Paul Biya affronte une contestation judiciaire inédite au sein de son propre parti à quatre mois de la présidentielle 2025. Le militant RDPC Léon Theiller Onana conteste devant les tribunaux la légitimité des instances dirigeantes du parti au pouvoir, faute de congrès organisé depuis 2011. Malgré cette fronde interne embarrassante, le président de 92 ans poursuit discrètement sa préparation électorale, comptant sur son influence judiciaire pour neutraliser cette procédure gênante.

Une bataille judiciaire qui embarrasse le pouvoir

Léon Theiller Onana, conseiller municipal RDPC, remet en cause la direction actuelle du parti présidentiel. Il « estime que le chef de l’État siège à la tête du RDPC sans légitimité, faute d’avoir organisé un congrès », révèlent les sources judiciaires.

Le 5 juin dernier, le procureur de la République a requis l’incompétence du tribunal, renvoyant l’affaire aux mécanismes internes du RDPC. Une manœuvre qui permettrait au parti de « laver son linge sale en famille » sans être officiellement ébranlé.

L’audience reportée au 15 juin maintient néanmoins la pression sur le secrétaire général Jean Nkuete, dont le mandat de représentation est contesté.

Biya prépare sa campagne malgré les turbulences

Revenu fin mai de Mvomeka’a, son village natal, Paul Biya peaufine sa stratégie électorale. Une session du bureau politique confirmera prochainement sa candidature officielle, avant la convocation du corps électoral attendue « d’ici le 12 juillet », selon un document interne d’Elecam ayant fuité.

En mars dernier, le président a personnellement sélectionné 28 personnalités pour rejoindre le comité central sur 54 noms proposés. Le document annoté à la main par Biya témoigne de son contrôle total sur l’appareil partisan.

Samuel Mvondo Ayolo, probable futur directeur de campagne, compile déjà les bilans sectoriels du septennat et prépare l’inauguration du monument Paul Biya à Sangmelima. Une mobilisation discrète mais efficace face à la montée de Maurice Kamto dans l’opposition.

Cette fronde interne affaiblira-t-elle réellement les chances de Paul Biya à la présidentielle d’octobre ?