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Equinor entend octroyer cet été un contrat important concernant la conception du navire de production, de stockage et de déchargement Bay du Nord.
Il s’agit d’une autre indication que le projet d’extraction pétrolière redémarre tranquillement, alors que le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador plaide pour que l’ouvrage soit considéré comme un projet d'intérêt national par Ottawa et qu’il bénéficie de crédits d’impôts fédéraux.
Equinor avait mis Bay du Nord sur pause en mai 2023, pointant du doigt les pressions inflationnistes qui avaient fait bondir le coût du projet pétrolier le plus isolé sur la planète, situé dans un secteur à 500 km à l’est de Terre-Neuve, où l’eau fait 1 km de profondeur.
L’entreprise norvégienne n'a pas encore pris de décision définitive sur l'avenir de Bay du Nord, mais elle dit faire d’importants efforts pour ressusciter le projet, soulignant au cours des derniers mois qu’elle envisage désormais un projet plus progressif et choisissant d’engager un tiers pour fabriquer le navire de production, de stockage et de déchargement.

Le navire de production, de stockage et de déchargement Bay du Nord sera situé à 500 km à l'est de Terre-Neuve. (Photo d'archives)
Photo : Gracieuseté - Equinor
Tore Løseth, directeur d’Equinor pour le Canada, a indiqué jeudi que l'entreprise qui s'occupera de la construction du navire de production, de stockage et de déchargement sera choisie cet été.
Cette compagnie sera chargée dans un premier temps d'effectuer des études prélimnaires sur la conception et la construction du navire.
L'automne dernier, Equinor a donné un premier contrat à la Subsea Integration Alliance pour des études préliminaires concernant les installations sous-marines du projet.
Nous devons prendre une décision importante sur l’avenir du projet cet automne, a-t-il poursuivi jeudi pendant un discours au du congrès énergétique Energy NL à Saint-Jean. Si nous décidons de poursuivre le projet, cela représentera le début des activités d’ingénierie de base.
Equinor vise actuellement 2031 pour lancer la production, soit environ trois ans après la cible de 2028 qu’elle avait fixée avant le report du projet.
Optimisme prudent, mais rien n’est certain
Tore Løseth affiche un optimisme prudent quant à l’avenir de Bay du Nord, dénoncé par des groupes environnementaux, mais largement soutenu par la classe politique et économique de Terre-Neuve-et-Labrador, pour qui le projet représente des milliers d'emplois et des milliards en revenus gouvernementaux.
Il faut nous assurer que Bay du Nord soit rentable, affirme-t-il, soulignant la volatilité continue des marchés et notant que cette année nous avons vu des prix du pétrole 20 $ moins élevés que ce à quoi nous attendions.
Rien n’est certain et nous devons nous y préparer, mais je suis très encouragé par les progrès que nous réalisons et la collaboration que nous continuons à voir.
Un projet d’intérêt national?
Lors d’un discours prononcé au même congrès environ une heure plus tôt, le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, John Hogan, a promis de militer auprès du gouvernement fédéral pour que Bay du Nord soit désigné un projet d’intérêt national.
John Hogan a plaidé sa cause auprès du premier ministre du Canada, Mark Carney, lorsque ce dernier rencontrait ses homologues provinciaux lundi.
M. Hogan souhaite notamment que des projets pétroliers, dont Bay du Nord, soient admissibles au Crédit d'impôt à l'investissement dans la région de l'Atlantique.

Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, John Hogan, prononce un discours le 5 juin 2025 au congrès Energy NL à Saint-Jean.
Photo : Radio-Canada / Patrick Butler
Lundi, à Saskatoon, à la fin de la rencontre du Conseil de la fédération, Mark Carney a confirmé que Bay du Nord figurait dans la liste de projets à l’étude.
Je ne peux pas vous dire à quel point j’étais ravi d'entendre le premier ministre citer un projet ici, à Terre-Neuve-et-Labrador, a affirmé John Hogan, jeudi, sous les applaudissements des 700 participants d’Energy NL, grand-messe annuelle du secteur énergétique provincial. Le fait que le gouvernement fédéral considère un projet pétrolier à Terre-Neuve montre que nous faisons des progrès.
Un projet en phases
Tore Løseth a répété jeudi, comme il le fait depuis quelques mois, que si Equinor décide de lancer le projet, il va d’abord miser sur un petit nombre de puits très rentables dont le potentiel de production est le plus important. L’approche permettra de lancer la production plus tôt avec un investissement moins important, selon lui.
Bay du Nord constitue une série de raccords sous-marins reliant plusieurs puits à un navire de production. Ces raccords s’étaleraient sur un secteur d’environ 10 000 km2, soit la taille de la péninsule d’Avalon, dans l’est de Terre-Neuve.
Jusqu'à 1 milliard de barils de brut pourraient être produits, selon certaines estimations. Equinor préfère estimer que le projet représente au-delà de 500 millions de barils.
Equinor et le gouvernement provincial promettent que Bay du Nord sera le projet le moins émetteur dans l’histoire de l’industrie pétrolière canadienne, mais plusieurs organismes internationaux, dont l’Agence internationale de l’énergie, soutiennent qu’il faut renoncer à tout nouveau projet pétrolier.
Si les émissions en amont du secteur pétrolier terre-neuvien, c’est-à-dire les émissions liées à la production du pétrole, sont moins élevées relativement aux sables bitumineux, 85 % des émissions du secteur sont produites pendant la combustion.
Terre-Neuve-et-Labrador, province lourdement endettée de 540 000 habitants, dépend des redevances pétrolières des quatre projets pétroliers actuellement en production pour payer les services et les infrastructures.
Ces redevances représentent 15 % des revenus dans le dernier budget provincial, dont les dépenses globales dépassent les 10 milliards $. Ce même budget promet 90 millions $ pour subventionner l’exploration pétrolière et gazière.