Seuls les professionnels en sont exemptés. À Bordeaux, rouler dans une très grosse voiture a un prix depuis ce mardi. Désormais, les propriétaires de SUV se voient imposer un tarif de stationnement majoré de 30% en raison de leur «impact écologique plus fort» car leurs véhicules sont «moins respectueux de l’environnement».

Pour justifier de cette incitation punitive à la décroissance, la mairie écologiste de Bordeaux explique que ces véhicules plus lourds «consomment davantage de ressources, génèrent plus de pollution» et que leur «poids accélère la dégradation des routes et des trottoirs avec des coûts supplémentaires pour la collectivité». Autre argument de la maire écologiste : «Un piéton a jusqu’à deux fois plus de risques d’être tué en cas de collision avec un SUV par rapport à une voiture standard.»

Haro sur les «SUV polluants»

En cohérence avec son programme de campagne, la mairie de Bordeaux assume cette «mesure écolo qui va tous nous faire du bien» et estime qu’il faut «avancer sur le sujet». «L’idée, c’est de montrer aux résidents de l’hyper centre que chacun a le droit de faire ce qu’il veut, mais en responsabilité. Les spécialistes nous évoquent le dérèglement climatique, donc nous sommes dans l’action. On ne pourra pas nous reprocher d’avoir rien fait», précise Didier Jeanjean, adjoint au maire chargé de la nature en ville et des quartiers apaisés.

Ainsi, le propriétaire d’un véhicule thermique de plus d’1,6 tonne et celui d’une voiture hybride ou électrique de plus de 1,9 tonne devront désormais passer à la caisse pour ce choix. Un baromètre qui, pour exemple, ne pénalise pas la voiture familiale par excellence : le Renault Trafic Combi III (9 places) qui pèse 1,8 tonne à vide. Et Didier Jeanjean de conclure : «Je ne juge pas les propriétaires de SUV, comme je ne juge pas ceux qui utilisent encore du gel douche au lieu d’avoir du savon. Chacun prend le temps dont il a besoin pour avancer. Mais nous ne pouvons pas avoir des grands discours sans aucune action.»