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Alors que le gouvernement Carney tente de projeter une image d’action et de modération économique, une vérité de fond persiste, comme le souligne Lorrie Goldstein dans son dernier article pour le Toronto Sun : les nouvelles taxes carbone ne sont pas mortes — elles attendent leur heure.
Avant même de prendre la tête du gouvernement, Mark Carney s’était fait mondialement connaître comme l’un des plus influents promoteurs de la taxation du carbone. Ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, conseiller pour l’ONU sur les questions climatiques, et allié des grandes institutions financières internationales, Carney plaidait alors pour une réforme économique planétaire fondée sur la transition écologique… au prix d’un fardeau fiscal accru pour les citoyens et les entreprises.
Or, depuis son élection comme premier ministre, ce ton s’est estompé. Officiellement, il a retiré la très impopulaire taxe carbone sur la consommation instaurée par son prédécesseur. Mais comme le souligne Goldstein, ce retrait n’est qu’une transformation — pas une abolition.
Une réforme, pas une révocation
Dans son annonce du 31 janvier, alors qu’il briguait la direction du Parti libéral, Carney avait bien précisé qu’il proposait un plan de changement pour la taxe carbone sur la consommation. Le terme « abolition » n’a jamais été prononcé. En réalité, Carney proposait de fusionner cette taxe avec la tarification du carbone déjà en place pour les grands émetteurs industriels, dans le cadre du système fédéral Output-Based Pricing System (OBPS). Un système qu’il veut « resserré » et « amélioré ».
Ce que cela signifie concrètement? Les grands pollueurs continueraient de payer une taxe pour leurs émissions de gaz à effet de serre — sauf que les coûts seraient de plus en plus élevés et, inévitablement, refilés aux consommateurs à travers la chaîne de production. Goldstein rappelle qu’un tel système, même en prétendant cibler les entreprises, finit toujours par se répercuter sur les Canadiens : à la pompe, à l’épicerie, ou sur leur facture de chauffage.
Fini les chèques, place aux « incitatifs »
Le nouveau modèle fiscal ne reposerait plus sur les fameux chèques de retour carbone promis par les libéraux précédents. Carney entend plutôt instaurer des « incitatifs » pour récompenser les comportements verts. Moins visibles, plus complexes à administrer, ces mesures risquent aussi d’être perçues comme arbitraires ou injustes, en particulier pour les familles de la classe moyenne vivant en région, où les alternatives « vertes » sont peu accessibles.
Une deuxième taxe à l’horizon : les ajustements carbone aux frontières
Autre bombe à retardement : l’engagement de Mark Carney à instaurer un Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF). Ce système prévoit l’imposition de droits de douane sur les produits importés de pays jugés insuffisamment « verts » — comme les États-Unis, qui n’ont pas de taxe carbone nationale. Résultat : une taxe déguisée qui frappera le portefeuille des consommateurs canadiens par le biais de prix à la hausse sur de nombreux biens importés.
Pour Goldstein, il n’y a aucune raison de croire que Carney ait renoncé à ses convictions profondes. Le premier ministre n’a pas changé d’idéologie ; il a simplement mis ses ambitions climatiques en sourdine, le temps de faire passer d’autres dossiers prioritaires — comme son projet de loi sur les « chantiers de nation » (nation-building projects) ou la libéralisation du commerce interprovincial.
Un projet économique paradoxal : croissance ou écologie?
Ces projets, tout en promettant de dynamiser l’économie, risquent d’entraîner une hausse des émissions à court terme. Le développement d’infrastructures comme des pipelines ou des terminaux gaziers implique nécessairement un recours accru aux énergies fossiles. Carney évoque la possibilité d’un pétrole et d’un gaz « décarbonés », mais Goldstein souligne que les technologies de capture et stockage du carbone demeurent embryonnaires par rapport à la vitesse à laquelle l’économie peut croître sous l’effet des investissements publics.
Et comme le note le chroniqueur du Toronto Sun, les politiques d’immigration massives engagées par les libéraux au cours des dernières années ajoutent aussi à la pression sur les émissions — plus de population signifie plus de consommation, plus de transport, plus de logements.
Le paradoxe canadien : exporter nos solutions, importer nos problèmes?
Une des voies les plus prometteuses pour Carney, souligne Goldstein, consisterait à exporter davantage de gaz naturel canadien, notamment pour remplacer le charbon dans des économies émergentes. Cela permettrait de réduire les émissions mondiales, tout en assurant une rentabilité pour l’industrie énergétique nationale. Même logique pour la technologie nucléaire canadienne, réputée parmi les plus sûres au monde.
Mais à l’heure actuelle, ces avenues sont mentionnées, jamais priorisées. Et pendant ce temps, l’architecture d’un nouveau régime de taxation carbone continue de se dessiner, en coulisses.
Conclusion : un silence qui en dit long
Lorrie Goldstein résume l’ensemble avec une formule cinglante : à moins d’une « conversion massive sur le chemin de Damas », Mark Carney n’a pas renoncé à sa croisade fiscale verte. Il l’a simplement différée, attendant un moment plus propice pour la faire accepter.
Ce qui se profile, ce n’est pas une disparition des taxes carbone, mais une mutation : moins visibles, plus techniques, plus insidieuses. Et pourtant, le résultat sera le même — une augmentation des coûts pour les Canadiens, au nom d’une transition verte dont les contours restent flous, les coûts élevés, et les bénéfices incertains.