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Bécancour, pilier d’une filière batterie qui encaisse les coups

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Le long du fleuve Saint-Laurent, à Bécancour, la filière batterie émerge. Les projets industriels fourmillent. À l’intersection de la route 132 et du boulevard Arthur-Sicard, quasiment déserte il y a deux ans à peine, des usines sortent aujourd’hui de terre. État des lieux.

« Un de vos collègues m’a déjà dit : “Ça ne devrait pas s’appeler la Vallée de la transition énergétique, mais plutôt le Carrefour de la transition” », lance en plaisantant Donald Olivier, président-directeur général de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB), lors d’une visite du Devoir.

L’expansion du parc attire les curieux, si bien que des visites guidées y sont organisées. « À force de lire les mauvaises nouvelles, les gens croient que tout va mal pour la filière batterie. Mais ici on dit : ça va bien. Donc, certains veulent le voir de leurs propres yeux pour y croire », lance M. Olivier.

Photo: Adil Boukind Le Devoir

Photo: Adil Boukind Le Devoir À gauche, Donald Olivier, président-directeur général de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, présente la carte du parc industriel. Il reste plusieurs terrains vacants dans le parc industriel de Bécancour, prêts à accueillir de nouveaux projets.

L’ingénieur de formation, qui a travaillé pendant près d’une quinzaine d’années chez Hydro-Québec avant de prendre les rênes de la SPIPB, déplore le défaitisme ambiant. « Je viens du coin et j’entends les gens parler. Les locaux savent que la filière fonctionne. Mais on s’éloigne un peu et puis les gens pensent que la filière est à plat », regrette-t-il.

Ces derniers mois, la faillite de Northvolt a éclipsé tout le reste — au grand dam de ceux qui travaillent à Bécancour pour faire émerger la filière. « Je comprends que le gouvernement a fait une grande annonce. Et là, maintenant, on lui reproche que ça ne marche pas et on ne veut pas qu’il s’en tire aussi facilement », concède M. Olivier, qui veut toutefois mettre cet échec dans la balance avec les réussites de sa région.

Au-delà de Northvolt

Parmi ces succès, il y a l’usine de matériaux de cathode d’Ultium CAM, une coentreprise constituée de General Motors et du géant sud-coréen POSCO. La mise en service de la première ligne de production doit commencer dès cet été.

Photo: Adil Boukind Le Devoir Le port de Bécancour est situé dans la zone industrielle, près des entreprises qui y sont implantées.

Jusqu’à maintenant, les tensions commerciales avec les États-Unis et l’arrivée d’un président républicain ouvertement hostile à la transition énergétique n’ont pas ralenti les ardeurs de l’entreprise. « Bien qu’il y ait quelques impacts dans l’environnement plus large de la chaîne d’approvisionnement, Ultium CAM demeure résiliente et concentrée sur la réalisation de ses objectifs stratégiques », indique par courriel sa directrice des affaires corporatives et des communications, Annik Bousquet.

Juste en face, toutefois, l’usine d’EcoPro BM — qui ambitionne elle aussi de fabriquer des matériaux de cathodes — éprouve plus de difficulté en raison du contexte actuel. « Des incertitudes persistent dans les secteurs des véhicules électriques et des batteries, et la question des tarifs imposés par les États-Unis représente un défi majeur pour les processus décisionnels clés », fait valoir l’entreprise par l’intermédiaire d’André Bouthillier, du cabinet de relations publiques National. La structure extérieure de l’usine étant désormais achevée, le chantier sera mis sur pause pour une durée indéterminée à compter des prochains jours. Car avant d’investir davantage et de bâtir l’intérieur de l’usine, l’entreprise doit trouver un acheteur pour sa production : elle en est dépourvue depuis que Ford a quitté le navire l’automne dernier.

Photo: Adil Boukind Le Devoir La structure extérieure de l’usine d’EcoPro BM est achevée, mais le chantier, lui, a été interrompu.

Photo: Adil Boukind Le Devoir L’usine d’Air Liquide à Bécancour

À côté, l’usine de Nemaska Lithium prend forme. Le complexe transformera le spodumène riche en lithium extrait de la mine de Whabouchi, dans le Nord-du-Québec, et devrait ouvrir ses portes en 2026.

L’usine du producteur gazier français Air Liquide poursuit sa construction et devrait à terme permettre d’alimenter les usines de la filière batterie environnantes. Son démarrage est aussi planifié pour l’an prochain.

Ce texte fait partie de notre section Perspectives.

Un peu plus loin, la construction de l’usine de Mirae, spécialisée dans le broyage de matériaux actifs de cathode, avance elle aussi. Sa mise en service est prévue d’ici la fin de l’année.

Déjà des retombées

Ces cinq projets — Ultium CAM, EcoPro BM, Nemaska Lithium, Air Liquide et Mirae — ont déjà produit des retombées économiques « importantes », souligne Donald Olivier. « Quand on regarde les retombées concrètes, donc celles qui se sont déjà matérialisées, on est à environ 850 millions de dollars pour la Mauricie et le Centre-du-Québec, et à près de 2,5 milliards de dollars pour le Québec. »

Photo: Adil Boukind Le Devoir Usine Ultium CAM à Bécancour

Photo: Adil Boukind Le Devoir Le port de Bécancour devra être agrandi, un projet qui coûtera environ 330 millions et qui sera financé par Québec et Ottawa.

De ce point de vue, les investissements publics dans la région ont déjà été rentabilisés, selon le p.-d.g. de la SPIPB. « Ici, c’est majoritairement des prêts avec portion pardonnable. Jusqu’à maintenant, le gouvernement a déboursé de 120 à 130 millions dans les projets de Bécancour. Donc, les retombées sont bien plus importantes. »

D’autres firmes pourraient encore venir garnir les rangs de la filière batterie à Bécancour. Trois entreprises — dont l’identité n’a pas été rendue publique pour le moment — évaluent notamment la possibilité de s’y installer. Près de 600 hectares de terrain sont encore disponibles dans le parc industriel de Bécancour à l’heure actuelle, soit l’équivalent d’un peu moins du quart du zonage industriel lourd du parc. Pour répondre à l’effervescence de la demande, le port de Bécancour devra d’ailleurs être agrandi, un projet qui coûtera environ 330 millions et qui sera financé par Québec et Ottawa.

Pour M. Olivier, il s’agit d’autant de raisons de demeurer optimiste. « Ce qui va arriver, c’est qu’un jour le Québec va se réveiller avec une filière batterie qui marche et il ne l’aura pas vu venir », prédit-il.

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