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L’effervescence d’une nouvelle session parlementaire est palpable à Ottawa. Les nouveaux ministres reçoivent les cartables remplis des défis qui les attendent. Les députés qui font leur entrée au Parlement tentent de retrouver leur chemin jusqu’au bureau qui leur a été assigné. La valse des boîtes de déménagement est rythmée par la victoire des uns et la défaite des autres.
Le néo-démocrate Peter Julian fait partie de la seconde catégorie. Élu pour la première fois en 2004, il a perdu son siège dans la circonscription de New Westminster—Burnaby—Maillardville en Colombie-Britannique.
Ce sont quatre bureaux et mon appartement ici à Ottawa à ramasser en 20 jours, dit-il en replaçant une boîte. Il doit vider son bureau de campagne et celui de sa circonscription en banlieue de Vancouver. Puis, dans la capitale fédérale, il faut libérer son bureau de leader parlementaire au Parlement et celui de député à l’édifice Wellington où il nous reçoit.
C’est donc 20 ans de vie politique qu’il faut déménager en 20 jours.

Des boîtes numérotées jonchent le plancher du bureau que Peter Julian doit quitter sur la colline du Parlement.
Photo : Radio-Canada / Stéphane Richer
Les souvenirs de la vague orange
Autour de nous, quelques cadres de photos, notamment avec Jagmeet Singh, et un croquis de Jack Layton sont enveloppés dans du papier bulle. Le député défait se dirige vers le fond de la pièce pour décrocher du mur un article de journal datant de 1993 qu’il a fait encadrer.
L’article de La Presse parle des ambitions de Peter Julian – qui était alors directeur de la section Québec du parti – de faire renaître le NPD dans la province. Il confie alors à la journaliste Marie-Claude Lortie que son parti va faire élire la majorité des députés fédéraux au Québec d’ici 20 ans.
Un pari jugé illusoire après la défaite historique de 1993 où, pour la première fois, la formation a perdu le statut de parti officiel au Parlement. L’élection suivante, nous avons retrouvé le statut de parti officiel et la reconstruction du NPD a mené à la vague orange qui a fait élire un nombre record de députés néo-démocrates au Québec, rappelle M. Julian, avec autant d’espoir de voir son parti rebondir.
Aujourd’hui, alors qu’il s’apprête à ranger le cadre dans une boîte, le NPD se trouve dans une situation encore plus difficile avec sept députés élus, deux de moins qu’à l’époque.
Les gens ont toujours raison.
Boîte après boîte, les souvenirs s’accumulent, mais le politicien ne semble pas émotif face à la tâche. Je n’ai pas le choix, dit celui qui a accepté le verdict des électeurs. On est très fiers de ce qu’on a accompli, même si ça nous laisse frustrés un peu avec le résultat des dernières élections, mais les gens ont toujours raison.

L’ex-député a fait un premier tri parmi des archives qu’il veut prendre avec lui en Colombie-Britannique.
Photo : Radio-Canada / Stéphane Richer
L'intérêt national
Peter Julian admet que le contexte de l’élection l’aide à ne pas prendre la défaite de façon trop personnelle. J’ai eu beaucoup de courriels de gens qui m'ont écrit pour dire : "Je voulais que M. Carney soit premier ministre, mais je ne voulais pas qu’on te perde comme député." Ça, ça me donne un soulagement que les gens ont voté dans l’intérêt national [...] et là, ils sont conscients qu’il y a une perte là-dedans.
C’est la première fois depuis l’âge de 12 ans que je suis sans emploi, alors c’est nouveau pour moi.
N'empêche, le changement est draconien pour lui. À 63 ans, Peter Julian se retrouve sans emploi pour la première fois et sa vie risque d’être un peu plus calme, sans les allers-retours hebdomadaires entre Vancouver et Ottawa. Ma famille m’a fait remarquer que je faisais le tour du monde chaque mois avec ce genre d’horaire, évoque-t-il.
Puis, il promet de revenir à Ottawa et pas pour faire du tourisme. Le prochain Parlement va avoir des responsabilités importantes et c’est sûr que je vais m’impliquer. Mais pour l’instant, le rôle qu’il pourrait jouer demeure flou.
Actif dans la reconstitution du NPD
Chose certaine, il veut travailler à la reconstruction du NPD. Il est militant depuis près de 50 ans et la situation lui rappelle celle de 1993. On a déjà vécu ça. On a entrepris un processus de renouvellement du parti, on a changé la constitution, on a mis en place une déclaration de renouvellement et ça a mis les bases, énumère-t-il.
Il ne faut pas prétendre qu’il faut juste changer le chef et que tout va bien aller.
Le parti doit, selon lui, faire une profonde introspection avant de se choisir un nouveau chef. La première étape est de poser la question à tous les militants : qu’est-ce qui ne marche pas? On met la fondation en place et, ensuite, on regarde qui peut être intéressé.

Cette botte de travail a été un symbole important pour Peter Julian au cours de ses 7 mandats à la Chambre des communes.
Photo : Radio-Canada / Jennifer Chevalier
À travers les boîtes numérotées qui encombrent le bureau, un artefact bien personnel attend d’être emballé, sur le bord de la fenêtre. Il s’agit d’une botte de travail.
Lorsqu’il a été élu en 2004, Peter Julian a séparé sa dernière paire de bottes de travail qu’il portait alors qu’il était ouvrier à la raffinerie Shellburn de Burnaby, au début des années 1980. La botte gauche est à Ottawa, la droite dans mon bureau de New Westminster, raconte le politicien, qui se souvient que c’est la première chose qu’il a apportée avec lui dans la capitale fédérale il y a deux décennies. C’est pour me rappeler qu’on travaille toujours pour les gens, pour les travailleurs.
Aujourd’hui, c’est la dernière chose qu’il entend mettre dans une boîte pour la ramener en Colombie-Britannique et ainsi réunir la paire. Une façon de retomber sur ses deux pieds avant d’embrasser le prochain défi.