L’amitié entre Paul Biya et Bello Bouba Maigari cache des secrets d’État fascinants. Plus de 50 ans après leur première rencontre en 1970, l’histoire de cette relation exceptionnelle entre le président camerounais et l’actuel candidat à la présidentielle dévoile des épisodes méconnus qui ont façonné le Cameroun moderne. Cette alliance politique improbable révèle comment deux hommes ont traversé ensemble les plus grandes crises du pays.

Paul Biya Bello Bouba : Une alliance née à la présidence

Tout commence en 1970 quand Bello Bouba Maigari, fraîchement sorti de l’ENAM, est nommé attaché à la présidence de la République. Il se retrouve « sous les ordres du SGPR Paul Biya qui découvre ce jeune homme élégant de 22 ans, dont l’on remarque qu’il est taiseux à souhait et l’esprit toujours plongé dans ses dossiers », révèle Henry-Paul Diabate Manden.

Cette première impression positive pousse Biya à recommander personnellement Bello à Ahidjo pour « prendre les commandes du stratégique poste de SG du ministère des Forces armées, en 1972 ». Une nomination cruciale qui scelle leur destin commun.

Reconnaissant envers son mentor, Bello prend courageusement « la défense de Biya malmené par ses ennemis qui accusent le SGPR par faiblesse de tolérer la résurgence des maquis upecistes dans le Sud ». Il démontre brillamment à Ahidjo qu’il s’agit simplement « d’une vulgaire affaire de démantèlement d’une distillerie clandestine d’alcool indigène à Djoum ».

Biya protège son « frère » : L’exil et la loyauté éternelle

En 1975, un événement révélateur consolide leur amitié. « Nommé SGPR adjoint, Bello Bouba Maigari s’oppose publiquement à son supérieur le SGPR Samuel Eboua. L’esclandre n’échappe pas à l’attention du PM Paul Biya qui se frotte les mains ».

L’épisode le plus marquant survient en février 1983. Quand Bello veut démissionner, « Biya lui aurait produit une lettre manuscrite signée d’Ahidjo qui lui prescrivait de destituer Bello qualifié de félon et de le remplacer par Youssouffa Daouda ». Reconnaissant l’authenticité du document, Bello prend « volontairement la route de l’exil vers Kaduna, au Nigeria ».

La protection de Biya ne s’arrête pas là. « Aux petits soins de son ami, Biya offrira selon des sources, à Bello le bénéfice de son indemnité de PM ». Plus impressionnant encore, Bello échappe aux procès d’Ahidjo et des putschistes de 1984 car « Biya s’opposera véhément à toute citation de son ‘frère' ».

Cette amitié exceptionnelle de plus de 50 ans explique-t-elle aujourd’hui l’audace de Bello Bouba à briguer la présidence ?