Le rapport officiel MINESEC 2023-2024 dévoile un chiffre choc : 123 élèves s’entassent dans une seule classe en Extrême-Nord. Cette statistique alarmante, issue des données certifiées, dépasse 3 fois la norme nationale. Pourquoi cette région subit-elle une telle hémorragie scolaire ? Plongée dans les racines d’une crise éducative ignorée.

Le manque criant d’infrastructures est la cause centrale. Le rapport révèle que :

• Seuls 2 685 salles « en bon état » existent pour 225 350 élèves dans la région.
• Le budget éducatif régional a chuté de 46% entre 2021 et 2023, paralysant les constructions.

Le Pr. Bello, directeur de rédaction du rapport, alerte :

« L’offre scolaire n’a pas suivi l’explosion démographique. Le ratio élève/classe devrait être de 36, mais l’État a sous-investi dans les zones rurales prioritaires. »

Effets domino : Abandons et échec scolaire

Cette surcharge aggrave tous les indicateurs clés :
✅ Taux d’abandon : 15% au Littoral
✅ Réussite au Bac : Seulement 34,81% dans le Nord
✅ Toilettes insalubres : 133 élèves par latrine

Un proviseur de Maroua témoigne sous anonymat :

« Comment enseigner avec 123 élèves ? Les enfants s’assoient par terre. Beaucoup abandonnent par découragement. »

Solutions fantômes : Des promesses non tenues

Malgré les engagements du Programme 105 pour construire des salles :

• Aucun nouveau lycée public n’a ouvert en Extrême-Nord en 2024.
• Les 200 classes promises par le MINESEC en 2026 restent virtuelles.

Pire : la région a reçu 4 fois moins de budget que le Centre. Une injustice dénoncée par l’équipe technique du rapport :

« Les disparités régionales creusent l’apartheid éducatif. »