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Climat, guerre, Trump : Carney ouvre un sommet du G7 sous haute tension

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Alors que Mark Carney accueille à compter d'aujourd’hui les dirigeants du G7 pour une rencontre de trois jours dans les Rocheuses, l’hôte canadien tentera de s’attaquer aux défis mondiaux (conflits armés, tarifs douaniers américains, sécurité énergétique et changements climatiques) tout en évitant d’offusquer un président américain aux sautes d’humeur proverbiales.

Tout d’abord, le conflit entre Israël et l’Iran risque de dominer le sommet et de colorer les discussions sur la sécurité, sur la défense et sur l’économie que souhaitait Mark Carney, ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose pour l’hôte du sommet.

Alors que le premier ministre canadien tente d’éviter que les différends entre Donald Trump et les autres dirigeants du G7 fassent dérailler le sommet, la situation actuelle pourrait permettre d’unifier davantage le G7 sur des [questions] de sécurité, sur le réinvestissement en défense, croit François Audet, directeur de l'Institut d'études internationales de Montréal de l'UQAM.

Des soldats israéliens inspectent un site touché par un missile.

Des soldats israéliens inspectent un site touché par un missile tiré de l'Iran dans la ville israélienne de Ramat Gan, près de Tel-Aviv, le 14 juin 2025.

Photo : Getty Images / JACK GUEZ / AFP

Le conflit s'est régionalisé, dit François Audet. Ça va forcer une certaine unanimité pour soutenir Israël par rapport à l'Iran, qui est un ennemi commun, ce qui n'était pas le cas par rapport à la posture [d']Israël vis-à-vis de la Palestine.

Cependant, alors que Mark Carney espère toujours la signature d’un accord commercial et sécuritaire avec les Américains, les dossiers géopolitiques – plutôt qu’économiques – pourraient occuper davantage l’esprit de Donald Trump.

Des personnes observent les dégâts subis par des bâtiments.

Des personnes observent les dégâts subis par les bâtiments de la place Nobonyad à la suite des frappes aériennes israéliennes à Téhéran, en Iran, le 13 juin.

Photo : Getty Images / Majid Saeedi

Voilà qui met en exergue le principal défi du Sommet du G7 pour son hôte : comment naviguer dans les eaux de la diplomatie internationale sans frapper l’écueil Donald Trump? Le bureau du premier ministre ne ménage pas ses efforts depuis les derniers mois.

Préparer le terrain

Pour commencer, le premier ministre canadien a choisi d’aborder par la bande certains sujets délicats au lieu de les prendre de face pour éviter de braquer Donald Trump.

Donald Trump marche dans un corridor.

Le président américain Donald Trump à son arrivée à une cérémonie de signature de projets de loi à la Maison-Blanche, à Washington, le 12 juin 2025.

Photo : Getty Images / Chip Somodevilla

Au menu du G7, on ne voit pas les mots tarifs douaniers, Ukraine ou changements climatiques. L'ordre du jour parle plutôt de partenariat de demain et de marché dynamique, du renforcement de la paix et de la sécurité et du combat contre les feux de forêt.

Clairement, on a appris des erreurs du passé, estime François Audet, directeur de l'Institut d'études internationales de Montréal de l'UQAM, Donald Trump ayant claqué la porte lors du Sommet du G7 dans Charlevoix, en 2018, en insultant le premier ministre Justin Trudeau.

On essaie d’éviter que le président américain voie dans le G7 une autre occasion de transformer ça en téléréalité. Mais on n’est pas à l’abri de son tempérament bouillant.

Le logo du G7 2025 à Kananaskis.

Le Sommet du G7 en 2025 aura lieu à Kananaskis, en Alberta.

Photo : Radio-Canada / Jonathan Dupaul

Une source gouvernementale a confié à Radio-Canada que Mark Carney, ce n'est pas Justin Trudeau. La relation avec Donald Trump est meilleure, le ton est différent. Les priorités du premier ministre Carney tournent naturellement autour de l’économie et de la sécurité et non autour de questions sociales, comme c’était le cas pour Justin Trudeau. On est dans le concret et le pragmatique, poursuit cette source.

