L’Iran a lancé plusieurs missiles balistiques contre la plus grande base militaire américaine au Moyen-Orient le 23 juin.
Les autorités iraniennes ont déclaré que cette attaque était une riposte aux frappes américaines contre ses installations d’enrichissement d’uranium au cours du week-end, et qu’elles avaient lancé un nombre de missiles équivalent à celui des bombes larguées par les États-Unis.
Le président américain Donald Trump a confirmé dans un message publié sur Truth Social que l’Iran avait lancé 14 missiles en direction de la base aérienne d’Al-Udeid au Qatar, mais a ajouté que l’Iran avait prévenu les États-Unis à l’avance de cette attaque et que tous les missiles avaient été interceptés ou avaient manqué leur cible.
L’attaque iranienne contre Al-Udeid marque néanmoins un moment historique, car c’est la première fois qu’une puissance étrangère prend directement pour cible cette base située au Qatar, qui abrite habituellement des milliers de militaires américains, des dizaines de bombardiers et d’avions de chasse, ainsi que des unités de commandement logistique essentielles.
Le centre névralgique américain au Moyen-Orient
Al-Udeid est techniquement une base qatarienne qui a été construite en secret par le Qatar au cours des années 1990. Elle a accueilli pour la première fois des troupes américaines au début des années 2000, à la suite des opérations menées par les États-Unis dans la région dans le cadre de la guerre contre le terrorisme.
Sur le plan fonctionnel, cependant, les vastes installations d’Al-Udeid constituent la plus grande base militaire américaine au Moyen-Orient et confèrent aux États-Unis une capacité de projection de puissance inégalée dans toute la région.
La base est donc une cible riche en valeur symbolique, même si l’attaque iranienne n’a pas apporté d’avantage stratégique immédiat.
L’importance stratégique d’Al-Udeid est double : elle permet aux États-Unis de projeter leur puissance en soutenant diverses campagnes aériennes, et elle renforce la dissuasion régionale en fournissant un élément aérien qui complète la cinquième flotte de la marine américaine stationnée dans le Bahreïn voisin.
Les installations s’étendent sur environ 30 km² et sont devenues un centre névralgique pour les opérations américaines au Moyen-Orient pendant les guerres en Afghanistan et en Irak. Elles ont parfois accueilli plus de 8000 militaires ainsi que des centaines de soldats des forces alliées.
Depuis 2009, la base sert également de quartier général avancé du Commandement central américain, qui supervise les opérations militaires américaines dans tout le Moyen-Orient.
Les installations d’Al-Udeid comprennent deux pistes principales pour les avions stratégiques et de combat américains, des abris blindés, des batteries de missiles Patriot et un arsenal d’avions de pointe, notamment des bombardiers B 52 et des chasseurs F 15 et F-22.
La grande majorité de ces avions ont été déplacés, au moins temporairement, avant les frappes de lundi ; cependant, les images satellites n’en montraient que trois visibles sur la base le 19 juin.
Des missiles balistiques ont été utilisés, aucune victime n’a été signalée
Il convient également de noter la décision de l’Iran d’attaquer la base avec des missiles balistiques plutôt qu’avec des systèmes beaucoup moins coûteux et plus faciles à se procurer, tels que des drones d’attaque à usage unique.
Dans un courriel adressé à Epoch Times, un responsable américain de la défense a déclaré que l’Iran avait utilisé des missiles balistiques à courte et moyenne portée contre la base, et que le Pentagone suivait de près la situation afin de détecter tout nouveau développement.
On ignore pour l’instant pourquoi l’Iran a déployé des missiles balistiques à moyenne portée lors de cette attaque, alors que toutes les variantes connues de ses missiles balistiques à courte portée ont une portée suffisante pour atteindre Al-Udeid.
Le responsable américain de la défense a également précisé qu’aucune victime américaine n’était à déplorer, mais que le Pentagone continuerait à suivre la situation de près.
De même, le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré à la suite de l’attaque que tous les missiles avaient été interceptés et a fait savoir que le gouvernement se réservait le droit de riposter à l’attaque iranienne considérant le tir de missiles comme une « violation flagrante de la souveraineté de l’État du Qatar, de son espace aérien, du droit international et de la Charte des Nations unies ».
« Nous affirmons que le Qatar se réserve le droit de riposter directement de manière proportionnée à la nature et à l’ampleur de cette agression flagrante, conformément au droit international », a déclaré le ministère dans un communiqué.
Les pays du Moyen-Orient condamnent l’attaque
Les dirigeants de tout le Moyen-Orient ont également condamné cette attaque, les responsables de Bahreïn, d’Égypte, d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis appelant l’Iran à apaiser les tensions et à éviter toute nouvelle hostilité.
Ahmed Abou-Gheit, chef de la Ligue arabe composée de 22 membres, a exprimé sa « solidarité totale » avec le Qatar à la suite de l’attaque de missiles iranienne, la qualifiant d’« inacceptable ».
Le Conseil suprême de sécurité nationale iranien a tenté d’apaiser la détérioration soudaine des relations avec le Qatar en publiant un communiqué indiquant que l’attaque visait des installations éloignées des zones civiles et que Téhéran était « déterminé à préserver et à poursuivre ses relations chaleureuses et historiques avec le Qatar ».
Pour sa part, Donald Trump s’est exprimé sur les réseaux sociaux pour remercier le Qatar de son rôle dans la lutte contre cette attaque, et pour dire qu’il espérait que l’Iran et Israël pourraient désormais s’efforcer d’apaiser leur conflit croissant.
« Peut-être que l’Iran peut désormais s’engager sur la voie de la paix et de l’harmonie dans la région, et j’encouragerai vivement Israël à faire de même », a écrit M. Trump.
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