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Comment le Pentagone a alimenté le complotisme ufologique

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En maquillant la vérité sur des programmes d’armement ultra-secrets, l’US Air Force a laissé prospérer pendant des décennies un imaginaire qui nourrit jusqu'à aujourd’hui l'« UFO-complotisme ».

Le F-117 « Stealth » (crédits : Sgt. Aaron Allmon II).

Ancien directeur du All-Domain Anomaly Resolution Office (AARO), un service du Pentagone créé en 2022, Sean Kirkpatrick a déclaré l'année dernière au micro du journaliste américain Peter Bergen que des mythes complotistes sur les « phénomènes anormaux non identifiés » (UAP) − terme qui s'est peu à peu substitué à celui d'« objets volants non identifiés » (OVNI) − étaient propagés au sein du gouvernement des États-Unis. En plus de constituer une porte d'entrée vers l'imaginaire conspirationniste, ces croyances entraîneraient aussi des dépenses inutiles pour le contribuable américain. Kirkpatrick a également exprimé sa frustration face à la désinformation concernant les UAP, soulignant que la plupart d'entre eux peuvent s'expliquer rationnellement.

Depuis trois ans, le AARO a pour mission de vérifier les témoignages faisant état d’un programme gouvernemental de récupération de vaisseaux extraterrestres. Sean Kirkpatrick a eu accès aux programmes les plus classifiés de la Défense. Ses équipes ont conclu que les allégations selon lesquelles on chercherait à dissimuler l'existence des extraterrestres étaient infondées. En revanche, elles ont mis au jour des opérations de désinformation émanant du Département de la Défense américain lui-même. Restées longtemps confidentielles, ces pratiques expliquent en partie pourquoi la thématique OVNI a pu prospérer si longtemps.

Vendredi dernier, le Wall Street Journal a révélé que, depuis les années 1950, « le gouvernement des États-Unis a désinformé ses propres citoyens ». En l'occurrence, certaines composantes de l’armée américaine ont diffusé sciemment de fausses informations sur les « soucoupes volantes » − une légende urbaine entrenant le même rapport avec la réalité que le monstre du loch Ness − afin de protéger des programmes d’armement top secret. Parfois, « des officiers ont diffusé de faux documents afin de créer un écran de fumée pour de véritables programmes d'armement secrets. Dans d'autres cas, les responsables ont laissé les mythes sur les OVNI prendre racine dans l'intérêt de la sécurité nationale, par exemple pour empêcher l'Union soviétique de détecter des failles dans les systèmes de protection des installations nucléaires ».

La première opération d'intox relevée par le journal concerne la Zone 51, une base militaire secrète dans le Nevada. Dans les années 1980, un colonel de l’US Air Force s'est rendu dans un bar à proximité de la base. Il a remis au patron de l'établissement des clichés retouchés montrant de prétendus vaisseaux extraterrestres. Les photos truquées ont par la suite été affichées sur les murs du bar. L'objectif ? Détourner l’attention des habitants qui pourraient apercevoir les essais (bien réels) du F-117 « Stealth », un avion de combat furtif, révolutionnaire pour l'époque. Le stratagème fonctionne au-delà de toute espérance et la rumeur d’une technologie alien capturée par l’armée américaine s’installe durablement, inspirant abondamment le cinéma.

Autre pratique révélée par le Wall Street Journal : pendant des décennies, de nouveaux commandants de programmes militaires ultrasecrets étaient soumis, au moment de leur prise de fonction, à un rite de passage : on leur montrait la photo − truquée − d’un engin antigravité baptisé « Yankee Blue », une sorte de soucoupe volante, et on leur intimait de garder le silence sous peine de poursuites. Beaucoup ont dès lors cru dur comme fer à l’existence d’une technologie extraterrestre hyper-avancée. Le AARO a découvert que le canular était devenu un bizutage qui a fini par fournir un carburant inespéré à la théorie du complot.

Enfin, dans la mythologie ufologique, l’épisode dit « Malmstrom » occupe une place de choix : le 24 mars 1967, dix missiles balistiques à ogive nucléaire de la base de Malmstrom (Montana) auraient été mis hors service après l’apparition d’un « oval lumineux orangeâtre ». Le principal témoin, l’ex‑capitaine Robert Salas, un octogénaire auteur d'ouvrages « UFO-complotistes », soutient depuis des décennies qu’il a vu un engin extraterrestre.

Unidentified: The UFO Phenomenon, de Robert Salas (2014).

Le Wall Street Journal apporte un éclairage nouveau sur l'affaire. Il s'avère que l’Air Force testait un générateur d’impulsions électromagnétiques destiné à simuler les effets d’une frappe soviétique. L’appareil, placé sur une plateforme haute d’une vingtaine de mètres environ, émettait une lueur orange et désactivait l’électronique des missiles. Une information évidemment classifiée à l’époque.

Publié en février 2024, le rapport du AARO ne mentionnait ni les photos truquées de la Zone 51, ni « Yankee Blue », ni les essais d’impulsions électromagnétiques. Selon le Wall Street Journal, l’US Air Force « a fait pression pour omettre certains détails qui, selon elle, auraient pu compromettre des programmes secrets et nuire à des carrières ». Résultat : les lacunes du rapport ont immédiatement été brandies par une frange de parlementaires et d’influenceurs complotistes comme la preuve qu'un « Deep State » s'ingéniait à orchestrer le secret autour de contacts avec une civilisation extraterrestre.

Le F-117 « Stealth » (crédits : Sgt. Aaron Allmon II).

