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Cannes 2025. Premier film de la compétition officielle, Sound of Falling déçoit

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Après une ouverture remarquable, le film de Mascha Schilinski, autour de la vie de quatre femmes allemandes à différentes époques, se transforme en un fouillis labyrinthique.

Sound of Falling de Mascha Schilinski
Sound of Falling de Mascha Schilinski (©Fabian Gamper – Studio Zentral)

Par Rédaction Fiches du cinéma Publié le 15 mai 2025 à 8h04

Oh ! Misère ! Les vingt premières minutes sont remarquables, intrigantes, surprenantes, d’une grande maîtrise formelle (notamment de la lumière et de la texture granuleuse de l’image pour marquer que le temps a passé et que les personnages surgissent d’une époque ancienne). Et, malheureusement le film se transforme en un fouillis labyrinthique, où finit par se perdre le spectateur.

Au début, tout commence si bien ! La réalisatrice excite notre attention par des petits événements, qui constituent ainsi progressivement le tissu même de la fiction. La signification de ce que nous voyons est donnée selon un art du suspense bien senti.

Premier plan : une jeune femme dans un couloir nimbé d’une demi-pénombre avance vers nous, face à la caméra. Elle s’appuie sur une béquille. Rien n’est dit de ses intentions mais sa façon de marcher est intrigante, comporte quelque chose d’étrange. Elle tourne vers une pièce et la caméra panote pour simplement la suivre. On a pu voir qu’elle est unijambiste. Un homme, depuis l’extérieur, crie pour lui ordonner de rentrer les cochons. Par une fenêtre, nous verrons effectivement des cochons qui gambadent dans une cour. La jeune femme rit alors dans sa barbe, un petit sourire nous le révèle. Et elle soulève le bas de sa robe pour dévoiler son moignon.

C’est alors que maintenant nous voyons qu’il ne s’agit pas d’un moignon : sa jambe est “simplement” plié et cette posture est maintenue grâce à une cordelette, qui enserre le membre réduit ainsi de longueur. Plus tard, nous apprendrons qu’un homme de la famille a lui été bel et bien amputé de la partie basse d’une jambe.

Ces dévoilements successifs nous donnent la logique qui structure cette séquence se passant au XIXe siècle (les tenues vestimentaires l’indiquent) : c’est la logique du voyeur – le spectateur en est un – qui désire voir toujours plus, tout comme la petite fille, héroïne et notre guide dans cette séquence du film. Elle regarde indiscrètement et de façon répétée ce qui est en train de se passer – une cérémonie en souvenir des morts en train de se préparer – par des entrebaillements de porte, des trous dans les cloisons qui lui cachent ce que peuvent bien manigancer les adultes.

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Sound of Falling de Mascha Schilinski
Sound of Falling de Mascha Schilinski (©Fabian Gamper – Studio Zentral)

Malheureusement, deux changements vont transformer le déroulement du récit et finir par handicaper gravement le film. Primo, l’abus de travellings, qui nous perdent dans l’espace (les espaces pourrait-on dire) et dans le temps (les différentes époques car arrivent d’autres séquences se déroulant à des époques de plus en plus proches de la nôtre).

Secundo, un abus du morcellement dans la construction : on passe d’une époque à une autre sans crier gare, sans liaison facilitant pour le spectateur ces passages. Si on ajoute que certaines scènes sont coupées avant leur achèvement, dans leur chair même, et que les morceaux des séquences ne nous arrivent pas forcément dans un ordre chronologique, il est compréhensible que le spectateur boive la tasse et ne saisisse pas bien les relations entre les personnages d’une même époque et entre les personnages des différentes époques (car il y en a).

C’est dommage car la séquence du XIXe siècle est passionnante par son âpreté, sa rugosité, toute une violence rentrée qui parfois s’exprime dans une franche radicalité. Plus développée, elle aurait pu donner un film magnifique. Les autres séquences sont plutôt fades en comparaison. À vouloir trop en faire, Mascha Schilinski charge outrancièrement la barque, qui peu à peu coule. Qui trop embrasse mal étreint.

Car nous allions oublier de préciser que Sound of Falling brasse des enjeux idéologiques, sociaux, historiques qui ne sont pas moindres, notamment la condition féminine. Mascha Schilinski veut à l’évidence montrer comment les femmes sont exploitées et poussées vers le plus grand désespoir pour certaines. Mais dans ce grand fouillis qu’est Sound of Falling, cette problématique voit son expression être minorée finalement. Tout le contraire de que cherche à exprimer la réalisatrice allemande. Qui trop exprime mal exprime. / Paul Fabreuil

Infos pratiques : 
Sound of Falling, de Mascha Schilinski. (Compétition officielle) Avec Hanna Heckt, Lena Urzendowsky, Laeni Geiseler et Susanne Wuest. 

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