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Dur d’échapper à Donald Trump depuis son retour à la Maison-Blanche. L’omniprésent politicien surgit sans cesse dans l’actualité, toujours à l’affût d’une nouvelle norme à briser ou d’un nouveau feuilleton à ajouter à la téléréalité de sa présidence. Comment s’évader du 47e « POTUS » cet été ? Deux analystes dont le métier est de garder les yeux braqués sur Washington nous donnent leurs conseils pour décrocher.
Le fondateur de la Chaire Raoul-Dandurand et président actuel de son Observatoire sur les États-Unis, Charles-Philippe David, a beau avoir cultivé sa passion pour la République américaine jusqu’à en devenir l’un de ses plus éminents spécialistes au Québec, il a lui aussi besoin de s’évader de temps en temps pour fuir une actualité aux allures de « cauchemar manquant d’imagination », pour paraphraser l’écrivain français Gérald Klein.
« Le premier mandat de Donald Trump m’a stimulé : j’ai décidé d’écrire deux livres sur lui », explique l’habitué des ondes radio-canadiennes. La seconde élection du président américain le plus inusité de l’histoire récente lui a toutefois donné le cafard — et l’irrépressible envie d’aller là où Donald Trump ne se trouvait pas. « Ça m’a mis un peu à terre et j’ai décidé, à tort ou à raison, de partir très loin cet hiver pour me forcer à décrocher. »
Après huit ans à couvrir la présidence, puis les tribulations de Donald Trump sous Joe Biden — ses déboires judiciaires, ses scandales, les deux tentatives d’assassinat perpétrées contre lui —, il était hors de question d’amorcer le retour du trublion de la Maison-Blanche sans d’abord prendre un pas de recul et un peu de repos.
Le voyage fait aussi partie de l’arsenal de Valérie Beaudoin, analyste invitée à commenter régulièrement l’actualité américaine sur les ondes de Cogeco et de RDI. « Je suis partie pendant une semaine après l’élection parce que j’étais carrément vidée », relate-t-elle. « C’est sans arrêt avec Donald Trump, il n’y a plus d’accalmie pendant l’année et il faut avoir ces petites semaines-là pour décrocher. »
Pas d’Internet, pas de notifications
Le Sud garantit des échappées réussies, et la croisière aussi, puisqu’en plein océan ou au milieu des Caraïbes, la réception cellulaire fait parfois des siennes. Tant mieux ! Une connexion Internet à éclipses peut s’avérer la meilleure alliée de ceux et celles qui aspirent à ne plus entendre parler du seigneur de Mar-a-Lago.
Remiser son téléphone ou (à tout le moins) mettre en sourdine ses notifications peut aussi permettre d’éviter la surdose d’actualités venues du Sud.
Valérie Beaudoin se fait d’ailleurs un point d’honneur de ne plus avoir son cellulaire à portée de main à l’heure des repas en famille. « Avant, je le gardais toujours à côté de moi en cas de dernière heure », raconte-t-elle. « C’est dans mes résolutions de ne plus l’avoir sur la table. » Chaque dimanche, elle s’accorde également « religieusement » une journée loin de l’actualité américaine.
« Ça me permet, honnêtement, de garder un esprit sain dans le contexte actuel ! » confie-t-elle. « Les gens font beaucoup, beaucoup d’anxiété par rapport à ce qui se passe aux États-Unis. Ils disent que ça va être la guerre civile, ils ont peur d’aller dans le pays. Pendant le premier mandat, il y avait un petit côté voyeur face à Donald Trump. Aujourd’hui, la situation stresse beaucoup plus les gens parce qu’elle bouleverse tout le monde. »
Charles-Philippe David laisse lui aussi, parfois, son cellulaire derrière lui. Il s’agit d’une manière de fuir la frénésie états-unienne, capable de le rattraper jusque dans ses vacances. « J’oublie mon téléphone ou je le laisse dans la chambre d’hôtel », explique-t-il. « J’avoue que c’est parfois un peu un acte manqué : ça m’évite de me sentir coupable de m’en éloigner ! »
Obligé de suivre la cadence d’une présidence qui relève rarement le pied de l’accélérateur, Charles-Philippe David a également besoin de temps pour se reposer. « “Essoufflant”, c’est un euphémisme quand il s’agit de politique américaine ! Je ne compte plus le nombre de fois où je suis sorti de mes vacances pour répondre au Téléjournal, aux urgences, à la tentative d’assassinat de Donald Trump, au retrait de Joe Biden de la vie politique, etc. J’étais aux îles de la Madeleine, l’an dernier, quand il a démissionné : mon cellulaire sonnait quasiment sur le tarmac du petit aéroport. »
Les bienfaits de la nature
Amateur de cyclisme, c’est la tête dans le guidon que M. David réussit le mieux à se vider l’esprit. « Pour moi, c’est le sport idéal pour décrocher de tout ça », affirme le professeur et auteur. « J’aime beaucoup faire la Route verte et pédaler un peu partout au Québec. »
Le fondateur de la Chaire Raoul-Dandurand aime aussi emprunter les sentiers qui s’enfoncent dans la nature québécoise, là où Donald Trump, ses déclarations et ses parties de golf le dérangent rarement.
Ce texte fait partie de notre section Perspectives.
« La nature, dans les moments où ça brasse dans la vie, est d’un grand secours, soutient Charles-Philippe David. Je renverse un peu à ma façon l’expression “un esprit sain dans un corps sain”. Pour moi, si tu veux garder ton esprit sain, il faut absolument que ton corps continue de bouger. Aller dans la nature, ça peut juste aider ! »
Il n’est d’ailleurs pas le seul, au Québec, à chercher les vertus d’un séjour en forêt ou en montagne pour s’évader de l’actualité américaine. La Société des établissements de plein air du Québec a constaté une hausse inhabituelle des réservations à partir du mois de mars, un engouement que l’organisation attribue aux remous provoqués par la guerre tarifaire lancée par Donald Trump.
La nature répond « avant tout [au] besoin de décrocher, d’oublier un temps les bébelles qui vibrent et qui sonnent, pour juste peser sur pause et respirer par le nez un bon coup », selon le porte-parole de la Société, Simon Boivin.
Une balade en nature présente aussi l’occasion, souligne-t-il, de conquérir de nouveaux paysages, une montée à la fois, et de se souvenir qu’« on est quand même chanceux, au Québec, d’avoir accès à tout ça ».