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Bricoler un purificateur d’air abordable

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Quand vient la saison des feux de forêt et des fumées dangereuses pour la santé, les citoyens sont bien souvent désemparés. Depuis 2023, le projet BREATHE (Respire) de l’Université Simon Fraser (SFU), en Colombie-Britannique, encourage le public à s’intéresser à la qualité de l’air et à construire des purificateurs d’air bon marché.

Ce projet communautaire de résilience au changement climatique a déjà permis plus de 145 ateliers et la création de 2500 purificateurs d’air à travers 50 communautés, dont des Premières Nations.

Des ventilateurs et des filtres à air.

En 2025, ce projet de SFU a été financé principalement par une bourse sur l’innovation climatique du ministère de la Santé provincial, en partenariat avec les régies de santé.

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

Seulement quatre matériaux sont nécessaires : un ventilateur carré, un filtre MERV 13, du ruban adhésif et des ciseaux.

Ces matériaux coûtent généralement environ 85 $, explique Joshua Dalmann, un étudiant qui anime des ateliers pour le projet. Bien loin des purificateurs d’air en vente sur le marché à plusieurs centaines de dollars, et dont les filtres sont brevetés et chers, ajoute-t-il.

Aucune maison ni aucun bâtiment n'est complètement étanche, 30 à 40 % de l'air extérieur continue de pénétrer. [Ce purificateur d’air] peut purifier des pièces de 14 à 37 m2, aussi bien, voire mieux, que la plupart des solutions commerciales.

Un moyen d'action

Ce jour-là, à Ladysmith, sur l’île de Vancouver, neuf personnes sont venues bricoler leur purificateur d’air. Parmi elles, Moira Nichol, qui se souvient être restée enfermée il y a quelques années à cause de la fumée des feux sur l’île Gabriola.

Je suis asthmatique, donc je ne pouvais pas vraiment sortir, je devais rester à l'intérieur. J'avais un filtre HEPA qui fonctionnait un peu, mais je suis restée coincée à la maison pendant une dizaine de jours.

Des personnes confectionnent des purificateurs d'air fait main.

Le bricolage de son purificateur d’air a été « facile et si peu coûteux », se réjouit Moira Nichol (à gauche). Elle pense qu’il est « important de se préparer, car c'est la nouvelle réalité de notre monde ».

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

Assise à ses côtés, Eleanor Orser est heureuse, elle aussi, d’avoir pu agir. Quelques jours avant cet atelier, elle envisageait d’acheter un purificateur d’air, mais avait abandonné l’idée à cause des prix.

J'ai fabriqué ce magnifique [purificateur d’air] dont je suis très fière et je pense vraiment pouvoir le refaire. Je veux en faire un pour ma mère [qui est] au Manitoba [là où] il y a pas mal d'incendies.

Eleanor Orser est venue confectionner un purificateur d'air.

L’impact des fumées de feux de forêt agit surtout sur sa santé mentale, dit Eleanor Orser. « J'essaie vraiment d’être plus orientée vers l'action et pas seulement d’être triste et de ne rien faire à ce sujet. »

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

De multiples facteurs de pollution intérieure

La scientifique en santé environnementale pour la régie de santé de l’île de Vancouver, Angela Eykelbosh, explique qu’avec les changements climatiques et le risque croissant des feux de forêt, la régie souhaite que tout le monde ait des connaissances de base sur la façon de se protéger à la maison contre la fumée.

Or, la fumée des feux n’est pas le seul danger.

Cuisiner, pratiquer certains loisirs, fumer, utiliser un poêle à bois… ce sont autant d'activités qui peuvent [affecter] la qualité de l'air intérieur de votre maison en y ajoutant des particules fines.

Des personnes confectionnent des purificateurs d'air fait main.

« La recherche nous montre malheureusement que les PM2.5 ont probablement des effets à court et à long terme sur la santé », dit Angela Eykelbosh.

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

Joshua Dalmann explique que la fumée et les petites particules PM2.5 peuvent être nocives non seulement lorsqu'elles se trouvent dans vos poumons, mais lorsqu'elles sont suffisamment petites pour pénétrer dans votre circulation sanguine.

Santé Canada liste plusieurs effets possibles des PM2.5 dont une diminution de la fonction respiratoire et une aggravation des maladies pulmonaires et cardiaques comme l'asthme et les maladies du cœur.

Le purificateur peut aussi éliminer les spores de moisissures, les pellicules d'animaux, les allergènes, les virus et les bactéries, ajoute-t-il. Pendant la saison des rhumes et des grippes, que vous souhaitiez l'utiliser au bureau, à la maison ou ailleurs, il peut être utilisé toute l'année.

Des sites pour connaître la qualité de l'air

Angela Eykelbosh et Joshua Dalmann conseillent aux Britanno-Colombiens plusieurs sites pouvant les informer sur la qualité de l’air : la AQmap (nouvelle fenêtre), la carte provinciale (nouvelle fenêtre), purpleair.com (nouvelle fenêtre) ou encore firesmoke.ca (nouvelle fenêtre).

La société IQAir, spécialisée dans la qualité de l'air, rassemble aussi les relevés des stations de surveillance au sol du monde entier.

Un purificateur d'air fait main.

Le filtre du purificateur dure environ trois à six mois et devient visiblement sale au fil du temps.

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

Angela Eykelbosh pointe le fait que les filtres sont très efficaces pour éliminer les particules fines, mais pas les polluants gazeux, comme le monoxyde de carbone d’un poêle à bois. Les PM2.5 sont certes préoccupantes, mais elles ne sont pas le seul polluant présent dans l'air intérieur.

À l’extérieur, en cas de fumée, il est également possible de porter un masque N95 bien ajusté, mais si vous ressentez des symptômes ou que vous vous sentez mal, il est important de rentrer et de rechercher un air intérieur plus pur.

Des personnes confectionnent des purificateurs d'air fait main.

Jacqueline Neligan (à gauche), directrice générale de l’organisme Ladysmith Family and Friends, qui a coorganisé l’atelier, se réjouit d’en apprendre davantage sur la manière de soutenir les familles et la communauté pour garantir une qualité de l'air respirable, gérable et saine. « Si je peux [construire ce purificateur], n’importe qui peut le faire », dit-elle en riant.

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

Gérer la fumée des feux de forêt peut être intimidant, reconnaît Joshua Dalmann. Les participants sont donc souvent très reconnaissants que ce soit relativement facile.

L’étudiant conseille aux gens de ne pas attendre de voir un ciel orangé ou de goûter la fumée, avant d’agir et d'adapter leurs sorties. Renseignez-vous sur les centres de rafraîchissement et d’air propre dans votre quartier et prenez-soin de vos voisins et des autres.

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