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Quand Shayde Sandy a su qu'elle avait été choisie par l'agence de transport Metrolinx pour présenter son art, elle en était ravie. Pour l'artiste autochtone des Six Nations spécialisée dans la peinture à l'huile et le portrait, c'est l'occasion de raconter les histoires de sa communauté sous un nouveau jour.
Son œuvre intitulée Amour intergénérationnel, qui couvre des autobus GO, s'inspire d'une photo de son grand-père, son frère et son cousin. Elle les a entourés de branches d'arbre, de fleurs et d’une lumière blanche stylisés, pour illustrer une protection qu'elle ressent dans sa communauté.
Ils sont heureux et vivent dans le moment. C'est pour montrer l'amour et le bonheur que nous avons dans notre communauté , raconte Shayde Sandy. La famille est très importante pour nous. Nous sommes tous tellement connectés.
C'est aussi une façon pour l'artiste de s'éloigner des stéréotypes associés aux personnes autochtones.
On fait souvent référence au passé et au traumatisme intergénérationnel en parlant de nos communautés. Je voulais pour une fois nous représenter d'une manière plus positive pour démontrer que maintenant, on existe en paix comme toute autre communauté, et qu'on n'est pas aussi sérieux qu'on ne le pense.

L'artiste autochtone Shayde Sandy a été choisie pour décorer des autobus GO.
Photo : Radio-Canada / Sarah Tomlinson
Trouver un sentiment d'appartenance

L'artiste Rosalie Favell a une exposition à l'affiche dans la galerie Onsite de l’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario.
Photo : Radio-Canada / Sarah Tomlinson
Dans la galerie Onsite de l’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario, une autre forme d'art autochtone est à l'affiche dans le cadre de l'exposition Appartenance de l'artiste métisse Rosalie Favell. On retrouve par exemple sa photo je me suis réveillé et j'ai trouvé mon esprit. Elle s'est inspirée d'un de ses films préférés, Le Magicien d'Oz, dans lequel le personnage Dorothée suit une route de brique jaune pour rentrer chez elle au Kansas. Une histoire à laquelle Rosalie Favell s'identifie.
Tout au long de ma vie, j'ai l'impression d'avoir traversé une route rouge afin de comprendre mon héritage métis, dit-elle.
Avec Photoshop, Rosalie Favell a modifié une photo du film Le Magicien d'Oz pour insérer une photo d'elle-même à la place de Dorothée. On la voit couchée sous une couverture aux couleurs de La Baie d'Hudson pour faire allusion à la relation entre sa communauté et la compagnie.
Les Favell sont arrivés de l'Angleterre grâce à la Compagnie de La Baie d'Hudson. Mon ascendance en tant que femme métisse de la rivière rouge est ainsi intimement liée à cette entreprise, explique Mme Favell.
La couverture fait aussi allusion au fait que cet objet a historiquement été utilisé par des membres de la Compagnie de La Baie d'Hudson pour transmettre des maladies comme la variole aux peuples autochtones.
Dans sa création, Rosalie Favell a aussi remplacé le personnage du magicien avec le fondateur du Manitoba, le francophone et Métis Louis Riel.
Dans les années 1800, Louis Riel a dit que son peuple allait s'endormir pendant 100 ans et qu'à leur réveil, ce serait les artistes métis qui leur donneraient leurs esprits. Les paroles de Louis Riel ont profondément inspiré cette œuvre, raconte Mme Favell.
L'exposition Appartenance inclut une centaine de photos de sa famille et de son enfance qu'elle a transformée en œuvres d'art au cours des quatre dernières décennies. Un travail qui lui a finalement permis d’accepter son identité autochtone.
Historiquement, les Métis ont souvent voulu se faire passer pour des non-Autochtones. C'était le cas dans ma famille. À force de créer des œuvres photographiques et d'en vivre des émotions, c'est comme ça que mon identité autochtone est devenue plus visible.
Un changement de volonté
Ryan Rice est le directeur général et le conservateur de l'art autochtone chez la galerie Onsite. En tant que conseiller en conservation de Waterfront Toronto, il a aussi réalisé l'exposition de deux installations d'art autochtone publiques et a été un membre du Jury de la Commission de transport de Toronto (CTT) pour des projets semblables. L'homme mohawk se réjouit de voir autant de représentation autochtone dans la sphère publique.

Ryan Rice est le directeur général et le conservateur de l'art autochtone de la galerie Onsite.
Photo : Radio-Canada / Sarah Tomlinson
Auparavant, on nous disait que les œuvres autochtones n'était pas assez contemporaines, qu’elles devaient être montrées aux musées des civilisations au lieu du Musée des Beaux Arts du Canada, comme si le travail des autochtones n'était qu'une chose du passé, explique M. Rice.
Il estime que les stéréotypes associés aux personnes autochtones ont également joué un rôle dans le manque de représentation au fil des années.
C'est en relation à ce qu'Hollywood présentait au monde comme étant un Autochtone authentique. Les gens ne voulaient pas s'éloigner de cette perception.
Si les nouveaux artistes autochtones ont une plus grande visibilité aujourd'hui, selon lui, c'est le fruit de longues années de lutte.
Pour accéder à ces espaces, il y avait beaucoup de pressions, beaucoup de manœuvres, se souvient-il.
Malgré le progrès des dernières années, Ryan Rice estime que le travail n'est pas terminé.
Je suis l'un des rares conservateurs autochtones du pays à avoir un emploi à plein temps et à représenter une galerie, cite-t-il comme exemple.
Les musées et les galeries d'art devraient davantage intégrer des professionnels autochtones. Les histoires sont toujours mieux racontées par ceux qui les ont vécues.
L'artiste Shayde Sandy espère quant à elle que l'art autochtone soit mis dans les espaces publics encore plus souvent.
Le fait d'avoir un mois qui nous est dédié, c'est fantastique. Mais si nos œuvres étaient à l'affiche à longueur d'année, ce serait encore mieux, dit-elle.