Ancien directeur du All-Domain Anomaly Resolution Office (AARO), un service du Pentagone créé en 2022, Sean Kirkpatrick a déclaré l'année dernière au micro du journaliste américain Peter Bergen que des mythes complotistes sur les « phénomènes anormaux non identifiés » (UAP) − terme qui s'est peu à peu substitué à celui d'« objets volants non identifiés » (OVNI) − étaient propagés au sein du gouvernement des États-Unis. En plus de constituer une porte d'entrée vers l'imaginaire conspirationniste, ces croyances entraîneraient aussi des dépenses inutiles pour le contribuable américain. Kirkpatrick a également exprimé sa frustration face à la désinformation concernant les UAP, soulignant que la plupart d'entre eux peuvent s'expliquer rationnellement.

Depuis trois ans, le AARO a pour mission de vérifier les témoignages faisant état d’un programme gouvernemental de récupération de vaisseaux extraterrestres. Sean Kirkpatrick a eu accès aux programmes les plus classifiés de la Défense. Ses équipes ont conclu que les allégations selon lesquelles on chercherait à dissimuler l'existence des extraterrestres étaient infondées. En revanche, elles ont mis au jour des opérations de désinformation émanant du Département de la Défense américain lui-même. Restées longtemps confidentielles, ces pratiques expliquent en partie pourquoi la thématique OVNI a pu prospérer si longtemps.

Vendredi dernier, le Wall Street Journal a révélé que, depuis les années 1950, « le gouvernement des États-Unis a désinformé ses propres citoyens ». En l'occurrence, certaines composantes de l’armée américaine ont diffusé sciemment de fausses informations sur les « soucoupes volantes » − une légende urbaine entrenant le même rapport avec la réalité que le monstre du loch Ness − afin de protéger des programmes d’armement top secret. Parfois, « des officiers ont diffusé de faux documents afin de créer un écran de fumée pour de véritables programmes d'armement secrets. Dans d'autres cas, les responsables ont laissé les mythes sur les OVNI prendre racine dans l'intérêt de la sécurité nationale, par exemple pour empêcher l'Union soviétique de détecter des failles dans les systèmes de protection des installations nucléaires ».

La première opération d'intox relevée par le journal concerne la Zone 51, une base militaire secrète dans le Nevada. Dans les années 1980, un colonel de l’US Air Force s'est rendu dans un bar à proximité de la base. Il a remis au patron de l'établissement des clichés retouchés montrant de prétendus vaisseaux extraterrestres. Les photos truquées ont par la suite été affichées sur les murs du bar. L'objectif ? Détourner l’attention des habitants qui pourraient apercevoir les essais (bien réels) du F-117 « Stealth », un avion de combat furtif, révolutionnaire pour l'époque. Le stratagème fonctionne au-delà de toute espérance et la rumeur d’une technologie alien capturée par l’armée américaine s’installe durablement, inspirant abondamment le cinéma.

Autre pratique révélée par le Wall Street Journal : pendant des décennies, de nouveaux commandants de programmes militaires ultrasecrets étaient soumis, au moment de leur prise de fonction, à un rite de passage : on leur montrait la photo − truquée − d’un engin antigravité baptisé « Yankee Blue », une sorte de soucoupe volante, et on leur intimait de garder le silence sous peine de poursuites. Beaucoup ont dès lors cru dur comme fer à l’existence d’une technologie extraterrestre hyper-avancée. Le AARO a découvert que le canular était devenu un bizutage qui a fini par fournir un carburant inespéré à la théorie du complot.

Enfin, dans la mythologie ufologique, l’épisode dit « Malmstrom » occupe une place de choix : le 24 mars 1967, dix missiles balistiques à ogive nucléaire de la base de Malmstrom (Montana) auraient été mis hors service après l’apparition d’un « oval lumineux orangeâtre ». Le principal témoin, l’ex‑capitaine Robert Salas, un octogénaire auteur d'ouvrages « UFO-complotistes », soutient depuis des décennies qu’il a vu un engin extraterrestre.

Unidentified: The UFO Phenomenon, de Robert Salas (2014).

Le Wall Street Journal apporte un éclairage nouveau sur l'affaire. Il s'avère que l’Air Force testait un générateur d’impulsions électromagnétiques destiné à simuler les effets d’une frappe soviétique. L’appareil, placé sur une plateforme haute d’une vingtaine de mètres environ, émettait une lueur orange et désactivait l’électronique des missiles. Une information évidemment classifiée à l’époque.

Publié en février 2024, le rapport du AARO ne mentionnait ni les photos truquées de la Zone 51, ni « Yankee Blue », ni les essais d’impulsions électromagnétiques. Selon le Wall Street Journal, l’US Air Force « a fait pression pour omettre certains détails qui, selon elle, auraient pu compromettre des programmes secrets et nuire à des carrières ». Résultat : les lacunes du rapport ont immédiatement été brandies par une frange de parlementaires et d’influenceurs complotistes comme la preuve qu'un « Deep State » s'ingéniait à orchestrer le secret autour de contacts avec une civilisation extraterrestre.

La directrice du renseignement intérieur Tulsi Gabbard répète aujourd'hui les arguments de Poutine en publiant une vidéo déjantée dans laquelle elle affirme que les « élites politiques » veulent une guerre nucléaire avec la Russie parce qu'elles disposent d'abris anti-bombes…

🇺🇸 Donald Trump déploie l'armée à #LosAngeles pour prévenir, dit-il, une « invasion étrangère ».
🗣️ « Nous ne permettrons pas qu'une ville américaine soit envahie et conquise par un ennemi étranger. C'est ce qu'ils sont. »
❌ Aucune armée étrangère ne menace les USA d'invasion.

Dans ce nouvel épisode de @lepodcast_CW, nous donnons la parole à Julien, un repenti du complotisme. Pendant des années, cet adepte d'ufologie s'est persuadé que des extraterrestres vivaient parmi nous. 🛸

Son témoignage est disponible sur toutes les plateformes de streaming.

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