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Choisir l’Ontario pour vivre en français

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Ils ont choisi de s’installer en français au Canada, mais pas au Québec. Bien que la Belle Province accueille la majorité des immigrants francophones au pays, une réalité plus discrète se dessine ailleurs, celle des nouveaux arrivants qui s’enracinent en milieu minoritaire.

Jeanne Edwige Ango Nguiamba est camerounaise d’origine. Quand elle a décidé de venir s’installer au Canada, son choix était fait : elle voulait aller en Ontario. Même si des membres de sa famille vivent dans la ville de Québec, pour elle, l’Ontario était tout désigné. Après quelques semaines, c’est finalement à Cornwall que sa famille et elle ont choisi de vivre.

« On ne connaissait même pas la ville », raconte-t-elle. À moins de 90 minutes de Montréal, Cornwall est une ville bilingue de l’Ontario. Juste après leur arrivée au Canada, son mari y fait une première visite. Il décroche un emploi chez Walmart. Le couple n’hésite plus. « Nous avons décidé de nous installer ici, de faire notre vie, des projets ici à Cornwall. »

L’idée d’évoluer en milieu francophone minoritaire ne les inquiète pas. Le couple estime que le bilinguisme de la ville est un avantage. « Je voulais m’intégrer à la société anglophone aussi, mais sans toutefois perdre la culture française », explique Jeanne. « Du coup, maintenant je me force à m’exprimer en anglais ! » lance-t-elle. À leur arrivée, ils sont agréablement surpris de constater qu’ils peuvent vivre leur quotidien en français.

Jeanne s’inscrit à des cours d’anglais, puis à une formation en informatique. Elle suit aussi des ateliers en ligne, pensés pour les femmes immigrantes. « Je me suis rendu compte qu’ici au Canada, tu ne peux pas fonctionner sans la technologie. » Elle devait commencer un emploi en petite enfance, mais l’absence de place en garderie pour son propre bébé de 18 mois retarde son entrée sur le marché du travail.

Photo: Mathilde Beaulieu-Lépine Le Devoir Jeanne Edwige Ango Nguiamba et sa famille sont installées depuis près d’un an à Cornwall.

Malgré les défis, elle dit avoir été frappée par la qualité de l’accueil. « La communauté ici à Cornwall est tellement accueillante. » Pour sa fille aînée, elle choisit l’école francophone Rose-des-Vents. « Je crois que, coûte que coûte, elle va apprendre l’anglais, parce qu’on a une communauté anglophone ici. Donc, elle va prendre l’anglais sur le tas. Je ne voulais pas qu’elle perde son côté francophone. »

Elle-même continue de se former en français et suit les cours offerts par des organismes. « Là-bas au moins, s’il y a une garderie lorsque vous êtes en cours, il y a des femmes qui s’occupent des enfants. »

Communauté

Membre de l’Association des femmes immigrantes francophones (AFIF) de Cornwall, Jeanne y trouve un espace d’entraide et de rencontre. « C’est une communauté qui élève les femmes et qui élève le monde. » L’organisme offre des formations, du soutien, des ateliers, mais aussi des moments pour souffler. « Les mercredis et jeudis, nous avons des cours de Zumba, de relaxation, des danses sportives. On se retrouve, on se détend, on se divertit », explique-t-elle fièrement.

Avec le temps, elle découvre une solidarité rare. Sa communauté francophone, elle lui tient à cœur. « On est des femmes qui avancent, entraînent. Qui se relèvent, aident. Qui affrontent les défis, le fait avec les autres. »

C’est aussi grâce à ce réseau qu’elle a pu s’orienter. « Ici au Canada, généralement, je constate que l’information fait partie du pouvoir. Lorsque tu n’es pas bien informé, ça va te perdre. Du coup, il te faut des personnes déjà établies dans cette ville pour te tenir par la main. Et c’est le rôle de l’AFIF », estime-t-elle.

Un choix

Si Jeanne Edwige Ango Nguiamba a choisi l’Ontario, elle est loin d’être la seule. En 2024, environ 7,2 % des immigrants francophones au Canada se sont établis hors Québec, selon Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. La majorité d’entre eux ont choisi l’Ontario, où vivent plus de 600 000 francophones. À Cornwall, une ville de 45 000 habitants officiellement bilingue, le français est la langue maternelle de près de 30 % de la population.

« Je voulais vraiment que mes enfants soient bilingues, et moi également », résume Jeanne. D’autant que son identité est déjà marquée par cette dualité linguistique. « Chez nous, au Cameroun, nous avons également deux langues : le français et l’anglais. Je ne voulais pas arriver au Canada et perdre cette culture anglophone. »

Avant de poser ses valises à Cornwall, elle obtient la résidence permanente. Contrairement à d’autres, elle dit que le processus a été fluide. « Ce n’était pas vraiment difficile. Lorsque toutes les informations sont réunies, tout va vite », se réjouit la mère de famille.

Depuis quelques années, le gouvernement fédéral tente justement d’encourager l’installation d’immigrants francophones à l’extérieur du Québec. Il s’est donné comme objectif d’atteindre 12 % d’admissions francophones hors Québec d’ici 2029, dans l’espoir de contrer le déclin démographique des communautés francophones en situation minoritaire. Pour y arriver, Ottawa mise notamment sur des volets d’immigration ciblés, comme Entrée express. Mais aussi sur ses communautés francophones accueillantes, comme Cornwall.

Jeanne Edwige Ango Nguiamba incarne cette nouvelle francophonie immigrante qui choisit de s’enraciner là où elle est minoritaire. « Ce n’est pas toujours facile, mais ici, on est bien entourés », dit-elle. Pour elle, vivre en français hors Québec n’est pas un risque à prendre, mais une occasion à saisir.

Ce reportage bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.

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