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Publié le 01 juin 2025 à 17:33. / Modifié le 01 juin 2025 à 17:33. 2 min. de lecture
A peine une catastrophe survient-elle que la phrase est répétée, tel un credo. «Nous allons reconstruire.» Dans le Lötschental, il n’a fallu que quelques heures, après que la montagne a recouvert le village de Blatten, pour que les autorités promettent un avenir à la population. Ce message d’espoir est nécessaire dans de telles situations, pour ne pas se laisser abattre, pour ne pas se résigner, pour démontrer que la vie continue, malgré tout. Mais, profondément humain, ce réflexe empreint d’émotion ne cache-t-il pas aussi une part de déni?
Depuis des décennies, l’homme n’a cessé de dompter la nature, pour étendre son emprise, pour s’offrir la liberté de vivre là où il le désire, allant jusqu’à oublier les réalités topographiques et climatiques du territoire. Il endigue les fleuves, construit des paravalanches, crée de toutes pièces des digues de protection ou tisse d’énormes filets de métal pour retenir les blocs de roche qui se détachent de la montagne. Avec ces solutions artificielles, il se rêve en maître des éléments. Ces dernières ne suffisent pas? Que diable! L’opération est répétée de manière plus importante. Les ouvrages de protection sont toujours plus grands, plus hauts, plus forts… jusqu’à ce qu’un événement vienne prouver qu’ils étaient finalement trop petits. Et bis repetita.
Abandonner certaines régions, une idée radicale mais à étudier
Mais ce combat contre la nature ne peut être éternel. Les catastrophes qui se répètent de plus en plus fréquemment dans un monde marqué par le changement climatique sont autant de tristes rappels que nous ne luttons pas à armes égales. Que les éléments sont toujours plus forts. Et, désormais, plus imprévisibles. La catastrophe qui a rayé le petit village bucolique de Blatten en est la preuve. Elle doit servir d’électrochoc: il est temps d’accepter la faiblesse de l’homme face à la nature et de réfléchir différemment.
Lire également: Wilfried Haeberli, glaciologue: «Le lien entre l’éboulement de Blatten et le réchauffement climatique est évident»Les réponses ingénieuriales proposées jusqu’à aujourd’hui ont atteint leurs limites. Il faut changer de paradigme. Jusqu’à décider l’abandon de certaines régions fortement confrontées aux dangers naturels? L’idée serait radicale, mais la réflexion doit avoir lieu. Les professionnels du domaine mais aussi et surtout les politiques doivent avoir le courage d’affronter la réalité pour trouver de nouvelles solutions, qui ne sont pas faites de béton. Pour que l’avenir que l’on promet aux habitants de Blatten – et qu’ils méritent – ne s’écrive pas au conditionnel, sur le même territoire, en attendant que la terrible tragédie se répète.
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