La bataille pour l’alternance politique s’intensifie au Cameroun à cinq mois de la présidentielle 2025. Pas moins de cinq coalitions d’opposition rivalisent pour défier Paul Biya, probable candidat du RDPC. Entre contraintes juridiques et querelles de leadership, Maurice Kamto et ses rivaux peinent à s’unir face au pouvoir en place. Une fragmentation qui pourrait compromettre leurs chances de victoire dans cette élection cruciale pour l’avenir du pays.

Le MRC de Kamto menacé d’exclusion par la loi électorale

La situation juridique de Maurice Kamto cristallise toutes les tensions. Son parti, le MRC, risque l’exclusion de la course présidentielle faute de représentants élus. « En boycottant les législatives de 2020, le MRC a perdu sa présence institutionnelle », expliquent les observateurs politiques.

Pour contourner cette contrainte majeure, Kamto invoque « la nullité du mandat impératif » en se référant à l’article 15 de la Constitution. Une interprétation juridique contestée par le pouvoir qui s’en tient au code électoral strict.

Cette bataille juridique pourrait se jouer devant le Conseil constitutionnel, instance qui aura le dernier mot sur l’éligibilité du principal opposant camerounais.

Cinq coalitions rivales divisent l’opposition

L’opposition camerounaise se disperse entre plusieurs initiatives concurrentes. L’Alliance politique pour le changement (APC) de Kamto s’oppose à l’Alliance pour la transition politique (ATP) d’Olivier Bilé.

S’ajoutent l’Union pour le changement 2025 du « Groupe de Douala », l’Alliance patriotique 58 du MP3, et la stratégie autonome du SDF de Joshua Osih. « Une coalition n’est pas une condition préalable à la victoire », affirme ce dernier, rejetant tout rapprochement avec les formations « extrémistes ».

Cette multiplication des initiatives révèle l’impossibilité chronique de l’opposition à désigner un candidat unique, laissant le champ libre au RDPC et à ses alliés traditionnels.

Le défi de l’unité face à Paul Biya semble plus complexe que jamais. L’opposition camerounaise saura-t-elle dépasser ses divisions avant octobre 2025 ?