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Alors que les bruissements fiévreux de la rentrée scolaire flamande sont encore loin, un mot claque comme un étendard : langue. Avec son projet de "classes de héros linguistiques", la N-VA soulève un tabou que d'autres préfèrent glisser sous le tapis : peut-on véritablement s'intégrer sans parler correctement la langue de notre lieu de résidence ?
À deux ans et demi à peine, des tout-petits seraient "évalués", orientés, extraits du flot bigarré de l'école ordinaire pour être initiés à la découverte approfondie du néerlandais. Ce plan, porté par la ministre Zuhal Demir avec la ferveur d'une croisade, n'est pas qu'une réforme scolaire : c'est un manifeste. Et l'idée n'est pas stupide. Car oui, la langue est plus qu'un outil : elle est le premier vêtement social, la clef de bien des portes. Parler, c'est oser, c'est pouvoir.
Il serait hypocrite de nier une réalité : les résultats de la connaissance de la "première" langue, en Belgique, au nord comme au sud, s'effritent. Et l'on sait, parce que les faits le martèlent, que le retard linguistique enferme les enfants dans un exil intérieur, un mutisme d'où il est parfois difficile d'émerger plus tard. Faudrait-il, par peur de la stigmatisation, laisser ces jeunes dériver, silencieux, sur les marges de l'école et de la société ? N'est-ce pas là, justement, la pire des discriminations ?
Cours de néerlandais obligatoire en Wallonie dès 2027 : "Il faudra d'abord mettre tout en œuvre pour lutter contre la pénurie", selon Valérie GlatignyCela sonne comme une évidence, mais séparer, c'est aussi toujours prendre le risque d'isoler. Former des "classes d'accueil" où le temps se suspend pour mieux apprivoiser la langue est louable si, et seulement si, l'objectif reste la réintégration rapide, sans relégation ni ghettos scolaires. Le langage n'est pas tout : il faut aussi des ponts, de la mixité sociale, du sens partagé. Sinon, ces "héros linguistiques" pourraient bien devenir les oubliés d'un système qui aura voulu trop les protéger.
Il y a dans cette volonté de réforme un souffle de pragmatisme salutaire, qui confirme le refus actuel de l'enseignement flamand de laisser un enfant francophone ou d'origine étrangère de côté. Ces aménagements structurels sont considérables et louables, tant ils contrent la tentation du repli. La langue comme remède, oui, mais pas comme frontière - si tant est que les profs soient en suffisance. Mieux parler pour mieux vivre ensemble, oui, mais sans enfermer. Ces classes doivent être pensées pour qu'elles servent de tremplin, pour mieux intégrer les enfants par ailleurs dans leur vie scolaire.
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