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Canicule en Ille-et-Vilaine : « En 2100, on aura le climat du Portugal »

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Le département traverse une canicule dans un contexte de dérèglement global du climat. Vincent Dubreuil, climatologue, éclaire sur l'adaptation au dérèglement.

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La Sarthe est en vigilance orange canicule au moins jusqu’au soir de ce lundi 30 juin 2025.

Les épisodes caniculaires vont s’intensifier dans le futur. ©Illustration Actu Le Mans

Par Celestin de Séguier Publié le 5 juil. 2025 à 17h00

Lundi 30 juin, c’est à Arbrissel (Ille-et-Vilaine), que le mercure a atteint son point le plus haut de la journée en Bretagne : 37,9 degrés, comme à Rennes, égalant le précédant record de la ville (2022). Même si le record de température quotidien est un indicateur anecdotique, il n’en est pas moins impressionnant et donne la mesure des records de températures que nous vivons. Presque partout, les températures moyennes augmentent, les épisodes caniculaires et de sécheresse se multiplient, années après années.

Pour nous aider à comprendre à quoi pourrait ressembler le climat du futur dans le département et comment nous préparer à un bouleversement total des équilibres climatiques, La Chronique Républicaine a posé ses questions à Vincent Dubreuil, climatologue, géographe et co-directeur du Haut conseil breton pour le climat.

Quelles sont les caractéristiques climatiques de l’Ille-et-Vilaine ?

Globalement on est dans un climat tempéré océanique. Les hivers ne sont pas trop froids, assez arrosés et pas très chauds tandis que l’été n’est pas très chaud et moins arrosé. C’est une moyenne et il y a des diversités (littoral, villes), qui font que le climat est relativement hétérogène.

À l’échelle de la Bretagne, il y a de grosses différences. Par exemple, la température moyenne en été est de 19 degrés à Rennes tandis qu’elle n’est que de 16 degrés à Brest (Finistère).

Au niveau départemental, les différences sont modestes. Saint-Malo est un peu plus au nord donc plus il y fait plus frais qu’à Rennes, mais comme il est plus près de la mer, ça réduit l’écart. Il y a aussi une différence liée au vent qui est plus important quand on se rapproche de la côte.

A-t-on déjà observé des évolutions notables du climat de l’Ille-et-Vilaine ces 20 à 30 dernières années ?

Il y a une augmentation des températures, c’est une tendance très nette. En prenant comme référence la fin du XIXe siècle, on a gagné 1,7 degré en Bretagne.

On a aujourd’hui à Rennes le climat qu’on avait à Bordeaux il y a 50 ans. On constate une augmentation du nombre de jours chauds (+30%) et le gel est moins fréquent (-20 %). Comme les températures augmentent, il y a une augmentation des phénomènes de sécheresse. On a un déficit en eau qui se creuse, souvent en fin d’été, début d’automne.

Beaucoup des essences d’arbres qu’on connaît en Bretagne vont disparaître.

Les orages violents des derniers jours ont été qualifiés « d’évènements climatiques extrêmes », est-ce que ça existe vraiment ?

Oui, ce sont des phénomènes qui existent et c’est difficile de tirer des conclusions sur une augmentation. Des orages intenses très localisés on en a souvent connu, jusqu’à maintenant, ils ont relativement épargné les grandes villes. Ça a surtout tapé sur la Mayenne et la région de Fougères. D’une situation à l’autre, les trajectoires de ces petits orages sont très irrégulières et c’est très difficile à anticiper.

Avec le réchauffement on s’attend à des épisodes de ce type, plus intenses, peut être plus fréquents. C’est quelque chose qu’on surveille de près.

À quoi pourrait ressembler le climat dans le département aux horizons 2050, 2100 ?

Nationalement, il y a une trajectoire de référence sur l’adaptation au dérèglement climatique. On considère qu’en 2050, il fera plus 2,7 degrés par rapport au XIXe siècle et plus 4 degrés à la fin du siècle. Ça correspond à ce qu’on attend si les États du monde mettent en œuvre des politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Ça veut dire que le climat sera très différent de celui qu’on connaît actuellement et le climat de Rennes sera celui du centre du Portugal aujourd’hui. J’utilise souvent le mot de méditerranéisation du climat. On aura beaucoup d’étés chauds et secs et beaucoup des essences d’arbres qu’on connaît aujourd’hui en Bretagne comme les châtaigniers et les hêtres vont disparaître du territoire. Il faudra penser à des essences, des cultures adaptées.

Comment faut-il s’adapter ?

Dans les politiques climatiques il y a deux grands piliers : l’atténuation et l’adaptation. Il faut faire en sorte que les décisions que l’on prend aujourd’hui soient compatibles avec le climat de demain.

Ça veut dire que certaines cultures aujourd’hui pratiquées ne seront plus adaptées demain, par exemple le maïs qui a besoin de beaucoup d’eau. Il faut aussi penser à la gestion de l’eau qui sera plus compliquée dans le futur qu’elle ne l’est aujourd’hui. Sur le littoral on verra d’avantage d’érosion, un recul du trait de côte, de la submersion.

L’important c’est de voir comment on passe de la connaissance, à la prise de conscience et à l’action.

Selon vous, est-ce que les collectivités ont pris la mesure de l’urgence ?

On a progressé incontestablement, notamment parce que les collectivités, les établissements intercommunaux, les EPCI (Établissements publics de coopération intercommunale) doivent mettre en place des PCAET (Plans climat air énergie et territoire). Ça fait prendre conscience aux élus, ça leur montre les enjeux et les changements qu’il faut opérer au niveau du territoire.

C’est bien pour le constat, mais quand il s’agit de mettre en place des décisions concrètes c’est plus compliqué. Par exemple, pour limiter le recours à la voiture et favoriser les mobilités douces, on voit qu’il y a des freins. Sur l’isolation des bâtiments, c’est pareil. Le gouvernent a suspendu Ma Prime Renou et c’est une aberration car il faut absolument isoler le parc immobilier. Isoler c’est hiver pour le froid et été pour le chaud. Globalement il faudrait qu’on aille vers des politiques qui incitent à plus de sobriété. Limiter les gaspillages, la consommation, etc.

Est-ce que les citoyens peuvent mettre en place des actions concrètes ?

Chacun de nos gestes compte. Quand on regarde les émissions de gaz à effet de serre, dès qu’on évite de prendre l’avion, la voiture, on a un effet positif sur le climat. Dans la mesure du possible quand on peut avoir recours à des mobilités non carbonées, c’est bien. Pareil sur l’isolation des logements. Il y a toujours une dimension individuelle mais ça suppose des accompagnements collectifs.

En revanche, tout ce qui relève de la course à la consommation a des effets négatifs et est souvent très émetteur de gaz à effet de serre. Il faut continuer à faire de la sensibilisation.

En tant que climatologue est ce que vous ressentez en Bretagne une évolution dans la perception du climat par les citoyens ?

Il y a une évolution, les connaissances se sont bien diffusées dans la société. Il y a encore des progrès à faire mais le niveau d’information disponible est très fort. Aujourd’hui l’important c’est de voir comment on passe de la connaissance à la prise de conscience et à la mobilisation pour agir. Pour l’instant, il y a quelques sphères de la société qui se sont engagées et toute une série d’acteurs qui sont impliqués mais ils peinent à convaincre d’une façon plus large.

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