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En retrait (forcé) depuis la dissolution de l’Assemblée nationale il y a un an, le chef de l’État formule ses conseils, en forme de lignes rouges, avant les annonces du Premier ministre.
GONZALO FUENTES / AFP
Comment Macron (ici avec Bayrou le 8 septembre 2024) tente d’imposer son budget
POLITIQUE - Derrière l’épaule. François Bayrou réunit ses principaux ministres pour un dîner de travail ce mercredi 9 juillet au soir à Matignon une semaine avant ses annonces très attendues sur le prochain budget. Tous les caciques chargés de phosphorer sur cette feuille de route épineuse seront autour de la table. Tous ? Pas tout à fait.
Le président de la République manquera à l’appel. Rien d’anormal bien sûr du point de vue institutionnel, compte tenu de la position d’Emmanuel Macron, en retrait forcé depuis la dissolution de l’Assemblée nationale. Question enjeux et circonstances politiques en revanche, c’est une tout autre histoire.
Depuis plusieurs semaines, le chef de l’État fait tout pour remettre une main sur la barre du gouvernail. Même sur les questions budgétaires. Un retour au premier plan que son entourage justifie par les prérogatives qui lui restent dans sa besace, même en période de presque cohabitation. À savoir : chef des armées et garant de l’indépendance de la France.
Les prescriptions de Macron
Partant de là, le président de la République s’autorise quelques conseils et préconisations qui peuvent, en réalité, avoir valeur de ligne rouge. Ceci, sur deux questions précises : le réarmement du pays, et la préservation de son bilan économique et fiscal.
En clair, le locataire de l’Élysée souhaite des moyens supplémentaires pour les armées, mais sans augmentation d’impôts. Même celles qui toucheraient les entreprises ou les ménages les plus aisés. Une question de cohérence, selon lui, avec sa logique économique dite du « ruissellement. » C’est d’ailleurs le message qu’il a fait passer, en personne, lundi, en recevant plusieurs ministres à l’Élysée pour parler précisément des arbitrages à attendre sur le budget.
Selon les indiscrétions de plusieurs médias, le chef de l’État a offert un laïus à ses convives (François Bayrou et les patrons de Bercy Éric Lombard et Amélie de Montchalin notamment) sur « l’importance de la politique de l’offre, qui porte ses fruits » et la nécessité de « veiller à une stabilité fiscale. » Avec quelle influence sur la feuille de route présentée mercredi prochain ? Difficile à dire.
Éviter le cas Barnier
Quoi qu’il en soit, Emmanuel Macron fait tout pour être entendu. Et éviter la réédition du cas Michel Barnier. À l’automne dernier, le président de la République avait effectivement coupé tous les liens avec son Premier ministre, de droite, avant d’assister ronchon mais impuissant à la création d’un impôt exceptionnel - et temporaire - sur les très hauts revenus et les entreprises les plus bénéficiaires. Un « effort » qui relève du crime lèse-majesté en macronie, mais finalement reconduit par François Bayrou à son arrivée à Matignon.
Six mois plus tard, il n’est donc pas anodin de voir le président de la République s’activer pour éviter pareille déconvenue. En coulisses, quand il reçoit les huiles de son camp pour prêcher la bonne parole. Mais également en public, quand il recadre ses ministres trop allants à l’idée de détricoter sa politique écologique et fiscale (« il ne faut pas revenir en arrière ») ou quand il s’épanche sur les budgets militaires.
C’est le deuxième cheval de bataille du chef de l’État, depuis au moins mars dernier. Souvenez-vous lors d’une allocution centrée sur les bouleversements géopolitiques nés du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, Emmanuel Macron avait effectivement réclamé au gouvernement de lui présenter un plan d’effort crédible pour réarmer la France - et donc dépenser davantage. Dans le costume, ici, de chef des armées.
Pression jusqu’au dernier moment
Certes, il attend toujours que le Premier ministre formule ses propositions en la matière. Mais il est intéressant de noter que le locataire de l’Élysée va mettre la pression sur son allié centriste jusqu’au dernier moment. Il doit effectivement prononcer un discours devant les armées dimanche 13 juillet, soit deux jours avant que François Bayrou passe son grand oral.
La teneur de cette prise de parole est connue à l’avance : pour rester libre dans une Europe souveraine, la France doit faire un effort sur ses budgets militaires. Comme, du reste, les pays de l’Otan soumis à la pression de Donald Trump. Pour Emmanuel Macron, il s’agira de pousser les feux au maximum, depuis l’hôtel de Brienne, avant le grand oral du chef du gouvernement, réputé assez têtu - même face aux désidératas de Jupiter.
Plus largement, la conférence de presse du Béarnais et les semaines qui vont suivre agiront comme un révélateur de l’influence qu’il reste au chef de l’État. Or, ces derniers mois n’ont pas de quoi le rassurer : des frondeurs ont effectivement émergé au sein de ses propres troupes et sur plusieurs votes (la loi « simplification » par exemple). Pour Emmanuel Macron, aussi, le 15 juillet s’annonce risqué.