L’immigration camerounaise vers le Québec explose avec un record historique de 9 127 demandes de résidence permanente en 2024, soit une hausse de 42% qui place le Cameroun en tête devant la France. Ces chiffres vertigineux de l’Institut de la statistique du Québec révèlent une véritable hémorragie de talents qui interpelle sur l’avenir économique national et suscite l’inquiétude du patronat camerounais.

Record historique : le Cameroun devance la France

Les statistiques officielles québécoises confirment la domination camerounaise avec 9 127 nouveaux résidents permanents, dépassant largement la France (7 327), la Chine (4 630) et la Tunisie (4 045). Cette progression spectaculaire de 42% par rapport à 2023 révèle l’ampleur du phénomène migratoire.

Entre 2019 et 2024, pas moins de 23 262 Camerounais ont choisi le Québec comme nouvelle terre d’accueil. Cette moyenne de 3 000 départs annuels transforme progressivement la démographie de la diaspora camerounaise au Canada.

« Ces chiffres traduisent une migration massive qui nous préoccupe énormément », confie Célestin Tawamba, président du GECAM, qui avait déjà tiré la sonnette d’alarme en septembre dernier.

Hémorragie des talents : l’économie camerounaise en péril

L’impact économique de cette migration inquiète sérieusement le patronat local. Selon le rapport 2020 du ministère camerounais de l’Économie basé sur les données de l’OIT, le pays avait déjà perdu 23 000 professionnels qualifiés, représentant 2,2% de sa main-d’œuvre spécialisée.

« Ce phénomène prive l’économie camerounaise de précieuses ressources humaines », souligne le document officiel. Les 6 000 départs enregistrés durant les quatre premiers mois de 2024 confirment l’accélération de cette tendance migratoire.

Cette fuite des cerveaux pose des questions cruciales sur les politiques de rétention des talents et les stratégies de développement économique à long terme. Les autorités camerounaises devront rapidement adapter leurs approches pour freiner cette saignée démographique qui hypothèque l’avenir du pays.

Cette situation révèle-t-elle une crise de confiance des jeunes talents envers l’économie camerounaise ?