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La conférence Bilderberg, qui a lieu chaque année depuis 1954, réunit environ 120 à 140 personnalités influentes du monde politique, économique, médiatique, militaire et scientifique. Les réunions se déroulent sous la règle dite de Chatham House, qui permet aux participants d’utiliser des informations, mais de garder secrètes l’identité et l’attribution des intervenants.

Le Grand Hôtel, contrôlé par l’influente famille suédoise Wallenberg, accueille l’événement cette année. Jacob Wallenberg, banquier milliardaire et hôte de la conférence, fait partie d’une famille qui contrôle environ 40 % de la bourse suédoise et qui a fondé la banque SEB.

Les participants : un who’s who de l’élite mondiale

La liste officielle des participants, publiée sur le site bilderbergmeetings.org, se lit comme un répertoire des personnalités les plus puissantes du monde occidental.

Les représentants des médias

Thomas Friedman, chroniqueur de politique étrangère au New York Times.
Anne Applebaum, auteur au magazine The Atlantic.
John Micklethwait, rédacteur en chef de Bloomberg.
Zanny Minton Beddoes, rédactrice en chef de The Economist.
Mathias Döpfner, président du conseil d’administration et PDG d’Axel Springer et membre du comité directeur du groupe Bilderberg.

Les dirigeants militaires

Christopher Donahue, général de l’armée américaine et ancien commandant des forces armées américaines en Europe et en Afrique.
Nicolas Roche, secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale en France.
Mark Rutte, nouveau secrétaire général de l’OTAN et habitué de Bilderberg, qui participe cette année pour la première fois dans son nouveau rôle.

La présence de militaires de haut rang indique des discussions stratégiques sur la sécurité mondiale et les innovations militaires.

Économie et technologie

Satya Nadella, PDG de Microsoft.
Daniel Ek, PDG de Spotify.
Eric Schmidt, ancien CEO de Google et actuel président de Relativity Space Inc.
Albert Bourla, PDG de Pfizer.
Børge Brende, président du World Economic Forum.
Demis Hassabis, cofondateur et PDG de Google DeepMind.
Lawrence Summers, ancien secrétaire au Trésor américain et directeur d’Open AI.
Alex Karp, PDG de Palantir Technologies, et Peter Thiel, président de Thiel Capital.

On peut se montrer particulièrement critique à l’égard de la présence des géants de la technologie et de la pharmacie, associé au développement d’un « réseau de surveillance » et d’agendas de santé.

Participants canadiens

Murray Auchincloss, PDG de BP.
François-Philippe Champagne, ministre canadien des Finances.
Chrystia Freeland, ancienne vice-première ministre et actuelle ministre des Transports et du Commerce international.

La fréquence des ministres des finances canadiens aux réunions du Bilderberg est frappante.

L’agenda : contrôle global ou discussion anodine ?

L’agenda officiel pour 2025 comprendrait les thèmes suivants :

Les relations transatlantiques – le thème central du groupe Bilderberg depuis sa création.
Ukraine – un thème central compte tenu du conflit en cours.
Économie américaine – avec des spéculations sur un éventuel crash du dollar et l’introduction d’une monnaie numérique de banque centrale (CBDC).
Europe – probablement dans le contexte de la stabilité économique et politique.
Proche-Orient – un sujet permanent de tensions géopolitiques.
Axe autoritaire – probablement une allusion à des pays comme la Russie, la Chine ou la Corée du Nord.
Innovation en matière de défense et résilience – modernisation militaire.
IA, dissuasion et sécurité nationale – le rôle de l’intelligence artificielle.
Prolifération – éventuellement liée à la prolifération nucléaire ou technologique.
Géopolitique de l’énergie et des minéraux critiques – contrôle des ressources.
Dépopulation et migration – le sujet le plus inquiétant selon Dicks.

Le dernier point en particulier, « dépeuplement et migration », suscite la controverse. On peut spéculer que le groupe Bilderberg pourrait discuter de mesures visant à réduire la population mondiale, par exemple en augmentant le taux de mortalité ou en réduisant le taux de natalité. Nous pouvons penser à « l’empoisonnement » des aliments, de l’air et de l’eau, ainsi qu’à l’utilisation de produits chimiques qui affectent la santé. Ces affirmations restent toutefois spéculatives, car le groupe Bilderberg ne publie pas de procès-verbaux détaillés.

Critiques et spéculations

La conférence Bilderberg est bien plus qu’un forum de discussion inoffensif. La participation de personnes comme Mark Carney, probable futur Premier ministre canadien, ou la présence répétée de politiciens comme Chrystia Freeland, également proche du World Economic Forum, indique une influence ciblée sur la politique mondiale. Malgré la publication des listes de participants et des agendas, le groupe reste opaque et ne dévoile pas de résultats ou de décisions concrètes.

Le groupe Bilderberg lui-même souligne qu’aucune décision n’est prise et que les réunions servent uniquement à l’échange. Mais, la combinaison de participants puissants, de discussions secrètes et de thèmes comme la «dépopulation» est une source d’inquiétude. Il appelle ses spectateurs à diffuser l’information et à observer les activités du groupe d’un œil critique.

Conclusion

La 71e conférence Bilderberg à Stockholm soulève à nouveau des questions de transparence et d’influence. Le reportage de Dan Dicks offre un aperçu des participants et des thèmes abordés, mais reste marqué par son attitude critique. Alors que les sources officielles présentent la conférence comme un forum non contraignant, les critiques comme Dicks y voient un réseau d’élites mondiales qui prépare des décisions de grande portée. On ne sait pas si ces réunions orientent réellement la politique mondiale ou si elles ne sont qu’un échange entre puissants – mais le secret continue d’alimenter les spéculations et la méfiance.