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Alain Letissier fait évoluer son élevage avec toujours plus d'herbe pour ses 55 vaches laitières. Un système qui prône une agriculture durable, respectueuse de l'environnement.
Par Olivier Lemierre Publié le 21 mai 2025 à 7h46
Alain Letissier élève 55 vaches laitières en système herbager sur 72 ha à Plouër-sur-Rance. Installé en 2003 sur 40 ha prenant la suite de ses parents, il a agrandi petit à petit sa surface et fait évoluer le système vers toujours plus d’herbe. Au fil des années, il a trouvé des solutions pour adapter sa gestion du pâturage à ses terres hétérogènes autour de sa ferme, et à ses vaches en majorité normandes.
C’est son élevage que le Cedapa (centre d’études pour un développement agricole plus autonome) a choisi pour sa prochaine opération « ferme ouverte » qui se déroulera le jeudi 22 mai à partir de 13 h 30, sur l’exploitation d’Alain Letissier, 4 La Fortuitais à Plouër-sur-Rance.
Installé à 22 ans
Après une vingtaine d’années d’expérience (il a repris la ferme familiale à 22 ans après avoir passé deux BTS l’un en technologie végétale, l’autre en analyse et conduite des systèmes d’exploitation),
Alain Letissier a trouvé un juste équilibre dans la gestion de ses terres avec 50 ha en herbe dont 25 autour de la ferme et du hameau, 11 ha en maïs, 9 ha en céréales, et un ha en betterave fourragère.
Les débuts n’ont pas été simples. « L’administration considérait que 40 ha, 20 vaches, et un quota laitier de 150 000 litres, ce n’était pas assez pour installer un jeune. Ils sont venus sur place pour vérifier que la salle de traite était opérationnelle, que je n’avais pas de gros projets d’investissements, et finalement mon dossier est passé ».
L’agriculteur est passé à 40 vaches, à du réintensifier l’exploitation avec seulement 50 % en herbe. Puis il a pu acquérir d’autres terres, en plusieurs étapes, agrandir le troupeau, pour retourner progressivement dans un système plus herbagé qui correspondait mieux à sa philosophie.
Aujourd’hui 70 % de la surface agricole utile est en herbe, et l’agriculteur a pu contractualiser des mesures agro-environnementales et toucher des subventions européennes (1).
Une bonne rentabilité
Son exploitation est rentable. Elle dégage 40 000 € par an de revenu disponible. Alain a pu prendre il y a quelques mois un employé à mi-temps pour lui prêter main-forte. Il adhère au Cedapa qui l’aide dans la gestion d’une exploitation à l’herbe qui pose certaines contraintes.
« Parfois il y a la sécheresse, parfois trop d’eau… Quand l’herbe est trop haute il faut faucher sans tarder. Cela a été le cas en avril. Il faut toujours pouvoir donner de l’herbe de qualité aux vaches. En fonction de la météo on se gratte la tête, mais on y arrive. Mon gros plus dans cette exploitation c’est d’avoir 29 ha accessibles aux vaches sans avoir de route à traverser ».
Planter des haies
Alain Letissier présentera également au public les plantations de haies qu’il a réalisées ces dernières années avec la SCIC de Tréméreuc (La Société coopérative d’intérêt collectif Énergies renouvelables pays de Rance) qui lui a fait un plan de gestion du bocage et lui rachète le bois des tailles de haie.
Il parlera également de la construction de talus dans les terres en bord de Rance pour éviter l’érosion. « Mon père avait gardé les talus et les haies lors du remembrement, et c’est une chance. Lors de la canicule de 2022 ça s’est bien passé pour les vaches qui n’ont pas souffert de la chaleur… J’ai planté en 2011 1 km de haie et je poursuis les plantations avec un arbre à la croissance hyperrapide, le paulownia.
On en fait du bois d’œuvre, car il est très léger et imputrescible. On l’appelle parfois l’aluminium du bois. C’est le bois qui pousse le plus vite et qui de plus capte dix fois plus de CO2 qu’un chêne. Cet arbre peut être exploité au bout de dix ans. On le coupe, et il repousse jusqu’à cinq fois ».
Et pourquoi pas du 100 % herbe ?
L’expérience mérite d’être menée par l’agriculteur toujours en quête d’idées pour respecter au maximum l’environnement même s’il n’a pas fait le choix du bio.
Mais pour l’avenir, d’ici une petite dizaine d’années, il songe à passer à un système tout à l’herbe avec une seule traite des vaches le matin. « Je me dis qu’à cinquante ans ce serait bien d’avoir moins de travail, une gestion du temps simplifiée ». L’idée fait son petit bonhomme de chemin.
(1) Les mesures agroenvironnementales et Climatiques (MAEC) permettent d’accompagner les exploitations agricoles qui s’engagent dans le développement de pratiques combinant performance économique et performance environnementale ou dans le maintien de telles pratiques lorsqu’elles sont menacées de disparition.
Ferme ouverte chez Alain Letissier, 4 la Fortuitais à Plouër-sur-Rance le jeudi 22 mai à partir de 13 h 30.
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