Language

         

 Publicité par Adpathway

Contrôle judiciaire, interdictions multiples... Comment les autorités algériennes étouffent les opposants

1 month_ago 4

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Suppression de l'allocation de la pension pour personne handicapée, confiscation des biens, contrôle judiciaire sans fin, embargo médiatique… En Algérie, le gouvernement sort du cadre légal pour porter atteinte à la liberté des citoyens en faveur d'une alternative politique. Enquête sur les méthodes du régime.

« J’ai accompli ce matin l’obligation de mon contrôle judiciaire, à la caserne relevant de la sécurité intérieure à Beni-Messous ». C’est devenu un rituel. Comme chaque lundi depuis trois ans, Karim Tabbou est parti le 9 juin dernier signer dans un registre de présence au bureau de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) située à Béni-Messous, dans la banlieue ouest d’Alger.

À la sortie des locaux des services de sécurité dépendant du ministère de la Défense, l’homme politique de 53 ans poste sur sa page Facebook un texte où il commente l’actualité de la semaine, critique les choix politiques des autorités algériennes et rappelle, souvent, sa situation d’homme ligoté par une série d’interdictions.

Contrôle judiciaire illimité

En plus de ce contrôle judiciaire qui s’éternise, celui qui fut l’une des figures de proue du Hirak – le mouvement populaire qui a poussé l’ancien président Abdelaziz Bouteflika à la démission en avril 2019 – est invisibilisé dans les médias et les réunions publiques, et il est, comme beaucoup, interdit de voyager. Une situation qui a fait réagir ses avocats qui ont dénoncé une « volonté de faire traire » l’opposant.

Cette épée de Damoclès qu’est le contrôle judiciaire est l’arme la plus utilisée par les autorités algériennes pour « désactiver » les militants les plus irréductibles au sein de l’opposition. Bien qu’encadrée par la loi qui ne l’autorise que durant un maximum de douze mois et ne doit pas être appliquée après la prononciation d’un verdict, cette disposition est parfois employée sans limite dans le temps pour certains acteurs politiques.

À LIRE AUSSI : Interdiction de quitter le territoire : "40% des Algériens" concernés ?

De cette menace permanente, Mohcine Belabbas, l’ancien président du rassemblement pour la Culture et la démocratie (RCD, opposition laïque) en sait quelque chose. Poursuivi depuis 2020 dans une affaire de droit commun – un ouvrier marocain en situation irrégulière était mort sur le chantier de construction de sa maison – l’ancien député a été condamné en 2024 à une peine de 6 mois de prison ferme. En attendant un procès en appel qui doit avoir lieu le 24 juin prochain, le même jour que celui de l’écrivain Boualem Sansal, il doit signer chaque jeudi un procès-verbal de présence devant un juge du tribunal de Hussein-Dey, à Alger. « C’est un harcèlement judiciaire », dénonce Karim Tabbou. Une peine que subissent des dizaines d’autres militants.

Interdictions, paupérisation…

Pour étouffer l’opposition, ou ce qui en reste, à moindre coût, les autorités algériennes utilisent d’autres méthodes. La fermeture des espaces publics et médiatiques en est une. Le RCD, un parti politique d’obédience laïque qui revendique un changement radical du système politique dans le pays, en paie les frais. Fondé à la fin des années 1980 par d’anciens militants en faveur de la reconnaissance de l’identité berbère, le parti s’est vite imposé dans le paysage politique comme l’un des plus progressistes et lutte pour un régime laïc et en faveur des droits des femmes.

Depuis 2019, il s’inscrit dans une dynamique qui souhaite créer une nouvelle République plus démocratique en Algérie. S’il est agréé par l’administration, ce parti n’est plus associé aux conciliabules initiés par le chef de l’État. Puis, en dehors de la Kabylie, son fief historique, ses activités sont systématiquement interdites sans que l’administration ne daigne en expliquer les raisons, comme l’exige la loi. De plus, le parti, qui a boycotté toutes les élections depuis 2019, subit un embargo médiatique sans précédent. D’autres partis politiques, notamment deux formations issues de la gauche révolutionnaires et particulièrement actives sur le terrain, sont carrément suspendus depuis 2021.

À LIRE AUSSI : Quand Alger assassinait Krim Belkacem, chef historique du FLN et partisan de la démocratie

Pour de nombreux militants, sortir de prison ne signifie pas la fin du calvaire. Reprendre son travail ou en trouver est véritable parcours de combattant. C’est ce qui arrivé à Abdelkrim Zeghileche. Ce quinquagénaire originaire de Constantine (Est) était entrepreneur et propriétaire d’une webradio qui ouvrait ses plateaux à tout le monde. Un jour de 2018, les autorités ont sonné la fin de la récréation : Zeghilèche est mis en prison et tous ses biens saisis. Aujourd’hui, il vit grâce à la solidarité de sa famille. Il n’a jamais retrouvé ses biens et ses entreprises mais il a fait d’autres séjours en prison depuis la chute de Abdelaziz Bouteflika.

C’est aussi le cas de Slimane Bouhafs. Ce chrétien originaire de Kabylie, kidnappé en 2021 en Tunisie où il bénéficiait pourtant d’un asile politique, avant d’être ramené de force et condamner à 3 ans de prison, est un habitué aux geôles de son pays qui vit aujourd’hui dans la précarité. À la fin de sa détention, en septembre 2024, il n’a pas pu récupérer son allocation pour personnes handicapées, qu’il percevait à cause d’une infirmité physique de 80 %. Il a adressé un courrier au ministère du Travail. En vain. Ses cris d’alarme, lancés sur les réseaux sociaux, n’ont rien donné. Ne pouvant récupérer ses papiers, toujours retenus par les autorités, il n’a droit à rien.

En prison depuis six ans, l’ancien général à la retraite Ali Ghediri est une des figures emblématiques de la chasse aux opposants. Candidats à l’élection présidentielle avortée d’avril 2019, l’ancien militaire a été mis en prison en juin de la même. Accusé d’« atteinte au moral de l’armée en temps de paix » à cause d’une déclaration faite au quotidien El Watan en décembre 2018 où il appelait l’armée à barrer la route à un 5e mandat pour Abdelaziz Bouteflika, malade, il a été condamné à 4 ans de prison ferme.

À LIRE AUSSI : Interdiction de quitter le territoire : "40% des Algériens" concernés ?

Il devait retrouver la liberté en juin 2023. Mais à un mois de l’échéance, il a été extrait de sa cellule pour organiser un nouveau procès à l’issue duquel il aura… deux ans de plus ; le temps de passer l’élection présidentielle de septembre 2024 au cours de laquelle il pouvait jouer un grand rôle. Il a quitté la prison de Koléa ce mercredi 12 juin. Nombreux sont les autres détenus d'opinion à purger des mois de détention pour avoir demandé une alternative politique.

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway