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Le torchon brûle dans le monde de l’éducation. Deux syndicats dénoncent vivement les suppressions de postes dans les districts scolaires et affirment qu’il est impossible de faire plus avec moins. Face à leurs inquiétudes, le gouvernement est resté muet vendredi.
Jeudi, le District scolaire francophone Sud (DSFS) confirmait que des dizaines de postes allaient être coupés afin d'économiser 7,1 millions de dollars réclamés par le gouvernement. Au total, Fredericton demande 43 millions de dollars d'économies aux sept districts et leur laisse le champ libre pour faire des coupes là où ils le souhaitent.
Dans le DSFS, des enseignants d’appui envers les élèves seront réaffectés en classe, alors que des postes de leaders pédagogiques, d’agents communautaires et de préposés de bibliothèques seront supprimés.

Stéphanie Babineau, présidente de l'Association des enseignantes et des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick.
Photo : Radio-Canada
Pour l’Association des enseignantes et enseignants francophones du Nouveau-Brunswick (AEFNB), il s’agit d’une autre tuile qui s’abat sur un secteur où les ressources sont limitées devant un énorme besoin.
C’est énormément frustrant, parce que ça démontre une incompréhension de ce qui se passe réellement sur le terrain.
De dire qu’on est capable de diminuer le budget, on est capable de faire autrement et que ça va pas avoir un impact, c'est catégoriquement faux, c'est impossible, lance la présidente de l’AEFNB, Stéphanie Babineau.
Elle ajoute que les postes supprimés sont essentiels pour l’accompagnement du personnel enseignant et des élèves et ont leur place dans le grand casse-tête du système scolaire.
D’enlever des morceaux et de croire que ça va pas rien changer, c'est impossible d’imaginer que ça soit réellement le cas.
Jusqu’à 70 postes touchés, selon le syndicat
Plus tôt ce mois-ci, le District scolaire anglophone Ouest a annoncé la suppression d’une trentaine de postes de bibliothécaires dans ses écoles, pour répondre aux exigences budgétaires du gouvernement Holt.
Une autre annonce qui ne passe pas auprès du syndicat. Il y a des gens qui perdent leur emploi et c'est pas vrai qu’ils peuvent être reclassifiés, affirme Simon Ouellette, porte-parole du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

Simon Ouellette est le représentant syndical aux communications du Bureau des Maritimes du Syndicat canadien de la fonction publique.
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
Il ajoute que pour l’instant, entre 50 à 70 employés sont affectés par ces compressions dans la province, et que ce nombre pourrait augmenter.
Selon nous c’est un désastre, on veut empêcher ça.
Il reconnaît que le DSFS a tenté de minimiser l’impact de ces compressions sur le personnel en cherchant des économies ailleurs. D’autres districts ont plutôt choisi d’emprunter la ligne dure, en éliminant tous les postes de bibliothécaires, dit-il.
Oui on perd des adjoints administratifs, du personnel de soutien, mais je dirais que c’est moins douloureux que l'élimination d’une classification entière avec ce qu’il se passe avec anglophone-ouest, qui couvre la région de la capitale.
La ministre interpellée brille par son absence
Le SCFP dénonce aussi le fait que le ministère ait demandé aux districts de faire des compressions, en leur laissant le feu vert, sans critères. Le syndicat appelle la ministre à revenir sur sa décision.
C'est complètement inacceptable, on espère que les coupes peuvent être renversées, dit Simon Ouellette du SCFP.
Même demande du côté de l’AEFNB, qui s’interroge comment les écoles pourront en faire plus avec moins. C’est incompréhensible.
Peut-être que dans certains départements, 50 millions c’est pas gros, mais c’est énorme lorsque l’impact se fait ressentir dans les écoles, soutient Stéphanie Babineau.
De son côté, la ministre Claire Johnson n’a pas répondu aux questions de l’opposition à l’Assemblée législative vendredi. C’est plutôt les ministres des Finances et de la Sécurité publique qui s’en sont chargés.

Claire Johnson, ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
C'est frustrant de voir qu’on n’a pas des réponses directes, affirme Megan Mitton, députée du Parti vert, qui demande aussi au gouvernement de revenir sur sa décision.
Si on pense que l’éducation c’est primordial, j'ai entendu la première ministre dire ça, on devrait pas faire des coupures où ça va avoir des impacts négatifs sur la littératie et l’éducation.
Le chef de l’opposition officielle, Glen Savoie, trouve que le gouvernement tente de minimiser la chose en refusant d’utiliser le mot compressions. Il réitère que celles-ci auront un impact négatif en salle de classe.

Glen Savoie, chef de l'opposition officielle du Nouveau-Brunswick. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Jacques Poitras
Le gouvernement continue d'essayer d'utiliser un jargon, des mots mielleux, et il ne fait aucun progrès. Les gens comprennent la réalité des conséquences de ces compressions et de leur impact sur la population.
La ministre Claire Johnson ne s’est pas rendue disponible en mêlée de presse pour répondre aux questions des journalistes vendredi. Une porte-parole du gouvernement a affirmé qu’il n’y avait pas de nouveau élément à discuter et que le ministère poursuivait les conversations avec les districts scolaires.
Le ministre des Finances, René Legacy, a toutefois réitéré que le ministère de l'Éducation et du Développement de la petite enfance a vu son budget général augmenter de 200 millions de dollars cette année et qu’il en revient à la ministre et à son équipe de décider comment le dépenser.
Avec les informations d’Alix Villeneuve et de Nouemsi Njiké