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ENTRETIEN - Dans son nouveau livre, L’Heure des prédateurs, l’écrivain décrit le basculement stratégique et géopolitique en cours depuis l’élection de Donald Trump. Nous l’avons invité à échanger avec le ministre délégué chargé de l’Europe.
LE FIGARO MAGAZINE. - La diplomatie voit le retour des rapports de force, avec des hommes politiques qui méprisent le droit et ne respectent que la force. L’Union européenne peut-elle faire face ?
Giuliano da Empoli. - L’une des rares choses unissant les « prédateurs » – qu’il s’agisse de Donald Trump, de Vladimir Poutine ou des patrons des grandes boîtes de la tech américaine – est leur hostilité publiquement déclarée par rapport à l’Europe, non pas en tant qu’ensemble de pays, mais en tant qu’institution, avec ses procédures et ses règles. C’est de là qu’il faut partir : si vous avez quelqu’un qui ne vous dérange pas trop, vous ne vous en prenez pas à lui. Mais s’il y a tous les jours, sous une forme ou une autre, une attaque de ces prédateurs contre l’Europe, cela veut dire que celle-ci les embête, sûrement parce qu’elle suit une logique qui n’est pas la leur et qu’elle peut donc faire obstacle à leurs projets.
Benjamin Haddad. - Oui, l’Union européenne (UE) doit se réformer…