Language

         

 Publicité par Adpathway

Ces prothèses numériques qui fragilisent les jeunes

1 month_ago 2

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Lors d’un séjour à Paris en mars dernier, j’en ai profité pour revisiter les grands musées de la capitale française, chose que je n’avais pas faite depuis plus de 25 ans ! Si j’ai été surpris par le nombre de touristes qui s’y trouvaient, j’ai surtout été étonné par le comportement qu’adoptent les visiteurs devant les œuvres que nous proposent ces différents musées.

Nombreuses sont les personnes, et particulièrement les plus jeunes, qui ne prennent plus le temps d’apprécier les chefs-d’œuvre devant elles. Cachés derrière leurs téléphones, qui font office ici de boucliers protecteurs, ces touristes de l’ère numérique préfèrent recueillir des données et pixéliser la réalité. Fini le face-à-face avec l’œuvre matérielle où, campé dans le moment présent, le spectateur prenait le temps de se laisser envahir par l’émotion. Terminée l’époque où on s’accordait un temps de réflexion pour tenter de saisir le sens d’une œuvre et l’intention de l’artiste.

À la manière de ces chalutiers qui, sans discernement, raclent le fond des océans à l’aide de leurs immenses filets de pêche, ces touristes de l’ère numérique vont parfois jusqu’à scanner à toute vitesse les allées des musées, comme dans une sorte de plan-séquence, dans le but d’afficher ensuite leurs plus belles prises sur les réseaux sociaux.

Ce qui se passe dans les musées n’est évidemment qu’un exemple. Vous savez autant que moi qu’il en va dorénavant ainsi dans la vie de tous les jours ou lors de la plupart des grands événements qui se déroulent sur la planète.

Précautionnisme et inhibiteurs d’expériences

La décision du ministre de l’Éducation Bernard Drainville d’interdire le téléphone intelligent à l’école est sans aucun doute un pas dans la bonne direction pour ramener sur terre toute une génération d’enfants et d’adolescents. Beaucoup de choses ont d’ailleurs été écrites sur les effets nocifs qu’entraîne chez les jeunes une surutilisation du téléphone intelligent, des réseaux sociaux et des écrans en général. Ainsi, plusieurs études ont démontré que ces objets technologiques nuisent à l’apprentissage et à la socialisation des jeunes, sont source de distraction et de conflits, portent préjudice à leur santé tant physique que mentale, engendrent de la dépendance et de l’anxiété, tout en minant leur estime de soi, etc.

En somme, si on regarde les choses d’un peu plus haut, on constate que ces prothèses cognitives que sont ces outils numériques ont pour effet de rendre ceux qui en font une utilisation excessive de plus en plus étrangers à leur propre corps, à leurs émotions, à ceux qui les entourent — et même à tout ce qui est organique, comme le précise Stefano Boni dans son essai Homo confort : « Il est facile d’expliquer le succès planétaire des dispositifs numériques et de la réalité virtuelle. Ils nous apportent en effet un confort inégalé en transposant nos interactions sur un plan purement cognitif et fonctionnel qui brise définitivement tous nos liens au monde organique jugé sale, dégoûtant ou contraignant. »

Cette habitude, très ancrée chez les jeunes et les moins jeunes, qui consiste à entrer en contact avec le monde réel uniquement par l’intermédiaire de leurs prothèses numériques a fini par transformer la réalité brute en une chimère de plus en plus étrange, suspecte et menaçante à leurs yeux, tout en faisant d’eux des êtres toujours plus inadaptés, moins autonomes, fragiles, anxieux et malhabiles face à une multitude de tâches quotidiennes faute d’avoir eu la chance de développer leur dextérité manuelle.

Du reste, comme le fait remarquer Jonathan Haidt dans son essai Génération anxieuse, le téléphone intelligent et les réseaux sociaux, qu’il présente comme des « inhibiteurs d’expériences », ne sont pas les seuls responsables de cet enfermement des jeunes dans leur techno-cocon. Selon lui, deux tendances majeures ont contribué à ce résultat. D’un côté, un précautionnisme poussé à l’extrême par les parents et la société en général à l’endroit des enfants et des adolescents en ce qui a trait aux dangers potentiels que peut recéler le monde réel ; de l’autre, la possibilité pour ces mêmes jeunes d’accéder d’une manière illimitée et sans contrainte au monde virtuel avec tous les dangers que cela peut engendrer, le tout sous la complicité, la négligence, l’indifférence ou l’aveuglement volontaire des adultes.

« En réprimant toute prise de risque dans le jeu et en renforçant la surveillance parentale dans les années 1980 et 1990, nous avons perturbé leur développement. À la place, nous leur avons donné libre accès à Internet, faisant fi de tous les seuils d’âge qui jalonnaient le chemin vers l’âge adulte » , écrit l’essayiste.

Le canal réalité

Dans le film Bienvenue Mister Chance (Being There, 1979), Peter Sellers joue le rôle d’un jardinier analphabète ayant toujours été à l’emploi du maître chez qui il réside. En dehors de son travail, il n’a qu’un seul passe-temps : regarder la télévision. Toutefois, lorsque son maître meurt et qu’il doit quitter cette demeure pour affronter la vie tumultueuse de Washington pour la première fois de son existence, tout ce qu’il apporte est une petite valise et la télécommande du téléviseur.

Ainsi, lorsqu’il se retrouve devant une bande de voyous qui veulent s’en prendre à sa personne, comment réagit-il ? Il tente de changer de chaîne de télévision à l’aide de sa télécommande !

Souvent mésadaptés et fragilisés face aux obstacles qui se dressent devant eux, les jeunes qui ont grandi immergés dans le monde virtuel me font tristement penser à Mister Chance. Pour la suite du monde, je crois sincèrement qu’il est maintenant temps de les aider à se doter d’une hygiène numérique, tout en leur donnant le goût et les moyens de se rebrancher à cette chaîne de moins en moins populaire qui a pour nom réalité. Un exercice qui devra par contre aller beaucoup plus loin que le simple fait d’interdire le téléphone à l’école…

Ce texte fait partie de notre section Opinion, qui favorise une pluralité des voix et des idées en accueillant autant les analyses et commentaires de ses lecteurs que ceux de penseurs et experts d’ici et d’ailleurs. Envie d’y prendre part? Soumettez votre texte à l’adresse [email protected]. Juste envie d’en lire plus? Abonnez-vous à notre Courrier des idées.

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway