Language

         

 Publicité par Adpathway

”Ce qui est bon pour le Parlement fédéral est bon pour la Flandre”

1 week_ago 6

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

La semaine prochaine, cela fera un an que Peter De Roover s'est assis au perchoir de la Chambre des Représentants. Celui qui a été un pilier du Vlaamse Volksbeweging, la coupole des organisations nationalistes flamandes, est aujourd'hui l'un des plus hauts dignitaires de l'État belge. La Libre l'a rencontré dans son bureau, sous le portrait du sociologue Alexis de Tocqueville (1805-1859). Il s'agit d'un dessin au fusain réalisé par son fils qui, à l'aide de l'intelligence artificielle, à imaginer le penseur français dans ses vieux jours.

Le député Open VLD Vincent Van Quickenborne s'est plaint mardi de ne pas avoir assez de temps pour débattre du projet de taxation des plus-values en commission. Que lui répondez-vous ?

Monsieur Van Quickenborne demande souvent d'appliquer avec souplesse le règlement quand il n'est pas à son avantage et strictement quand il l'est. Nous étions dans une sorte de zone grise. Le projet de taxation des plus-values n'est toujours qu'un accord de gouvernement. Pas encore un projet de loi. Les députés ne pouvaient donc pas encore débattre sur la base d'un texte officiel déposé par le gouvernement. Le règlement de la Chambre prévoit, dans ce cas de figure, la possibilité d'organiser un débat d'actualité. Chaque groupe parlementaire dispose alors en principe de 2 minutes pour s'exprimer et poser des questions au ministre. Leur temps de parole avait été élargi à 4 minutes. Je comprends l'impatience de Monsieur Van Quickenborne car la taxation des plus-values est un point important du programme du gouvernement. Mais on devrait parfois comprimer un peu les débats pour gagner en efficacité. Le débat d'investiture du nouveau gouvernement a duré 40 heures. C'était un bon débat. Mais beaucoup trop long. Et à un moment, ce sont les mêmes arguments qui reviennent dans une boucle sans fin. Il faut se poser cette question : comment pouvons-nous donner assez d'espace à l'engagement des parlementaires sans que cela ne dérive vers un pâté indigeste de mots ?

Tout comprendre à la taxation des plus-values, en 20 questions

Ne craignez-vous pas d'étouffer le débat parlementaire ?

La démocratie repose sur la coexistence de trois pouvoirs : le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Le pouvoir législatif est en principe le primus inter pares (le premier parmi ses égaux, NdlR). Mais ce n'est plus le cas. Or la voix des citoyens doit être entendue dans le débat politique. D'un autre côté, je comprends que les membres du gouvernement qui ont déjà passé des nuits entières pour boucler un accord n'aient plus envie d'aller ensuite au Parlement s'enfermer dans des débats menés en totale liberté. On se trouve donc dans un combat entre l'efficience de la gestion et l'exercice du contre-pouvoir.

Comment réduire la durée des débats ?

C'est un exercice difficile. Il y a 150 parlementaires. Si chacun d'eux ne parle qu'une seule minute dans un même débat, cela va déjà prendre 2 heures et demie. Et je n'aime pas empêcher quelqu'un de prendre la parole. Ce que cette personne dira sera peut-être sans intérêt. Mais on ne pourra le déterminer qu'après. Ce que j'essaye de faire, c'est de convenir d'un timing avant les débats. Je peux alors couper les micros en cas de dépassements. Je suis strict, mais je veille à être cohérent et juste avec tout le monde. Beaucoup de députés me supplient de ne pas couper le micro après le temps imparti en disant qu'ils ont une dernière chose importante à dire. Le problème, c'est qu'il y a des phrases qui n'ont pas de point final. Lors du débat sur les implications budgétaires de la loi-programme, il y a eu énormément de discussions entre groupes parlementaires. Cela a pris beaucoup de temps. Les ministres ont finalement été peu impliqués. Il est pourtant important que les députés aient le temps de leur poser des questions et d'entendre leurs réponses.

