Patience Eboumbou, première femme camerounaise ingénieure en télécommunications, est décédée ce jeudi 12 juin 2025 des suites d’un accident de circulation survenu le 7 mai. Cette pionnière des TIC et ancienne sénatrice RDPC laisse derrière elle un héritage exceptionnel dans l’autonomisation féminine au Cameroun.

Née au Cameroun, Patience Félicité Minyem Endene a marqué l’histoire en devenant la première femme camerounaise diplômée en ingénierie des télécommunications. Après sa licence en physique théorique et mathématique à l’Université de Yaoundé en 1973, elle rejoint l’École nationale supérieure des télécommunications de Paris.

En 1977, elle obtient son diplôme d’ingénieure, ouvrant ainsi la voie aux femmes dans ce secteur stratégique. Cette réussite académique exceptionnelle lui vaudra une reconnaissance durable dans le milieu technologique camerounais.

Carrière remarquable dans les télécommunications

En 1999, Patience Eboumbou accède au poste de directrice générale de Camtel Mobile, marquant une étape importante dans sa carrière. Bien que l’entreprise soit cédée à MTN huit mois plus tard, cette nomination témoigne de ses compétences reconnues.

« Elle a ouvert la voie aux femmes dans les TIC », soulignent les professionnels du secteur. En 2017, elle préside les Femmes ingénieures du Cameroun et le Réseau des associations féminines de Douala 4e.

Son engagement pour l’autonomisation féminine culmine en 2018 lorsqu’elle devient marraine de la première promotion du programme de mentorat GICAM, baptisée en son honneur « Promotion Patience Eboumbou ».

Militante active du RDPC, elle siège au comité central et représente le parti dans le Wouri. En 2013, elle devient sénatrice suppléante avant d’être élue sénatrice titulaire du Littoral en 2018.

Son action sociale se concrétise en 2020 avec la création de la Mutuelle Santé Famille de Douala 4e (MUSAF), offrant des soins à coût réduit aux populations défavorisées.

Ses distinctions incluent le prix d’excellence managériale du CEPROJ en 2017 et le titre de « sénateur d’exception » aux Gold Star Awards 2021.

Cette disparition d’une pionnière marque-t-elle la fin d’une époque pour l’ingénierie féminine camerounaise ?