Révélation explosive ! Issa Tchiroma Ambassade France rencontre secrète après ses attaques fracassantes contre Paul Biya. Le ministre de l’Emploi a été reçu « pendant plusieurs heures » par l’ambassadeur Thierry Marchand jeudi dernier, selon des sources diplomatiques. Cette entrevue mystérieuse intervient après un discours en Fufuldé où Tchiroma dénonce ouvertement « 42 ans de misère » et appelle à un « choix audacieux » contre le régime.

Le timing de cette rencontre diplomatique interroge. Pourquoi l’ambassadeur français reçoit-il un ministre camerounais qui vient de critiquer frontalement son propre gouvernement ? Les échanges restent top secret, alimentant toutes les spéculations politiques à Yaoundé.

Dans une vidéo virale, le président du FSNC s’était adressé à ses militants de Garoua dans un dialecte Peul pour véhiculer un message anti-système particulièrement virulent.

Discours choc : « 42 ans de misère » selon Tchiroma

Le contenu explosif du discours de Tchiroma en Fufuldé révèle une rupture totale avec la ligne officielle. Face à ses militants, le ministre ose l’impensable : critiquer ouvertement le bilan de Paul Biya.

«Toute personne qui vous invite à voter pour une chose déjà reconnue comme étant la cause de votre mal-être, c’est lui votre ennemi», déclare-t-il sans détour. Une attaque directe contre le RDPC et son candidat traditionnel.

Tchiroma dresse un tableau sombre de la situation : «Vos jeunes filles restent sans mariage parce que les jeunes hommes sont sans activités professionnelles, et ce en dépit de leurs multiples prières pour obtenir des hommes valables».

Le diagnostic est impitoyable. «Dans tous les concours qu’ils font, on les recale. Il n’y a aucun investissement digne de ce nom qui est fait pour les aider, ils errent dans une misère indescriptible», poursuit le ministre en exercice.

L’attaque se précise : «Comment quelqu’un se lève et veut vous forcer à voter pour une personne ou un parti qui n’a pour seul projet que de vous apporter davantage de misère ? N’est-ce pas là une véritable calamité ?»

Tchiroma va plus loin en assumant ses responsabilités passées : «Certes on n’a pas pu vous sortir de la misère hier, mais aujourd’hui si on s’unit, si nous nous mettons ensemble on peut le faire».

La conclusion frappe par sa radicalité : «Il est temps que chacun fasse son travail, s’inscrire sur la liste électorale et obtenir sa carte pour faire un choix audacieux qui nous sortira de la misère de ces 42 ans».

Cette référence aux « 42 ans » vise directement les mandats de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982.

Stratégie diplomatique française en question

La rencontre Tchiroma-Marchand soulève des interrogations majeures sur la position française dans le jeu politique camerounais. Plusieurs hypothèses circulent dans les milieux informés.

Première lecture : Paris chercherait à évaluer la crédibilité de Tchiroma comme alternative politique crédible dans la perspective électorale de 2025. L’ambassadeur français aurait voulu jauger les intentions réelles du ministre rebelle.

Deuxième interprétation : la France pourrait jouer un rôle de médiateur pour éviter une escalade entre Tchiroma et le pouvoir central. Thierry Marchand aurait tenté de calmer le jeu pour préserver la stabilité régionale.

Troisième scenario : cette rencontre traduirait une évolution de la stratégie française qui ne mise plus uniquement sur Paul Biya. Paris préparerait l’après-Biya en cultivant des contacts avec l’opposition modérée.

L’utilisation du Fufuldé par Tchiroma révèle une stratégie de communication ciblée vers les populations du Grand Nord. Cette région, historiquement acquise au pouvoir, montre des signes de défection croissante face aux promesses non tenues.

Le choix de cette langue vernaculaire permet d’échapper partiellement à la surveillance gouvernementale tout en touchant directement l’électorat peul et haoussa, traditionnellement discipliné.

Cette double actualité – discours anti-régime et rencontre diplomatique – positionne Issa Tchiroma comme un acteur majeur de la recomposition politique en cours. Son statut de ministre en exercice donne une résonance particulière à ses critiques.

L’absence de réaction officielle de Yaoundé depuis ces révélations intrigue. Le pouvoir central semble hésiter entre sanctions disciplinaires et gestion discrète de cette crise interne.

Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour l’avenir politique de Tchiroma. Sa stratégie de rupture contrôlée avec le régime tout en gardant ses fonctions ministérielles relève d’un équilibrisme périlleux.

Cette séquence politique marque un tournant dans la préparation de l’échéance électorale de 2025. Les candidatures du Grand Nord se précisent avec Tchiroma qui assume ouvertement ses ambitions présidentielles.

La diplomatie française observe attentivement ces évolutions qui pourraient redessiner la carte politique camerounaise. L’enjeu dépasse le Cameroun : c’est toute la stratégie de la France en Afrique centrale qui se joue à travers ces recompositions.

Cette rencontre secrète annonce-t-elle un changement de donne politique au Cameroun ?