Issa Tchiroma trahit Paul Biya en démissionnant brutalement du gouvernement camerounais ce mardi, à seulement quatre mois de l’élection présidentielle. Cette trahison politique majeure met fin à 20 ans d’alliance fidèle entre le président du FSNC et le chef de l’État. La défection du ministre de l’Emploi prive Paul Biya de son allié-clé dans le Nord, plus grand réservoir électoral du pays, dans un timing particulièrement dévastateur.

Alliance brisée: Tchiroma claque la porte après 20 ans

La rupture était dans l’air depuis les déclarations explosives d’Issa Tchiroma à Garoua il y a quinze jours. Face à ses sympathisants nordistes, l’ancien porte-parole gouvernemental avait lancé une charge sans précédent contre Paul Biya.

«Je ne peux plus appeler à voter pour celui qui est responsable des malheurs des populations du Nord», avait-il déclaré devant une foule enthousiaste. Ces mots marquaient déjà la fin d’un compagnonnage politique de deux décennies.

Ce mardi matin, Tchiroma a officialisé cette rupture en remettant sa lettre de démission au Premier ministre après une audience d’une heure. Le document a simultanément été transmis à la présidence de la République, scellant définitivement cette séparation historique.

L’ancien ministre dénonce un «compagnonnage qui n’a porté aucun fruit pour la région septentrionale». Cette critique vise directement la gestion des 43 ans de pouvoir de Paul Biya dans cette zone stratégique du Cameroun.

Candidature présidentielle: le Nord bascule vers l’opposition?

Cette démission spectaculaire ouvre la voie aux ambitions présidentielles de Tchiroma pour 2025. Ses proches conseillers confirment déjà ses intentions de briguer la magistrature suprême.

Le comité central du FSNC se réunit vendredi prochain à Garoua pour officialiser cette candidature. Cette réunion cruciale pourrait redessiner la carte électorale camerounaise, le Nord représentant traditionnellement le principal réservoir de voix du pays.

Pour Paul Biya, cette défection constitue un coup dur stratégique. Perdre un fidèle de cette envergure dans sa région-fief compromet ses calculs électoraux. Tchiroma maîtrise parfaitement les réseaux politiques nordistes après vingt années au sommet de l’État camerounais.

La démission illustre les tensions croissantes au sein du régime à l’approche de l’échéance de 2025. D’autres figures pourraient suivre cet exemple de dissidence politique ouverte.

Cette rupture marque un tournant décisif dans le paysage politique camerounais, quatre mois avant un scrutin déjà annoncé comme crucial pour l’avenir du pays.

Cette démission changera-t-elle l’équilibre des forces pour l’élection présidentielle?