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Cannes 2025 : en Compétition, Sergueï Loznitsa rit noir du dédale de la justice soviétique

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Deuxième film de la Compétition du 78e Festival de Cannes, dévoilé ce mercredi soir, Deux procureurs marque le grand retour de l'Ukrainien Sergueï Loznitsa sur la Croisette avec une farce cynique au cœur des purges staliniennes.

L'histoire commence en 1937 à Briansk, au sud-ouest de Moscou, au summum de la répression stalinienne. Jeune procureur en poste depuis trois mois, Alexander Kornev (Alexandre Kouznetsov) reçoit un étrange message, écrit au sang sur un bout de carton, qui n'aurait jamais dû parvenir jusque sur son bureau. Celui-ci émane d'un détenu de l'immense complexe pénitentiaire local, enfermé dans le "bâtiment spécial", réservé aux prisonniers politiques. Intrigué, le fonctionnaire demande une audience.

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Malgré la réticence du directeur, Kornev parvient à rencontrer Stepniak (Alexandre Filippenko), un vétéran de la Révolution et ancien membre des instances dirigeantes du Parti bolchevique. Croupissant dans une cellule infâme, battu quasiment à mort, le vieillard l'informe sur les pratiques du NKVD, qui extorque par dizaines des aveux aux anciens aparachiks pour mieux les exécuter. Zélé et ayant foi dans les idéaux révolutionnaires, Kornev décide d'aller à Moscou pour faire remonter l'information au procureur général Andreï Vyshynsky (Anatoli Bely)…

Troisième fois en Compétition

Prix de la mise en scène en section Un Certain Regard en 2019 pour le visuellement impressionnant (mais très manichéen) Donbass, sur les prémices du conflit russo-ukrainien, Sergei Loznitsa est de retour en Compétition. Et ce pour la troisième fois, après Dans la brume en 2012 et Une femme douce en 2017.

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Adapté du roman éponyme de l'auteur russe dissident Gueorgui Demidov (1908-1987), qui s'acharna à dénoncer l'arbitraire de la justice en URSS, Deux procureurs permet au cinéaste ukrainien d'origine biélorusse de poursuivre son inlassable relecture de la période soviétique. Notamment à travers son travail documentaire sur les archives. Que ce soit dans Blocus (2006), dans lequel il faisait revivre au spectateur le blocus de Leningrad durant la Seconde Guerre mondiale. Dans The Event (2017), qui nous replongeait dans l'ambiance régnant à Saint-Pétersbourg du 19 au 24 août 1991, au moment de la chute de l'URSS, grâce à de magnifiques images d'archives restaurées par la Cinémathèque royale de Belgique. Ou encore dans Le Procès (2018), qui documentait le procès d'ingénieurs et économistes soviétiques menacés de la peine de morts en 1930.

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Avec Deux procureurs, le cinéaste continue donc, par le biais de la fiction, sa dénonciation du système répressif aveugle mis en place durant la période stalinienne.

« Deux procureurs » de Sergueï Loznitsa a été dévoilé ce mercredi 14 mai 2025 en Compétition du 78e Festival de Cannes. Il est porté par le jeune Alexandre Kouznetsov.

Le jeune procureur Kornev (Alexandre Kouznetsov) veut encore tenter de croire dans les idéaux de la Révolution d'octobre... ©D.R.

Farce soviétique

Plans fixes, format 4/3, regard distancié… Sergueï Loznitsa met en scène son récit de façon très rigoureuse, pour retracer les mésaventures d'un "héros" soviétique aussi honnête que naïf, qui veut continuer à croire en un "idéal" qui, en 1937, est déjà flétri depuis bien longtemps…

Cet homme intègre est campé par Alexandre Kouznetsov. Révélé en 2018 dans l'époustouflant Leto de Kirill Serebrennikov, revu dans Mon légionnaire de Rachel Lang en 2021, mais aussi l'année suivante dans Les Animaux fantastiques : Les Secrets de Dumbledore, le jeune acteur russo-ukrainien est parfait en victime inconsciente d'un système de répression implacable, se targuant avec ironie de respecter la "légalité soviétique".

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Suivant son personnage de portes en portes fermées à double tour dans les couloirs de la prison ou dans ceux, surpeuplés, du ministère de la Justice moscovite, Loznitsa prend le temps de faire poireauter son personnage autant que le spectateur, pour mieux souligner l'absurdité toute kafkaîenne de la situation. Car, si le propos est historique, la tonalité choisie est bien celle d'une farce noire pour décrire sans concession le véritable dédale sans lumière de la justice soviétique.

Deux procureurs Drame historique Scénario et réalisation Sergueï Loznitsa (d'après le roman de Gueorgui Demidov) Photographie Oleg Mutu Musique Christiaan Verbeek Montage Danielius Kokanauskis Avec Alexandre Kouznetsov, Alexandre Filippenko, Anatoli Bely, Andris Keišs, Vytautas Kaniušonis… Durée 1h57

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