Accord en kern sur la loi programme, la réforme du chômage sera étalée dans le temps

Au cours de ce débat, vous avez dû rappeler à l'ordre le président du MR Georges-Louis Bouchez qui lançait des invectives…

Il ne faut pas exagérer ce qui s'est passé. Georges-Louis Bouchez est un homme énergique. Dans l'hémicycle, il est par ailleurs tout proche des bancs d'Ecolo, du PS et du PTB. Quand il prend la parole, cela provoque souvent un débat entre députés qui n'ont pas leur micro allumé. Cela devient très vite inaudible. À un moment, j'ai bien dû remettre de l'ordre. Mais avoir des débats vifs de temps en temps, ce n'est pas un mal en soi. C'est un équilibre à trouver.

Lors de la même séance, le député Mathieu Michel (MR) a appuyé sur le bouton de présence à la place d'un autre député. Cela a fait scandale…

C'est contraire au règlement. Donc c'est inacceptable. Mais il ne faut pas exagérer non plus. Monsieur Ducarme était dans la salle, à deux mètres de son bureau. Il était donc bien présent. Si cela avait été le vote d'un texte de loi, alors là, oui, cela aurait été totalement inacceptable. Pour moi, son geste a aussi un tel retentissement parce qu'il est très exceptionnel. Mais je ne crois pas que M. Michel soit un récidiviste en la matière. Comme parlementaire, il connaît les procédures.

Est-ce que cela n'illustre pas un problème récurrent d'absences au Parlement ?

C'est une question importante. Vous ne pouvez pas demander à 150 personnes de rester sans discontinuer à un débat de 40 heures. Mais il n'y a jamais de débats qui durent vraiment 40 heures. Ce que vous avez, ce sont 4 débats de 10 heures ou même 10 débats de 4 heures autour de thématiques plus particulières – Fiscalité, Justice, Budget, etc. Je pense que les députés sont assez bien payés pour représenter le peuple et être présents au Parlement quand ils doivent l'être. Il n'y a que deux raisons valables pour les absences : la maladie et la représentation du Parlement à l'étranger. C'est déjà beaucoup. La majorité n'a que 81 députés. Cela veut donc dire qu'il ne peut pas en manquer plus de 4 sinon il n'y a pas de quorum et le vote ne peut pas avoir lieu. En commission, le problème est encore plus aigu car la majorité ne dispose que de 9 sièges sur 17. Un parlementaire qui est absent sans raison valable peut donc mettre tout le parlement dans l'embarras.

Lors de ce même débat, l'opposition a empêché un vote sur la loi-programme par un vote l'envoyant au Conseil d'État. Qu'en pensez-vous ?

Ce n'était pas agréable pour la majorité, mais l'opposition a parfaitement le droit de demander l'avis du Conseil d'État. Mais ce serait une erreur d'en abuser. L'objectif premier du renvoi au Conseil d'État est d'évaluer la qualité de la législation et des amendements. Il y a un souci si, à plusieurs reprises, on l'utilise à d'autres fins. Comme président de la Chambre, mon devoir est de faire la balance entre le droit de l'opposition à s'opposer à la politique de la majorité et celui de la majorité issue des élections de mettre en œuvre son programme. C'est un exercice d'équilibre. Mais ces deux droits sont des piliers de la démocratie.

Vous estimez que l'opposition en a abusé ?

Je ne dis pas cela. Mais l'entente entre le Vlaams Belang et la gauche francophone (qui ont uni leurs voix pour permettre ce renvoi du texte au Conseil d'État, NdlR) m'a étonné. Si j'ai bon souvenir, jamais le Vlaams Belang n'a été ainsi entraîné par d'autres partis afin de bloquer un travail législatif important. C'est un moment sans précédent. En Flandre, on aurait été un peu plus vigilant, je crois.

Le Sénat va en principe être supprimé. Qu'en pensez-vous ?

Dans un pays unitaire, je choisirai personnellement un système bicaméral. Mais en Belgique, qui est devenue un État fédéral, il y a un grand nombre de Parlements. Et comme les compétences sont partagées entre les niveaux de pouvoirs et le Fédéral, il n'y a aucune assemblée vraiment dominante. Il y a donc des contre-pouvoirs. Cela enlève une bonne partie de la raison d'être du Sénat. Et puis, le Sénat tel qu'il s'est transformé a un coût et une plus-value trop faible. Pour moi, le Sénat présente aujourd'hui plus d'inconvénients que d'avantages. Et que, dans une volonté d'assainir le paysage institutionnel, il est préférable de le supprimer.