Rester dans les bonnes grâces de Donald Trump est d’autant plus important pour le Canada que Mark Carney est en pleine négociation avec son voisin américain afin de conclure une entente économique et de sécurité, qui pourrait éviter que des tarifs supplémentaires soient imposés au Canada, souligne Valérie Beaudoin, chercheuse associée à la Chaire Raoul-Dandurand.

Si ça se ne passe pas très bien au G7, si on a des tensions avec Donald Trump, ça peut mettre en péril ces négociations-là, parce que c’est un homme impulsif qui n’aime pas être insulté.

Cependant, les négociations canado-américaines pour une entente économique et de sécurité pourraient être éclipsées par la question du conflit au Moyen-Orient.

Une rencontre à six contre un?

Les tarifs douaniers imposés par Donald Trump sont dénoncés par tous les autres dirigeants du G7 qui arrivent à Kananaskis, en Alberta. La tentation sera grande de faire front commun contre les États-Unis pour convaincre le président de faire marche arrière.

Le président américain s’est mis à dos à peu près tous les dirigeants des pays qui seront là. Il s’est lui-même isolé du reste du monde.

Cependant, il existe un certain danger à se mettre à six contre un face à Donald Trump. Lors du sommet de Charlevoix, une photo emblématique des dirigeants en coulisse montre la chancelière allemande Angela Merkel en train de tenter de convaincre Donald Trump, qu'on voit avec les bras croisés et la mine renfrognée.

Donald Trump, assis les bras croisés, semble se faire gronder par Angela Merkel, debout devant lui.

Cette photo avait été publiée sur Twitter par Steffen Seibert, alors porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, lors du Sommet du G7 qui a eu lieu dans la région de Charlevoix, au Québec.

Photo : tirée du compte Twitter @RegSprecher

Il faudrait éviter de répéter un affrontement de la sorte, selon Valérie Beaudoin.

Il va quand même y avoir des moments de tension. Mais tout est dans l’optique alors de s’assurer que M. Trump est inclus dans ces discussions-là.

Sur la question des tarifs douaniers, notamment, Mark Carney devra être agile et diplomate, ajoute-t-elle : Est-ce que Mark Carney va prendre position avec ces autres pays alliés? Va-t-il être tenté de se lier d’amitié avec Donald Trump pour ne pas trop le froisser?

Les conséquences économiques pourraient être sérieuses pour le Canada, selon Andreas Schotter, professeur à la Ivey Business School.

Si les tarifs du président américain Donald Trump augmentent, le protectionnisme pourrait se propager et le G7 pourrait se fracturer, selon lui. Dans ce scénario, les exportateurs canadiens perdraient l'accès aux marchés clés, les emplois seraient menacés et les chaînes d'approvisionnement s'effondreraient.

De plus, dans ses choix diplomatiques, Mark Carney doit également faire attention à ne pas froisser la population canadienne, notamment les citoyens qui souffrent en ce moment des effets des feux de forêt.

Un hélicoptère survole le feu de Dryden Creek, près de Squamish, le 10 juin 2025.

Un feu de forêt est toujours actif près de la municipalité de Squamish, en Colombie-Britannique, la province voisine d'où se déroule le G7.

Photo : La Presse canadienne / Tijana Martin

Climat et feux de forêt

Les dirigeants de G7 arrivent en Alberta alors que la fumée des feux de forêt flotte sur une bonne partie de la province, occasionne des problèmes de santé potentiels et masque les sommets des Rocheuses d’un voile grisâtre.

Le fait que le climat ne soit pas officiellement à l’ordre du jour du G7 est extrêmement préoccupant, estime Patrick Bonin, porte-parole en matière d’environnement au Bloc québécois.

Les dirigeants du monde vont se retrouver le nez dans la fumée des feux de forêt et ne parleront pas de la cause essentielle de tout ça : les changements climatiques, qui empirent, déplore-t-il.

Patrick Bonin.

Le député de Repentigny, Patrick Bonin, au Sommet sur le climat à Montréal en mai 2025.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Taire la question des changements climatiques lors d'un sommet où on parlera des feux de forêt constitue selon lui un manque de leadership de la part de Mark Carney.

C’est la prérogative du pays hôte de fixer l’[ordre du jour]. On doit s’assurer qu’on parle des vraies choses. On ne doit pas se cacher derrière un écran de fumée pour, peut-être, parler un peu des changements climatiques.

Le gouvernement Carney se défend de vouloir escamoter le sujet des changements climatiques du Sommet du G7.

Selon une source gouvernementale, il est inutile de le souligner à grands traits sur l’ordre du jour.

Beaucoup de pays souffrent des effets des feux de forêt, y compris les Américains. On peut alors parler de chaleur, de sécheresse et de climat de manière indirecte.

Le problème, c'est que Donald Trump ne reconnaît pas le lien entre feux de forêt et changements climatiques, souligne Valérie Beaudoin.

Quand Donald Trump parle des feux de forêt aux États-Unis, il dit que ça n’a aucun lien avec les changements climatiques, rappelle-t-elle. Durant les feux en Californie, il a plutôt blâmé le gouverneur Gavin Newsom.

Si c’est ça, la poignée qu’on veut utiliser pour parler des changements climatiques, ça risque peut-être de ne pas avoir le résultat escompté.

Pas de communiqué final

Pour éviter de donner l’impression d’un G7 divisé, la diplomatie canadienne annonce déjà que le sommet de Kananaskis n’aboutira pas à un communiqué final conjoint, signé par tous les pays membres.

Négocier un communiqué final, ça peut tomber à l’eau à la dernière minute en raison d’un mot ou d’une virgule. Et si on essaie de plaire à tout le monde, ça peut devenir extrêmement dilué, plaide une source gouvernementale.

Tout en reconnaissant l’imprévisibilité de Donald Trump, on ne souhaite pas répéter l’échec du sommet de Charlevoix.

La première ministre britannique Theresa May, la chancelière allemande Angela Merkel, le président américain Donald Trump, le premier ministre canadien Justin Trudeau, le président français Emmanuel Macron, le premier ministre japonais Shinzo Abe et le premier ministre italien Giuseppe Conte.

Les chefs d'État de sept puissances du monde lors de leur rencontre au G7, à La Malbaie, dans Charlevoix, en juin 2018.

Photo : Reuters / Leah Millis

En coulisse, on explique que l’idée d’un communiqué final n’est pas complètement exclue.

Cependant, l’idée d’une série de déclarations thématiques par la présidence est beaucoup plus probable.

On ne peut pas s’entendre avec tout le monde 100 % du temps. Mais on peut dégager un consensus avec une majorité de pays, sur la majorité des [questions], sur les affaires importantes.

L’annonce de l’absence de communiqué final avant même le début du sommet constitue fort probablement une stratégie de communication politique et de relations publiques, estiment plusieurs observateurs.

Pour l’instant, on met les attentes plus basses, indique François Audet. Si on arrive à ça, ça sera un grand succès, on pourra l’annoncer ainsi. Pour Valérie Beaudoin, si on réussit à avoir des résultats, on se dit : bon Dieu, on est agréablement surpris.

C’est un sommet d’une grande importance pour le premier ministre, une occasion de rencontrer beaucoup de leaders mondiaux pour la première fois. On souhaite renforcer nos alliances et trouver des partenaires économiques pour réduire notre dépendance aux Américains, reconnaît une source gouvernementale.

M. Carney joue gros, conclut François Audet. C’est un point très important de notre histoire. Au niveau politique, M. Carney lui-même aura des dividendes si tout se passe bien.

Pour Mark Carney, c’est un exercice d’équilibrisme qui s’amorce : jouer son rôle d’hôte d’un sommet international pour essayer de parvenir au plus grand consensus possible sur les grands problèmes mondiaux tout en soignant sa relation personnelle et économique avec son plus grand partenaire commercial.

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