.

Vous devez faire du bruit, vous devez dire à votre dirigeant que cela nuit à l'emploi aux États-Unis. Les Canadiens ne peuvent pas faire passer ce message à votre place.

Le Maine en mode séduction dans les Maritimes

Le Maine partage une frontière avec le Nouveau-Brunswick. Bon nombre de Canadiens s’y rendent chaque été pour profiter des plages.

Près de 800 000 visiteurs canadiens ont dépensé environ 500 M$ dans le Maine en 2024, selon l’Office du tourisme du Maine.

Janet Mills, gouverneure démocrate du Maine. (Photo d'archives)

Photo : Associated Press / Robert F. Bukaty

Selon la gouverneure du Maine, Janet Mills, le tourisme global a baissé d’environ 26 % entre février et avril.

Pour tenter de renverser la tendance, la gouverneure visitera les Maritimes la semaine prochaine pour promouvoir le Maine comme destination de choix pour les touristes canadiens, précise Janet Mills dans un communiqué.

En ce début d'été, je me réjouis de visiter le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse pour démontrer tout ce que le Maine a à offrir, de notre magnifique littoral aux centres-villes dynamiques, à nos loisirs en plein air et à notre gastronomie de renommée mondiale.

Selon le Service des douanes et de la protection des frontières aux États-Unis, le nombre d’automobiles qui ont traversé la frontière du Nouveau-Brunswick vers le Maine est passé de 132 202 en mai 2024 à 88 332 en mai 2025, ce qui représente une baisse de 33 %.

Avec les informations de Frédéric Cammarano