L'Arizona confirme : le Sénat sera supprimé (mais tout n'est pas réglé)

Dans de nombreux États fédéraux, le Sénat est devenu l'assemblée des entités fédérées…

On peut trouver des espaces de rencontre entre députés des parlements régionaux et communautaires. Je suis par exemple favorable à ce que les entités fédérées puissent être consultées lorsqu'il s'agit, par exemple, de la révision de la Constitution. Mais on peut prévoir cela sans devoir maintenir une institution permanente comme le Sénat.

Comment, vous, l'ancien président du Mouvement flamand, vous sentez-vous comme président de la Chambre, le premier citoyen de Belgique ?

Ce n'était pas un rêve de jeunesse. Je ne me suis jamais dit : "Je veux devenir le président de la Chambre." Mais ce n'est pas non plus contraire à mes combats nationalistes. La vie nous offre des possibilités. Je les ai saisies. Cette institution traite de compétences importantes et 60 % des personnes qui en font partie sont des Flamands. Donc si vous y assurez une bonne gestion, c'est bon pour les Flamands. Mais ce n'est pas un jeu à sommes nulles. Ce n'est pas parce que c'est bon pour les Flamands que c'est mauvais pour les francophones. Au contraire. Le Mouvement flamand ne mène pas un combat contre le sud du pays. Les francophones resteront toujours nos premiers voisins.

Le budget de la Chambre des Représentants fait l'objet d'ajustements constants. La rigueur budgétaire reste un objectif majeur. Ne craignez-vous pas une hausse des dépenses due à des dépenses non prévues ?

Oui, c'est un exercice difficile. Nous devons faire face à des défis qui n'existaient pas et qui aujourd'hui nécessitent des investissements. Notamment sur le plan de la sécurité. Nous basculons de l'insouciance dans un monde incertain. Par exemple, quelles précautions doivent prendre les parlementaires pour l'utilisation de leur smartphone. Avec la Sûreté de l'État et d'autres instances, j'ai mis ces aspects sécuritaires à l'agenda. Nous avons engagé un conseiller sécurité et informatique. je souhaiterais que le citoyen puisse plus aisément suivre les travaux des parlementaires, notamment via notre site internet. L'internaute doit pouvoir, en un clic, accéder au livestream (séance plénière et commissions) affiché sur la homepage (www.lachambre.be, NdlR). Je trouve que notre site internet est trop bureaucratique. Il pourrait être un peu plus flash, on va lui donner un coup de jeune. On y travaillera dès septembre.

Avez-vous les moyens financiers nécessaires pour réaliser ces investissements ?

C'est un défi. Il faudra procéder à des ajustements. Cela signifie qu'il va falloir passer au peigne fin l'ensemble de nos services. Il faudra être très critique et se poser la question : que faut-il conserver et dans quels domaines pouvons-nous faire des économies substantielles. Un outil d'avenir est incontestablement l'Intelligence Artificielle (IA) : il offre de multiples possibilités pour optimaliser notre travail, notamment sur le plan de la communication qui, chez nous évidemment, se fait dans les deux langues nationales.

Faire confiance à l'IA

Pas de révolution copernicienne à la Chambre ?

Non. Je suis un conservateur et je ne suis pas de ceux qui passent la tronçonneuse pour tout casser. Je le ferai dans le respect de ce qui existe depuis longtemps. Je ne vais pas faire table rase du passé. Mais on va devoir apprendre à travailler autrement. Des ajustements se feront en concertation avec nos services. Mais allons-y avec prudence et discernement. La Chambre emploie 600 personnes environ, avec les collaborateurs occasionnels. Certains travaillent ici depuis vingt ou trente ans. Je ne veux pas déclencher une révolution. Évitons de mettre nos collaborateurs dans une attitude défensive.

Comment allez-vous fêter le 11 juillet ?

J'irai à la réception donnée en l'hôtel de ville de Bruxelles. Après cela, j'irai à Anvers. D'ailleurs, l'année dernière je suis aussi allé à Namur, dans la ville du bourgmestre Maxime Prevot, pour participer aux fêtes wallonnes. On est toujours bien accueilli en Wallonie.

Pour accéder à cet article, veuillez vous connecter au réseau internet.

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway